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En réponse à :


ffi ffi 12 avril 2011 22:50

Article très intéressant, merci.

En fait, il me semble que l’idée de mettre les meilleurs au pouvoir est plus délicate qu’il n’y parait au premier abord.

Chacun a tendance à se croire un peu le meilleur... Comment décide-t-on qui est le meilleur ? Le système électif n’a pas l’air de permettre d’éclairer grandement le peuple sur ce point. Y’a un bug quelque part. En fait, l’élection est une occasion formidable de corruption pour faire passer quelques intérêts particuliers pour le bien commun. Le terme de volonté générale ne désigne rien de réel dans le système actuel. Il n’y a que des volontés particulières. Mais le bien commun existe bel et bien, et celui-ci n’a rien à voir avec la somme arithmétique des volontés particulières, dénommée faussement volonté générale.

Pour un groupe, il n’y a de volonté générale que si les membres du groupe se sont accordés à celle-ci. Si je n’ai pas donné mon accord, ma volonté particulière est frustrée. Le vote ne peut donc dégager une volonté générale, mais faire gagner certaines volontés particulières. Voter ne signifie pas s’accorder.

Il serait intéressant de confronter Rousseau (théoricien de la révolution) à De Bonald (théoricien de la contre-révolution).

De Bonald a un certain nombre d’axiomes politiques très intéressant (Théorie du pouvoir politique et religieux)
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Là où toutes les volontés particulières, tous les amours particuliers, toutes les forces particulières, veulent nécessairement dominer, il est nécessaire qu’une volonté générale, un amour général, une force générale dominent ; c’est-à-dire que, pour que la société puisse se former, il faut que l’amour général des autres l’emporte sur l’amour particulier de soi.

Voilà l’accord des intérêts opposés, voilà la société générale ou politique.
...
Là où tous les hommes veulent dominer, avec des volontés égales et des forces inégales, il est nécessaire qu’un seul homme ou que tous se détruisent.
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Le système actuel consiste à organiser le combat éternel pour la domination. Et ce pugilat institué comme continuel pose, à mon avis, plus de problème qu’il n’en résout eu égard au bien commun.

Le bien commun pour le peuple, c’est de n’être pas confronté à une guerre civile continuelle pour le pouvoir, une guerre de religion politique (droite, gauche) permanente.

Le système monarchique, du fait de sa stabilité, est bien meilleur que la République où la lutte pour le pouvoir est instituée, non pas parce que ceux au pouvoir sont meilleurs en monarchie, mais parce que c’est l’institution qui est meilleure. Le pouvoir, assuré de sa continuité, n’a qu’à s’assurer de sélectionner les meilleures compétences, sans être pollué par les stratégies visant à son maintient qui l’obligeraient à soigner toute sorte de lobbys.

La République est le système idéal pour corrompre les élites politiques. La monarchie est beaucoup moins sensible à cela. Cela dit historiquement, les Rois de France ont été « corrompus » par l’idéologie libérale. Il a fallut, à l’époque, corrompre la science économique pour corrompre le gouvernement. Corrompre le vrai, pour corrompre le gouvernement. Louis XVI, en appelant Necker, qui tenta d’abolir le système des corporations, s’étant fait, j’imagine, beaucoup d’ennemis.

Mais cela ne change rien. Le vrai est toujours autant corrompu aujourd’hui. Nos « élites », nos experts économiques médiatisé, étaient les meilleurs, d’un certain point de vue... On peut être le meilleur dans le faux.

J’aime bien votre citation de Platon.


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