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Sandrine Lagorce Sandrine Lagorce 3 juillet 2011 00:08

Bonjour Georges,

En fait, ce qui est choquant, c’est que l’on puisse considérer l’orientation sexuelle comme catégorie sociale, que l’on puisse parler de vote homo, de communauté homo, etc., que l’on définisse l’individu selon ses préférences sexuelles. Cela relève du privé, de l’intime. Le communautarisme sexuel a quelque chose d’à côté de la plaque, de hors sujet.

Par exemple, je ne me revendique pas hétéro. C’est une indication très très très secondaire qui n’apporte rien ou n’enlève rien à l’échange entre un autre et moi dans le cadre de la vie sociale. Mon hétérosexualité ne me définit qu’en partie et jamais définitivement, cette caractéristique aura une importance relative en fonction des circonstances, elle sera primordiale au lit, nulle et non avenue quand j’achète des radis au marché.

De même, lorsque j’entends dire « nous, les femmes, nous nous comportons comme ci et comme ça en politique (ce qui est un non-sens), nous sommes sentimentales et douces (je connais pourtant des tanks et des tractopelles de sexe féminin), rancunières, jalouses, commères etc. qui sont des caractéristiques communes chez les deux sexes et qui ne peuvent me définir en tant que femme. Communautariser les femmes me semble complètement con : faire des journaux pour les femmes, des rasoirs jetables pour femmes, des portables pour femmes, des groupements de femmes est aussi réducteur.

Je nage régulièrement le dos crawlé, c’est une pratique courante, ce n’est pour cela que je peux dire »nous, les nageurs de dos crawlé« , que j’appartiens à un groupe de nage en dos crawlé qui veut se différencier du groupe humain en général par sa pratique en particulier, et que je puisse parler au nom des nageurs de dos crawlé ; ce qui se passe entre moi et l’eau quand je fais des longueurs sur le dos, tout le monde s’en fout ; ce qui se passe concrètement dans un lit entre moi et mon amoureux ne concernent que moi et mon amoureux, ce qui se passe entre deux personnes du même sexe dans un back-room, c’est leur oignons. Toute revendication générale au nom d’une caractéristique particulière - a fortiori une pratique sexuelle - est déphasée et masque une certaine misère.

Quant à l’exhibition de sa sexualité, cela me paraît un trait névrotique ; elle ne m’intéresse pas, je passe mon chemin. En plus, je pense que si je disais »maman, mon mari m’enfonce des bûches de noël dans le cul tous les jeudis du mois« , ma mère serait mille fois plus choquée que si je lui disais »maman, je te présente Brigitte, l’amour de ma vie."


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