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Accueil du site > Tribune Libre > CPE, une bataille ridicule

CPE, une bataille ridicule

Il nous est toujours difficile, en France, d’examiner un problème autrement que par les lunettes déformantes des clivages socio-politiques, ceux-ci prévalant dans l’analyse. Au lieu de chercher à étudier une question dans sa globalité, en hiérarchisant les points à aborder pour l’étude, le débat actuel se résume, pour les pro-CPE comme pour les anti, à développer une argumentation partiale à l’aide d’idées abruptes ajustées à la hâte, et à accuser d’autant plus l’autre partie de mauvaise foi qu’on la pratique soi-même. Les Gaulois auraient-ils repris à leur compte les pratiques courantes de l’Assemblée nationale ?

Pourtant, la question posée par le CPE (le chômage des jeunes peut-il être amélioré par un contrat de travail prévoyant un licenciement sans motif pendant deux ans ?) n’est pas des plus insurmontables, pour autant qu’on veuille bien l’examiner sereinement.

S’agissant d’une question économique, il est bon de ne pas inverser les priorités, et de le considérer tout d’abord sous l’angle de l’éthique ou de la justice sociale, puis sous l’angle de son efficacité (l’économie étant destinée à l’épanouissement humain, et non l’inverse). Schématiquement, les syndicats et la gauche se placent sur le plan éthique, alors que le gouvernement et la droite défendent le plan économique. Mais ces deux plans sont liés : en effet, en dehors de certains cas évidents, la justice sociale ne peut pas être définie comme un absolu, et il peut être pragmatiquement judicieux de tolérer une situation de justice « tangente » au regard de son intérêt pour le bien commun (le vieux principe de philosophie énonçant que « la fin ne justifie pas les moyens » restant applicable). C’est toute la difficulté, mais aussi l’intérêt, de l’existence ici-bas !

Or, il faut bien admettre que le CPE ne satisfait pas aux critères de la justice sociale. En effet, la possibilité de licenciement sans motif est une mesure applicable seulement aux jeunes, et sans que le critère de jeunesse justifie cette différenciation : si on comprend bien que certains contrats puissent ne s’adresser qu’à la jeunesse, tenant compte de son inexpérience professionnelle (contrats d’alternance ou d’apprentissage), on ne voit pas pourquoi seuls les jeunes pourraient être considérés comme variables d’ajustement de l’activité de l’entreprise. Que voudrait-on faire comprendre à un jeune en le licenciant sans motif ? Qu’il n’est que du « consommable », pour l’entreprise ? Est-ce le meilleur moyen pédagogique pour valoriser la dimension anthropologique et sociétale du travail ? Comment ce jeune peut-il songer à fonder une famille s’il ne dispose pas d’un niveau de sécurité raisonnable ?

Le fait de pouvoir licencier sans motif viole aussi un autre principe, qui est celui de la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis des salariés. Les droits et devoirs des salariés et des entreprises sont une relation réciproque, basée sur le contrat de travail qui les lie, ainsi que sur le code du même nom, et la responsabilité de l’entreprise fait profondément partie des traditions françaises. Même le MEDEF, peu suspect de faire prévaloir la justice aux intérêts matériels de ses membres, a suggéré au Premier ministre de retirer du projet le licenciement sans motif, c’est dire !

Sous l’angle de l’efficacité à résoudre le problème énoncé, à savoir celui du chômage des jeunes, l’apport du CPE reste très douteux. En effet, il existe déjà beaucoup de contrats (stages, intérim, alternance, période d’essai, CDD), qui permettent aux entreprises d’une part de faire varier leurs effectifs en fonction de l’activité, et d’autre part d’évaluer les candidats à un poste. Si le CPE apporte une flexibilité nouvelle et objectivement excessive, on ne voit pas qu’il apporte d’élément nouveau de nature à réduire le chômage des jeunes (mais peut-être son objectif réel est-il de résoudre d’autres problèmes ?). En revanche, l’augmentation de la précarité qui en résulterait est largement reconnu, même dans les rangs pro-CPE. Et là encore, le MEDEF, bien placé pour connaître les réalités de l’entreprise, a demandé la réduction de sa portée à un an, cette deuxième demande vidant le CPE de toute sa substance.

Lorsqu’on a posé que le CPE ne respecte pas les critères de la justice sociale, que son efficacité à résoudre le problème posée est très douteuse, et que son impact sur le bien commun est négatif (ajoutons au passage que la démocratie a été quelque peu bousculée dans l’affaire !), on peut se demander quelle mouche pique M. de Villepin à mobiliser ses qualités sur une inflexibilité mal employée plutôt que sur une recherche de sortie honorable. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle de M. Raffarin sur la question du lundi de Pentecôte, dont on sait ce qu’elle lui a coûté...

