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Musculus

Né en 1942,
Politologue
Essayiste
 

Tableau de bord

  • Premier article le 02/11/2007
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Derniers commentaires



  • Musculus 9 juillet 2008 12:04

    Les socialistes sont souvent des euro-enthousiastes. Ils pensent que l’Union doit vivre pour faire avancer leurs seuls idéaux, à l’exclusion de tout autres. Ils sont plus rarement des euro-démocrates. Je n’en veux pour preuve que, même parmi leurs dirigeants, hommes ou femmes confondus, le réflexe démocratique fait très souvent défaut.

    Ce n’est pas ainsi que l’on construira l’Europe.

    Si l’Europe doit vivre, elle devra être ressentie par une large majorité de citoyens comme une communauté de destin dans laquelle la Loi fondamentale sera l’expression de toutes les raisons positives que nous avons de vivre ensemble, que nous soyons de gauche ou de droite, que nous soyons libéraux, socio-démocrates ou Verts.



  • Musculus 9 novembre 2007 14:30

    Parpaillot,

    Merci pour votre commentaire.

    Permettez-moi de revenir sur un point précis que vous avez occulté. Je souhaite ardemment, moi aussi, que la construction européenne se poursuive et s’amplifie. Et il est évident que cela ne se fera pas sans les citoyens et encore moins contre eux.

    Une question demeure cependant : comment faire cohabiter une mosaïque de peuples, de sensibilités, de langues et de cultures différentes ? Les dirigeants des pays de l’Union n’ont pas l’expérience de la grande diversité. Or,ils ont sous les yeux l’exemple de la Belgique. Un exemple dramatique, puisque le pays qui a pour vocation d’être la capitale de l’Europe se déchire et fait la démonstration des immenses difficultés qu’il y a de maintenir, dans une entité politique unique, des peuples différents.

    Cet exemple devrait inspirer de profondes réflexions aux dirigeants de l’Europe. Une Union de peuples ne se bricole pas en catimini. Elle s’élabore dans la transparence, en y mettant le temps qu’il faut et, surtout, en y associant les citoyens.

    Personne ne demande à la Suisse d’être une donneuse de leçon. En revanche, les Européens doivent se souvenir qu’elle a une expérience unique dans la gestion de l’extrême diversité.



  • Musculus 3 novembre 2007 12:32

    L’argument selon lequel aucun pays ne s’est créé par la démocratie directe est faux : La Suisse est en elle-même l’expression d’une volonté populaire. Il se trouve qu’elle est aussi le seul pays moderne, à ma connaissance, qui ait permis la cohabitation paisible de quatre entités linguistiques et de vingt-trois entités politiques toutes plus jalouses de leurs prérogatives les unes que les autres. En ce sens, la Suisse apparaît bien comme une petite Europe au sein du continent, voire même comme un laboratoire de l’Europe.

    Je doute fort que le jacobinisme centralisateur, qui a pour vocation de nier les différences, ait la moindre chance de favoriser la construction de l’Europe.

    Faire confiance en l’expression populaire est la seule voie possible.



  • Musculus 3 novembre 2007 12:08

    Un argument m’a été opposé à plusieurs reprises : si les Français avaient voulu se prononcer par référendum sur le traité de Lisbonne, ils n’aurraient pas voté pour Monsieur Sarkozy.

    Or, il me semble très probable que certains électeurs ont voté pour lui, bien qu’ils auraient aimé pouvoir se prononcer sur ce traité. Les voix des électeurs se portent sur un candidant pour de multiples raisons. S’ils décidaient de ne voter que pour le candidat qui répondrait positivement à toutes leurs préoccupations personnelles, ils s’abstiendraient le plus souvent.

    Certes, le candidat Sarkozy avait dit qu’il ferait ratifier le traité de Lisbonne par voie parlementaire, mais il avait surtout dit qu’il voulait faire de la France une démocratie irréprochable. Ce n’est pas en prendre le chemin que de refuser au peuple souverain de se prononcer sur un texte qui peut avoir une importance décisive sur son avenir.

    La démocratie, c’est le respect de l’opinion populaire s’exprimant dans les urnes (et non pas dans la rue ou dans les sondages.) Mais lorsqu’on a peur de l’opinion de ses propres concitoyens, on ne peut pas se présenter comme un démocrate.

    Le plus curieux, dans ce débat, c’est qu’il est possible que les Français se prononceraient en faveur du traité de Lisbonne...

    On m’a aussi opposé l’argument selon lequel la démocratie directe affaiblirait l’Europe. Or, ce n’est un secret pour personne que l’Europe est aujourd’hui faible, sans démocratie, et qu’elle est pratiquement inexistante sur le plan international. Mais ce qui me préocupe le plus, ce n’est pas tant la faiblesse de l’Europe que son avenir. On sait, en effet, qu’il est extrèmement difficile de gérer un ensemble constitué d’une mosaïque de peuples, comme c’est le cas de l’Union.

    Mon sentiment est que seule la démocratie directe, qui a fait la preuve de sa capacité a apporter une solution à ce problème, peut offrir un avenir à l’Union.


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