Parler de malades qui « souffrent atrocement » est en soi un aveu d’incompétence. La médecine nous permet TOUJOURS, sans exception aucune, de calmer les souffrances de ceux qui sont en en fin de vie, avec des médicaments qui soulagent, parfois abrègent la survie, mais sans tuer brutalement.
La médecine ne permet pas hélas de soulager la souffrance des soignants et de l’entourage des patients face à un défaut d’effectifs. Alors le risque de vouloir se débarrasser de patients encombrants dans un service confronté à un manque de place serait grand pour un médecin urgentiste.
Avant de juger, attendons les résultats de l’enquête, mais dors et déjà dans ce cas on parle de Norcuron : un médicament qui curarise les patients en les faisant mourir par étouffement en paralysant les muscles respiratoires, tout en les laissant en état de conscience. On ne peut donc parler « d’euthanasie » qui veut dire une mort agréable.
On ne reproche pas a ce très bon médecin par ailleurs d’avoir fait de l’euthanasie, mais de l’avoir fait de façon active et sans concertation avec d’autres médecins et avec les familles telles que l’excellente loi Leonetti le prévoit.
Si un médecin de famille ou un spécialiste qui suit un patient depuis des années et qui connaît sa famille peut être en mesure d’estimer quel serait les souhaits du patient et de ses proches, il en est certainement pas ainsi pour un médecin urgentiste qui souvent rencontre le patient pour la première fois et qui n’a d’autre source d’information que des lettres d’introduction ou un épais dossier dont il est difficile d’extraire les informations utiles à une telle décision .
Si en fin de vie nous serions heureux qu’une concertation pluridisciplinaire qui inclut nos familles décide de notre sort, aucun d’entre nous ne souhaiterait qu’un qu’un médecin qui se croit omniscient et tout puissant, décide de lui-même quand et comment il mettrait fin à nos vies par souci d’économie de santé ou selon les besoins du services.