Cela n’excuse pas, bien sûr, les débordements violents auxquels on assiste actuellement.

Violences, manifestations infiltrées par des casseurs, universités et collèges bloqués par des personnes souvent extérieures aux établissements, manœuvres politiciennes (y compris intra-UMP) de récupération des manifestations, incendies criminels (l’irréparable perte des cartulaires de la Sorbonne), etc. Mais ces débordements, d’une part, ne sont que la conséquence d’un raidissement sur une mesure inadaptée qui en constitue le fait générateur, et, d’autre part, font partie du « jeu politique », dont M. de Villepin n’ignore pas les règles, pour lesquelles il dispose de tous les moyens nécessaires (cabinet, communication, mouvements-godillots qui lui sont inféodés, police).

Il ne s’agit pas, non plus, de négliger dans ce dossier que l’intégration de la France dans des ensembles supra-nationaux réduit sa marge de manœuvre. Le pays ayant perdu beaucoup de son indépendance en matière économique, monétaire et douanière, ce type de projet vise à prendre en compte, dans la marge de manœuvre qu’il reste encore au gouvernement, les nouvelles contraintes induites des pays avec lesquels nous sommes maintenant en concurrence. Ce qui n’est pas sans poser d’autres questions de fond : faut-il s’aligner sur les conditions sociales des Chinois, ou rechercher un autre projet pour la France ? Il est à craindre que, CPE ou pas, les Chinois réussissent toujours à nous inonder de leurs productions. Voilà peut-être un sujet de débat qui pourrait différencier les candidats pour 2007 ?

Enfin, reste le problème du chômage, dont celui des jeunes.

Beaucoup de recruteurs et de DRH n’hésitent pas à souligner, même si l’expression est caricaturale, que « les jeunes ne veulent plus bosser ». D’autre part, l’idéal professionnel de 60 à 75% des jeunes de 18 à 25 ans, selon les sondages, est de devenir fonctionnaire (sic).

On perçoit très bien que l’un des aspects du problème, et peut-être le plus important, est celui de la valeur travail dans notre société, aspect sur lequel nos responsables politiques font l’impasse, et qui a été fortement dégradée par l’étouffement des responsabilités individuelles, et l’imposition d’un modèle social pesant, confinant à l’assistanat permanent. Il serait temps, à mon sens, que la culture au sens large, à commencer par l’enseignement, fasse prendre conscience, en particulier aux jeunes générations, que tout ne découle pas de l’assistance de l’Etat, que le travail est source de réalisation de soi et d’épanouissement personnel, que les ASSEDIC sont une assurance et non pas un mode de vie, que le travail un des fondements les plus importants de la solidarité, qu’il est un échange et non un dû, qu’il conditionne la liberté, et qu’une existence sans responsabilités individuelles, et sans les prises de risques qui vont avec, serait bien terne.

Mais ceci est une autre histoire !


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40 réactions à cet article    


  • éric (---.---.166.26) 27 mars 2006 11:44

    Effectivement l’humain doit être au centre des préoccupations et l’économie l’un des outils qui permettent d’améliorer les conditions de vie. Mais pour l’individu, la vie ne se résume pas au travail. Il ne s’agit pas de rejeter cette valeur essentielle à la vie d’une société, mais de lui donner la place qu’elle occupe réellement. L’aspiration à intégrer la fonction publique ne signifie pas que l’on ne souhaite pas travailler mais constitue un symptôme fort de la peur de la précarité. Pour que le travail redevienne une valeur respectée encore faut-il mieux le considérer, le récompenser. Or le salarié est traité comme un stock dont on gère les flux en fonction des besoins. Par ailleurs notre société marchande ne s’intéresse qu’au travail MARCHAND. La réforme majeure de la société devrait au contraire consister à reconnaître l’utilité d’une activité quelle qu’elle soit. Le vrai problème n’est pas celui du chômage mais celui du partage des richesses. Bien des bénévoles dans des associations, des mères de famille... réalisent des activités à forte utilité sociale. À ce titre la société doit les rémunérer. Il faut à mes yeux détacher la notion de revenus de l’entreprise. Tout ne fonctionne pas en termes de marché et de profit. Examinez les relations entre les membres d’une famille. Il y a solidarité, et des revenus sont versés sans contrepartie (l’argent de poche des enfants, leur nourriture...) autre que l’appartenance à un groupe. C’est une belle utopie me direz-vous. Je ne le crois pas, tous nos problèmes de société sont liés à la répartition des richesses, tant au niveau national que mondial. Le refus du C.P.E est bien plus un refus de la précarité, du manque de respect des mieux lotis face aux démunis. L’opinion, la jeunesse en particulier ne veut pas d’un monde où certains vivent sur la souffrance des autres. Le diagnostic est simple. En revanche, les réformes à mettre en œuvre nécessitent de remettre en cause bien des inégalités. Ceux qui en vivent ne se laisseront pas faire.


    • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 27 mars 2006 11:51

      Juste une réaction à votre excellent article : à vous lire, on croirait que les jeunes souhaitent être fonctionnaires pour ne pas travailler... Hors, on peut être fonctionnaire et bosseur, et c’est surtout la sécurité de l’emploi qui rend le métier de fonctionnaire plus intéressant qu’un emploi dans le privé...


      • (---.---.63.52) 27 mars 2006 12:01

        Bonjour, c’est Yves.

        Cela fait du bien de lire des textes calmes et posés sur ce sujet, germe actuel de tous les délires.

        Vous posez une question : pourquoi mettre les jeunes en situation instable (je n’emploie pas le terme de précarité, ce qui serait déjà un jugement en soi) ? Et vous cherchez les raisons dans une justification due à l’âge. Mais elle n’est pas là, cette justification, elle est plutôt dans la proportion de chômeurs pour cette tranche d’âge. Elle est peut-être un peu injuste (ce qui reste disuctable), mais cette dose d’injustice est supposée contrebalancée par des avantages (emploi favorisé) là où c’est le plus nécessaire.

        En fait, le vrai débat est : est-ce que ça fonctionne ? la question de fond est là. Si oui, ben tant mieux. Si non, autant laisser tout tomber. Mais qui peut le dire avec certitude sans avoir essayé ?

        En tous cas, une chose est sûre : les dirigeants d’entreprise ne se lèvent pas le matin avec l’envie de virer des employés. Ca leur coûte cher et ils le savent bien.

        Voilà, c’était Yves.


        • éric (---.---.166.26) 27 mars 2006 12:06

          Il est vrai que les dirigeants ne se lèvent pas avec l’objectif de licencier mais le coût élévé est une légende juridique : deux dixièmes de mois de salaire par année d’ancienneté pour le licenciement économique d’un salarié dans l’entreprise depuis plus de deux ans. Faites le calcul sur un salaire moyen et vous verrez comme c’est une modique somme. Bien souvent les employeurs se voient condamnés à de fortes sommes parce que pendant des années le salarié n’a pas été payé à sa juste valeur, que la rupture s’est faite de façon humiliante,... Ce sont tous ces éléments annexes, réclamés par un salarié en conflit et qui ne réclame en réalité que son dû, qui alourdissent la facture. Le simple licenciement en bonne forme ne coûte pas cher.


          • (---.---.74.32) 27 mars 2006 12:23

            bonjour, le licenciement ne coûte pas cher ! c’est assez étrange que l’immense majorité des gens qui licencient disent exactement le contraire mais ce n’est pas forcément une question d’argent mais de temps pour le faire, deplus votre idée de payer à leur juste valeur, c’est complètement subjectif comme notion, là encore c’est la loi de l’offre et la demande qui marchent ! (quelque soit le diplome, c’est la rareté qui fait le prix, il n’y a aucune valeur intrasèque du travail- il suffit de voir le prix d’un plombier à paris pour se faire une idée !)


          • éric (---.---.166.26) 27 mars 2006 12:42

            La rémunération à sa juste valeur n’est pas une notion subjective, vous oubliez le salaire minimum et les classifications des conventions collectives qui servent de grille de référence. Pour ce qui est du plombier parisien, il est artisan donc il ne relève pas du code du travail mais de celui du commerce et du régime de liberté des prix.

            Pour le Coût d’un licenciement voyer le code du travail par vous même sur

            www.legifrance.gouv.fr


          • Fred (---.---.155.75) 27 mars 2006 12:46

            C’est bien parce que beaucoup de cas de licenciement se terminent aux prudhommes que les patrons disent qu’un licenciement coute cher car effectivement le cout tel que decrit dans le code du travail n’est pas si eleve que ca.

            Je rejoins le commentaire precedent, etre paye a sa juste valeur est finalement subjectif. Si un employeur peut trouver enormement de candidats pour un poste, le salaire sera surement moins renumere qu’un travail qui requiere des competences rares ; cas de la bulle internet et les salaires astronomiques par exemple. On a toujours l’impression que l’on n’est pas assez paye et dans ce cas la il est interessant de voir si on peut obtenir un travail mieux renumere dans une autre boite ou meme de commencer sa propre boite.


