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Spip Spip 28 juin 2011 14:01

Cette « réticence » des autorités et de beaucoup de médecins devant les résultats est assez incroyable, mais elle s’explique, hélas.

La raison officiellement invoquée est toujours cette histoire d’AMM : le Baclofène est indiqué comme antispastique, pour la sclérose en plaques entre autre, mais à des doses bien inférieures à ce qui est donné pour l’alcoolo-dépendance. Hors, si le médecin s’en tient à la posologie autorisée officiellement (et inefficace concernant l’alcool) il est couvert. S’il la dépasse, il ne l’est plus au moindre problème, c’est aussi bête que ça. Ça explique la frilosité des uns et des autres...

Là où l’AFSSAPS fait semblant de ne pas comprendre, c’est quand elle raisonne à partir des 30 ou 90 mg, répondant à côté du sujet. Pour les effets secondaires, rien de sérieux n’a encore jamais été signalé et ils feraient mieux d’être aussi sourcilleux pour les milliers (millions ?) de prescriptions d’anxiolytiques distribués largua manu par des généralistes sans formation sérieuse sur les psychotropes, là il y a un problème avéré !

L’AFSSAPS se plante aussi sur la démarche : il n’est pas question, avec le Baclofène, d’obtenir zéro alcool. Il s’agit plutôt de réduire la consommation jusqu’à passer sous le seuil de toxicité, et ça a l’air de marcher.

Alors, pourquoi cette obstination ? Deux causes, à mon avis.

1) économique : le Baclofène n’est pas cher et l’alcoolisme est un marché qui fait vivre beaucoup de monde (mais pas seulement les labos). Si ça marche, des situations seront remises en cause.

2) morale : alcoolo-dépendant c’est mal bien sûr (ne serait-ce que pour les dégâts sur l’entourage), et donc, quelque part, la personne doit « payer » en se soumettant à des thérapeutiques qui, pour beaucoup, ont fait la preuve de leur inefficacité malgré les efforts consentis. Les taux de rechute élevés sont là pour le prouver. Là aussi, si ça marche, plus d’effort « rédempteur » de la part du patient, à part prendre sa dose.

Signé : un soignant s’étant occupé d’alcoolo-dépendants (entre autre) et consommateur de Baclofène (SEP)


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