COURRIER DES LECTEURS DNA
Par Mme Herrade Nehlig, de l’Institut de biologie molécularie des plantes - CNRS, Strasbourg (courriel)
« Escherichia coli est la bactérie la plus fréquemment utilisée pour
faire ’muter’ les cellules de plantes afin d’obtenir des OGM.
Escherichia coli est ‘le’ vecteur utilisé pour introduire dans les
cellules de plantes, le gène étranger qu’on désire intégrer au génome de
la plante. Après on se ‘débarasse’ de la bactérie Escherichia coli en
utilisant un cocktail d’antibiotiques à large spectre censés éliminer
les bactéries et non pas les cellules mutées (qui seront à l’origine de
la nouvelle lignée d’OGM) puisqu’en introduisant le gène désiré on a en
même temps introduit dans la cellule un gène de résistance aux
antibiotiques.
L’Escherichia coli utilisé à la fabrication d’OGM est donc le
‘transporteur’, le ’vecteur’, à la foi du gène qui intéresse le
producteur d’OGM et du gène de résistance aux antibiotiques. Le but
étant de tuer la bactérie servant de vecteur (de transporteur) et non
pas la cellule mutée, en noyant l’ensemble dans une soupe
d’antibiotiques qui tuera les bactéries qui se sont débarrassées de
leurs gènes ‘parasites’ au profit des cellules, sans tuer les cellules
porteuses des gènes introduits.
RECTIFICATIF assorti de précisions publié à la demande du CNRS
E. coli : rectificatif et précisions
L’Institut de biologie moléculaire des plantes du CNRS tient à réagir aux propos, publiés dans les DNA du 1 er juillet, de M me Herrade Nehlig, technicienne à l’institut.
« M me Nehlig prétendait que la bactérie Escherichia coli est le
vecteur utilisé pour réaliser la transformation des plantes. Or cette
bactérie, qui sert à multiplier l’ADN, n’est jamais en contact avec la
plante.
En réalité, la bactérie utilisée est Agrobacterium
tumefaciens. Celle-ci dispose, naturellement, des capacités à transférer
de l’ADN dans le noyau de la cellule végétale, contrairement à
Escherichia coli.
Cette personne évoquait la résistance aux antibiotiques.
Effectivement,
des souches de bactéries résistantes à certains antibiotiques sont
utilisées par les laboratoires de recherche. Selon M me Nehlig, «
l’histoire ne (…) raconte pas » ce que deviennent ces bactéries
résistantes. Il faut savoir que ces bactéries sont systématiquement
détruites par d’autres classes d’antibiotiques durant le processus de
sélection des plantes transformées.
Aucune bactérie n’est
présente sur les plantes transgéniques et toutes les cultures
bactériennes sont détruites par autoclave ou par traitement au chlore
suivant la réglementation en vigueur.
Autre témoignage de la
méconnaissance de Madame Nehlig du sujet qu’elle évoque : les infections
aux E. coli entérohémorragiques ne se soignent pas avec des traitements
antibiotiques. En effet, de tels traitements ont pour conséquence
d’aggraver l’état des patients en libérant plus de toxines
bactériennes. »
? De son côté, M me Herrade Nehlig, de
Strasbourg, nous prie d’apporter les précisions suivantes : « (...) J’ai
écrit cet article à titre totalement personnel et non pas en tant que
membre de l’Institut de Biologie Moléculaire des Plantes et je l’ai
signé en mon nom propre. Mon Institut ne saurait cautionner une opinion
que j’exprime à titre personnel ».