          • éric (---.---.166.26) 27 mars 2006 13:10

            Voici un lien pour les indemnités de licenciement.

            http://www.infoasso-08.org/doc_types/contrat/licenciementindemnite.htm


          • ifelhim (---.---.246.192) 27 mars 2006 12:29

            Concernant l’article, il est d’autant plus agréable à lire qu’il est d’un ton posé. Il me suggère une reflexion : Concernant les jeunes et leur place dans l’entreprise, ils leur serait d’autant plus facile de s’intégrer si, pendant les études, l’effort et l’émulation étaient récompensés. De même l’orientation des élèves et les formations devraient répondrent aux besoins des entreprises et de la fonction publique plutôt que de ne plaire qu’aux étudiants. Nombreux sont ceux qui font des études inadaptées ce qui les met dans une impasse.

            Il me semble tout à fait possible de concilier les goûts personnels avec les besoins de la société. Peut être serait-il intéressante de proposer des doubles cursus aux étudiants, ou de valoriser l’apprentissage autodidacte qui semble (j’insiste, c’est une impression, pas une certitude),à l’heure actuelle, injustement méprisé.

            De plus les études courtes sont dévalorisées alors qu’elles peuvent offrir de vrais débouchés et un véritable avenir ; mais dans les entreprises, les promotions internes devraient être remises au gout du jour. Nombreux sont ceux, à l’heure actuelle, qui se sentent frustrés par les cooptations et promotions qui paraissent liées au réseau personnel plus qu’aux comptétences...


            • Olivez (---.---.14.214) 28 mars 2006 18:13

              Il est effectivement intéressant de constater (par retour d’étudiants ou d’enseignants dans ces divers établissements) que les étudiants qui manifestent le plus contre le null sont dans les filières qui collent le moins bien aux besoins des entreprises (sciences dites « molles », socio, histoire, sport, etc). En France, comme dans plein de pays occidentaux, il y a plus d’étudiants en sports et en beaux arts que dans les filières ingénieur ou technique. Les statistiques sont très surprenantes ! Ce n’est pas avec cela que l’on va concurrencer efficacement les pays d’Asie !

              Comme par hasard, donc, on voit peu d’élèves de BTS/DUT ou de classes prépas aux grandes écoles, ou de grandes écoles, qui manifestent. Leur taux de chomage en sortie de formation doit être plus faible que la moyenne. Et ils ont la chance d’avoir des stages dans les entreprises organisés dans le cadre de leur scolarité, ce qui remplit modestement leur CV et les prépare mieux à la vie active.

              Il y a plein de choses à réformer en amont des emplois en France pour favoriser l’emploi des jeunes. Entre autres, revenir à un minimum de sélectivité dans les filières du supérieur pour orienter les jeunes vers celles qui sont les plus porteuses d’avenir dans l’entreprise. Difficile à concilier avec la notion extensible de « liberté » de choix. Mais c’est un moyen de limiter cette absurdité où plus de 300000 emplois ne trouvent pas preneur en France, faute de qualifications ! A tous les niveaux, des métiers manuels comme dans le BTP aux ingénieurs ou commerciaux de haut vol.


            • Jojo (---.---.158.64) 27 mars 2006 12:56

              L’aspiration à devenir « fonctionnaire » est le contraire du refus du travail : c’est le refus du chomage.


              • lytha (---.---.6.109) 27 mars 2006 13:05

                je suis ravie que vous m’ayez donné la possibilité de m’exprimer. Ne pensez vous pas qu’il ya dejà assez de précarités avec les CDD que l’état ne controle et dont les entreprises abusent dans son application avec les licenciements à la chaine et les contrats précaires qui durent des années , voire toute une carrière ? pour ne pas donner en plus carte blanche aux entreprises en l’égalisant la précarité qui aujourd’hui est le lot des salaiés français et la compromission de l’avenir de la jeunesse ? cette jeunesse qui est censée cotisée pour assurerles retraites des seniors ?, que vont encore inventer nos dirigeants ? pour d’avantage precariser notre avenir. Pourquoi ne pensent ils pas à améliorer les temps de chomage et là alors le CPE pourra etre un tremplin avant un meilleur avenir. après le CPE, le CNE prendra le rélais...


                • Fred (---.---.155.75) 27 mars 2006 14:56

                  Les patrons sont en situation precaire aussi avec pour eux aucun parachute tel que le chomage et a la fin de leur vie une retraite garantie. Si les grandes entreprises ont effectivement un comportement condamnable ; les petits patrons essaient souvent de s’en sortir.


                • Al-Capone (---.---.191.137) 27 mars 2006 13:20

                  Effectivement, le changement doit imperativement passer par l’education des jeunes.

                  L’école, et une partie des enseignants ne sont ils pas « couper » du monde exterieur. Les entreprises du monde de l’education.

                  A mon gout, dans se sanctuaire de la République, les entreprises et entrepeneur ont le dos large, surement trop large. Trop souvent denigrer. Comme d’autre acteur de notre République.

