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easy easy 14 juin 2011 15:22

Il est logique qu’une entreprise installée sur les barrages hydroélectriques ou ayant des besoins en eau fraîche pour refroidir quelque alambic, réagisse au jour le jour aux disponibilités en eau et qu’elle mesure constamment les précipitations et stocks.
Du reste, une telle entreprise n’est jamais prise au dépourvu, sauf extraordinaire.

Un ministre est parachuté à une fonction complexe depuis quelques mois et n’accumule pas une énorme expérience.

Or une sècheresse, ça produit des effets dans tous les domaines (domaines parfois donc bien gérés par les entreprises) et un ministère doit, pour y faire face, inventer des solutions croisées, toujours nouvelles et en arbitrant entre des intérêts disons d’entreprises qui s’opposent.

Par exemple, EDF gèrerait bien sa pénurie d’eau en séquestrant cette eau dans ses barrages dès le printemps. Or un ministère devra peut-être lui imposer d’en relâcher pour abreuver les vaches.
Un ministère doit donc, en situation de catastrophe, non seulement inventer des passerelles ou des transferts de moyens mais il doit arbitrer entre des intérêts opposés (parfois opposés entre ministères)

Et parce que cet arbitrage fait toujours grincer les dents de certains protagonistes, un ministre est contraint d’attendre ou de repousser ses décisions au plus tard. Comment convaincre les citoyens à ne plus laver leur voiture dès février ? Un gouvernement ne peut convaincre d’une restriction que quand tout le monde voit clairement la catastrophe, pas avant.
 (Et ça vaut évidemment pour les catastrophes sanitaires)

Trop tôt tu passes pour un bilieux.
Trop tard tu passes pour un irresponsable.
Or, à un moment donné, il y a toujours des gens qui disent que c’est trop tôt quand d’autres disent que c’est trop tard (exemple Tazieff Vs Brousse dans l’affaire de la Soufrière) 

Et il va sans dire que gérer et arbitrer entre des forces ou ressources nationales quand la catastrophe est devenue patente, c’est très difficile puisque plus personne ne veut céder la moindre goutte qu’il détient.

La gestion des crises est très difficile. Charles IX avait considéré que pour sauver la paix il fallait tuer une dizaine de protestants trop menaçants. Mais il n’avait pas réalisé qu’une fois le feu de la transgression allumé, chaque catholique allait en prendre d’aise et le roi s’est donc réveillé le lendemain avec des milliers de morts sur la conscience. Ooops !

Les phénomènes d’agglutination sont très surprenants. 
Après avoir demandé en vain pendant des années qu’il soit tué quelques loups, la colère monte devant la poursuite des pertes dans les troupeaux. De colère, les bergers en viennent à hurler qu’il faut exterminer ces prédateurs et disent pis que pendre à leur sujet. Alors, si l’hallali démarre, chacun lâchera ses chiens et grands chevaux. Les loups seront exterminés jusqu’au dernier.

(la prise de la Bastille a été très surprenante. Une « brioche » de trop et hop)


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