                  Les syndicats ont par contre souvent la cote au sein des ses sanctuaires.

                  Comment faire evoluer le mammouth de la République et ceux qui la compose ?


                  • Gil (---.---.93.79) 27 mars 2006 13:24

                    1- Vous dites : « Il nous est toujours difficile, en France, d’examiner un problème autrement que par les lunettes déformantes des clivages socio-politiques, ceux-ci prévalant dans l’analyse. Au lieu de chercher à étudier une question dans sa globalité, en hiérarchisant les points à aborder pour l’étude, le débat actuel se résume, pour les pro-CPE comme pour les anti, à développer une argumentation partiale à l’aide d’idées abruptes ajustées à la hâte(...) ».

                    Le cas CPE est particulièrement évocateur de cette difficulté.

                    En effet, bien que l’UMP ait voté en 2004 une loi imposant un débat entre partenaires sociaux avant tout projet de modification du droit du travail, montrant ainsi que la France serait (enfin !) devenue une nation mature et responsable, sur le modèle de nombre de nos confrères européens, le gouvernement s’est empressé... de ne pas s’appliquer ce principe !

                    Chacun peut constater qu’aucun débat, aucune démarche didactique auprès des citoyens n’ont eu lieu. Mr De Villepin aurait voulu sciemment éveiller la suspicion de tous quant à l’utilité sociale et économique du CPE, il ne s’y serait pas pris autrement.

                    Pour mémoire : recours au 49.3 pendant que les principaux intéressés étaient en vacances d’hiver...

                    A partir de là, faut-il croire que Mr le Premier Ministre pensait que cette façon de procèder n’éveillerait aucune réaction ? Ce serait faire injure à son intelligence. L’alternative serait de penser qu’ayant prévu de telles suites, cette démarche s’inscrit dans une stratégie. Reste à savoir laquelle...

                    2- Finalement, la génération de Villepin aura été la plus égoïste de tous les temps, et ça vaut aussi pour la gauche. En refusant de règler les problèmes prévisibles qui se présentaient à eux, et en les reportant toujours à la charge des suivants, telles des patates chaudes, elle laisse le soin, excusez du peu, pour chacun des jeunes arrivant sur le marché du travail :

                    - de devoir s’adapter à une économie qu’ils ont mondialisé en toute démesure et irresponsabilité.

                    - de devoir rembourser une dette record de l’état.

                    - de devoir pour chacun d’eux, payer la retraite de trois de leurs ainés.

                    - de devoir payer le démembrement des centrales nucléaires vieillissantes et le stockage des déchets, ainsi que des désamiantages de toute nature (le Clémenceau n’étant qu’un tout petit exemple).

                    - de devoir se plier à des dictats économiques, politiques ou règlementaires qui échappent totalement à la représentation nationale, ce qui la décrédibilise totalement. Exemple : qui a été consulté sur l’accroissement de l’Europe de 15 à 25 ? Qui a été consulté quant à la suppression des frontières, à l’entrée de la Turquie, etc...

                    Et donc, en plus, avec le CPE, on leur dit qu’il n’auront pas droit au mêmes droits au travail que leurs aînés...


                    • (---.---.38.140) 27 mars 2006 13:37

                      C’est bien pour cela que je dis qu’aujourd’hui à 20 ans, on a plus rien à attendre de nos ainés. Quel avenir nous proposent ils un CPE pour l’entrée dans la vie active, après des CNE pour finir en CDE... Quel mépris. Nous devons ne affirmer aujourd’hui car nous le regretterons demain.


                    • Elias (---.---.231.46) 27 mars 2006 15:42

                      Gil,

                      J’adhère à ta vision des choses.

                      Cela dit, j’aimerais rappeler que la génération suivant celle de Villepin (la mienne) s’est éloignée de la politique (conséquence du « vous ne comprenez rien, parce que vous êtes irresponables et/ou manipulés » des dirigeants, de droite comme de gauche) : nous sommes inexistant idéologiquement comme politiquement.

                      Les manifestations contre le CPE aurait du être le point de départ de cette ouverture à la conscience politique. Ce n’est malheureusement pas le cas.

                      Pourtant, nous devrions avoir notre mot sur les orientations politiques qui nous concernent, vu l’incertitude du futur (dette, retraite, mais aussi droits et libertés, qui sont souvent jetés aux orties), mais nous restons étrangement apathiques.

                      Je suis heureux de savoir que nos pensées sont proches.

                      Elias

                      PS : si on n’a pas de boulot (bien payé et stable), ils n’auront pas de retraites.


                    • NGK (---.---.145.115) 27 mars 2006 14:47

                      Vivement demain, la grêve ! Le CPE n’est qu’un contrat de servitude à l’usage des nouveaux esclaves corvéables à souhait !


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 27 mars 2006 16:25

                        Le travail est-il une valeur en soi ?

                        Une simple remarque : la valeur du travail est une chose, celle d’un emploi en est une autre. Si le travail signifie que l’on produit ou crée un bien ou un service dans lequel on peut se reconnaître et par lequel on se sent reconnu par les autres (y compris et son employeur et ses clients), cette valeur du travail n’a pas besoin d’être prêchée pour être reconnue.

                        Si un emploi, terme qui signifie au sens littéral : ployé l’échine devant un employeur, implique l’aliénation de la personne de l’em-ployé à son em-ployeur dans la production plus ou moins répétitive de produits prédéfinis et dans des taches qui n’exigent aucune d’initiative, qui sont mal payées ou socialement, mal reconnues, voire méprisées, l’emploi en question et le soi-disant travail qu’il implique est plutôt une anti-valeur et toute incitation idéologique à le valoriser frise l’hypocrisie impuissante et/ou le ridicule achevé.

                        La « valeur en soi » du travail n’a de sens que dans un perspective religieuse qui voit dans la peine et l’aliénation une punition divine rédemptrice ou une souffrance salvatrice, après la mort... Cette réhabilitation du travail,comme valeur en soi et confondu avec l’emploi est aujourd’hui une stupidité : autant prêcher dans le désert

                        Travail et éthique

                        Le rasoir philosophique


                        • jose (---.---.21.118) 27 mars 2006 18:00

                          Le retour en arrière de plusieurs siècles que nous propose Monsieur de Villepin (à la particule prédestinée ?) avec le CPE, sous la pression des grands lobbies internationaux, qui souhaitent globaliser l’économie en installant à terme un pouvoir unique dans le monde entier (pouvoir financier avec la fusion programmée des bourses notamment), et niveler les droits des citoyens par le bas dans des pays en voie de soumission et de disparition.

                          Ce combat contre le nivellement par le bas est donc un combat VITAL et n’a donc RIEN de ricidule, et les étudiants tout comme les salariés et les sondés français ne s’y sont PAS trompés.

                          En tout cas, un article libéral de plus sur Agoravox, en contradiction avec la pensée réelle de nos citoyens.


                          • (---.---.133.184) 27 mars 2006 21:12

                            ... retour en arrière de plusieurs siècles

                            Tu veux dire avant la Déclaration des Droits de l’Homme


                          • Rhino (---.---.135.125) 27 mars 2006 18:13

                            Une rustine de plus, mais le boyau devient poreux. 10, 20 ou encore plus, de contrats de tout genre aboutissent à instaurer une discrimination galopante à l’égalité du droit au travail. Les privilèges, les privilégiés, les fonctionnaires, les employés de banque, d’EDF, de Gaz de France, les cheminots, etc. etc., à chacun son code du travail. Egalité, fraternité, on est loin du compte. Et les laissés pour compte ???? Duré du contrat de travail, à vie, à durée indéterminée, à durée déterminé, avec ou sans préavis etc. Une révision complète, de fond en comble, de notre code du travail s’impose. A la manière de ce qui se fait de mieux en Europe, au Danemark par exemple. Il faut remplacer le boyau !!!


                            • (---.---.38.140) 28 mars 2006 08:53

                              les patrons veulent des CPE-CNE pour plus de flexibilite et les salaries veulent devenir fonctionaires pour plus de securité


                            • Rage Rage 27 mars 2006 19:53

                              Totallement OK avec l’article (ou presque) par contre le titre est mal choisi.

                              Il est clair que le CPE ne changera rien qu’il existe ou non sur le fond de « l’emploi ». En fait, il ne fera que précariser plus ceux qui l’étaient déjà. Il rendra esclave ceux qui n’ont pas diplômes et condamnera les gens à trouver un « emploi » à défaut de trouver du « travail ». Et là est toute la nuance.

                              On a fait de « l’emploi » un produit marketing, un cadeau que l’on offre. Mais ne vous détrompez pas, l’emploi, ce n’est pas un cadeau. Tout dépend ce que vous insérez dans le concept de travail : est-ce un moyen ou est-ce une fin ? Faîtes vous de votre emploi la finalité de votre vie, ou bien pensez vous qu’il s’agit uniquement d’un moyen de payer à la collectivité le droit de toucher un salaire (en somme un échange de temps contre de l’argent) ?

                              Si vous pensez comme moi que le travail est un moyen pour parvenir à se réaliser dans la vie extérieure (à savoir en dehors du travail et avec de la chance aussi dans le travail) alors vous devez savoir comme moi que le mal qui mine notre pays est le suivant :

                              Le travail n’est plus à la place qui devrait être la sienne. Le produit du travail n’est plus la source vitale de rémunération pour certains, et c’est pour cela qu’il est dévalorisé.

                              En redonnant du sens à ce que nous faisons (rémunération, contenu, relations, aboutissants) au lieu de sacraliser l’argent, peut-être comprendrons-nous qu’il faut remettre à sa place motrice dans la société, la valeur « travail ».

                              Cela aura au moins le mérite qu’on cesse de nous bassiner avec « l’emploi » et que l’on en fasse un gadget à statistiques électoralistes.


                              • copas (---.---.194.132) 27 mars 2006 21:05

                                « .../....Beaucoup de recruteurs et de DRH n’hésitent pas à souligner, même si l’expression est caricaturale, que « les jeunes ne veulent plus bosser ». .../.... »

                                Hi hi hi.... Mais oui c’est celà, et je ne sais quel âge vous avez, mais du plus lointain de ma mémoire j’ai toujours entendu celà : « veulent plus bosser »

                                Avant c’était autre chose , hein !

                                Mon grand-père, paix à son âme, qui était venu s’installer dans ce bon pays pendant la période 14-18 me le disait toujours malicieux : « avant, quand on avait encore des cuilleres en bois.... »

                                Dire qu’on parle là dans un des 2 ou 3 pays qui compte les salariés les plus productifs du monde régulierement....


                                • lucky (---.---.24.3) 27 mars 2006 22:28

                                  Ca dépend de ce que vous entendez par « productifs ». Si les chiffres donnent en effet la France comme étant un des premiers pays pour ce qui est de la productivité horaire ou journalière, ils soulignent aussi que les français ne produisent pas assez car.. ils ne travaillent pas assez de jours dans l’année.

                                  D’ailleurs, en 14...


                                • lucky (---.---.24.3) 27 mars 2006 22:33

                                  >> Mais ceci est une autre histoire !

                                  Mais développez, développez, pour une fois qu’on tient un sujet profond et non une polémique facile !


                                • copas (---.---.194.132) 27 mars 2006 23:15

                                  Oui bon bien, comparez donc entre Grande-Bretagne et France, la productivité,...

                                  Faites faites faites...

                                  Et prenez soin de soustraire une rente annuelle d’une trentaine de milliards dûs au pétrole ainsi que la place de Londres comme grande place financière mondiale du marché des capitaux, l’un et l’autre ne datant ni de Blair ni de Tatcher mais de l’époque où la Grande-Bretagne était affreusement collectiviste.

                                  D’ailleurs ça c’est en train de finir brutalement (pour le pétrole) !

                                  Accouplez celà avec la brutale ré-augmentation de la depense publique chez nos amis anglais (dame ! A force de bruler le carburant des efforts de la collectivité on est quand même obligé de mettre la main à la poche....)...et en fait vous verrez les limites de la dérégulation.

                                  En fait, je ne suis pas là pour dire qu’il y a un système anglo-saxon et un système français. Mais pour mettre le doigt sur les insuffisances de raisonnements de nos pourfendeurs en rond de la France.

                                  Ignorance des faits sur la productivité dont la réalité tue tous les arguments s’attaquant au coût du travail, s’attaquant aux « avantages acquis », s’attaquant aux charges qui empecheraient soit-disant d’embaucher, etc .

                                  Apparté : Ce qui fait la force de la France c’est la qualité de ses salariés, de son infrastructure (les services publics....),... Ce qui fait sa faiblesse et son malheur, c’est le virage depuis des années d’une nomenklatura bourgeoise qui ne se sent aucune reponsabilité par rapport au pays qui l’a nourrit, son immense égoïsme, et son agressivité.

                                  l’inverse des ritournelles liberales donc.

                                  Mais sortis de ces ritournelles répétées en boucle (d’ailleurs la Grande-Bretagne n’est plus en odeur de sainteté dans la propagande , maintenant place aux nordiques.... ), c’est en fait l’ensemble de l’Union Européenne qui est en but d’une rare folie ultra-liberale, et la France ne fait pas exeption, qui affaiblit le continent et brûle à grandes enjambées les compromis mis en place pendant les 30 glorieuses, brûlant ainsi de grands acquis industriels, d’infrastructures et de services aux noms d’appétits sans limites.

                                  L’histoire du CPE là dedans n’est juste qu’une escarmouche de plus dans un désir de domination insensé prevoyant ce que la communauté internationale refuse dans l’organisation internationale du travail, virer des gens sans leur expliquer pourquoi, établir lentement une précarité explosive.

                                  Plutôt que de parler dans le vide et faire croire que la France est conservatrice, qu’on nous raconte un peu les deux systèmes concurents en Allemagne (proposé encore mais qui comporte des contreparties réelles) et le système anglais que Blair a finalement decidé d’adoucir.

                                  Le projet français de Villepin est pire que le projet allemand, pire que le fonctionnement anglais...

                                  Le système anglais d’ailleurs a de pietres résultats.

                                  Le chemin n’est pas dans plus de précarité, plus de peur, .... Vous ne crérez pas d’emplois ainsi ou très peu (et de toute façon des emplois de travailleurs pauvres).

                                  Les problèmes de l’emploi ne peuvent trouver chemin là.


                                • Fred (---.---.155.75) 28 mars 2006 09:19

                                  Si on regarde la productivite horaire, oui la France est dans le top 2 mais au niveau de la production annuelle elle est bien loin 20-30eme car le nombre d’heures travaillees annuellement est parmis les plus faible au monde. Peut etre que notre faible pouvoir d’achat est lie a notre faible nombre d’heures travaillees, en tout cas ca serait bien d’avoir le choix de travailler plus pour avoir plus d’argent plutot que d’avoir les 35 heures imposees.


                                • Oncle Anatole (---.---.98.163) 28 mars 2006 14:40

                                  Merci pour cet excellent article ! N’oublions pas qu’au départ, le CPE est une idée de Chirac pour répondre à la crise des banlieues et au problème du chômage de ces jeunes-là. Pour éviter la “discrimination positive” ils ont en fait une mesure qui s’applique à tous. Alors que c’est une idée de gauche - panser la plaie plutôt que s’attaquer aux racines du problème - la gauche la refuse parce qu’elle vient d’un gouvernement de droite. Jolie contradiction, n’est-ce pas ?


                                • philippe (---.---.157.194) 27 mars 2006 22:36

                                  je réagis sur votre commentaire de l’attitude de villepin par rapport au cpe. D’après ce vous dites, l’intêret de la manoeuvre est plus que discutable. or je suppose qu’avant de se lancer dans cette affaire, le gouvernement et ses experts avaient dû plancher sur les avantages et inconvénients de cette mesure.

                                  quel est (ou était ) le but recherché ? même si il n’apparait plus clairement pour grand monde aujourd’hui, ça m’interesserait de le savoir et aussi ce qui a fait dévier du but.

                                  Si vous pouviez éclairer ma lanterne... je ne cherche pas à défendre mr villepin, mais dans une telle situation, il peut-être utile de rappeler le but de l’opération, l’enseignement de la dérive par rapport au but initial, et/ou de la perte de signification ou d’intéret est très intéressant.


                                  • (---.---.186.61) 28 mars 2006 13:40

                                    La flexibilité.

                                    A ce que je sais la théorie qui préside au CNE c’est que pour prendre de nouveaux marchés les entreprises ont besoin d’employés nouveaux, mais elle hésitent à le faire par peur de devoir licencier si les commandes disparaissent, cela pour les entreprises de - de 20 salariés.

                                    Comme cette mesure est passée comme une lettre à le poste et à très vite produit des effets en terme de nombre de contrats (CNE) signés (pas en terme de nouveaux emplois, il est encore trop tôt pour le dire), le premier ministre à souhaiter étendre le CNE à l’ensemble des entreprises (+ de 20 salariés) pour les jeunes. Le CPE étant sensé réchauffer la frilosité des entreprises à embaucher des jeunes n’ayant pas encore fait leurs preuves.

                                    Justes quelques remarques :

                                    - Le CDI c’est 90% des contrats en France
                                    - Le CDI ne protège peu ou pas du licenciement en réalité (combien de démissions forcées ou de licenciement abusif pour une procédure au tribunal des prud’hommes ?)
                                    - L’embauche directe en CDI pour un jeune est rare une séquence d’intérim, CDD, de un à deux ans est presque systématique avent embauche définitive.
                                    - Une majorité de jeunes scolaires ou étudiants souhaitent devenir fonctionnaires
                                    - La flexibilité (déréglementation) du travail devient la règle dans les pays d’Europe
                                    - Le CNE n’a pas rencontré d’opposition
                                    - Les partis politiques Français entrent progressivement en campagne présidentielle
                                    - Les scolaires et étudiants sont dans la rue, les jeunes des quartiers en mal d’intégration leurs piquent leurs portables et leurs fringues à la mode et leur pète la tête
                                    - La Chiraquie prouve à l’économie qu’elle est encore plus couchée que Sarko...


                                  • (---.---.107.77) 27 mars 2006 23:58

                                    Le fait de pouvoir licencier sans motif viole aussi un autre principe, qui est celui de la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis des salariés. Les droits et devoirs des salariés et des entreprises sont une relation réciproque, basée sur le contrat de travail qui les lie, ainsi que sur le code du même nom, et la responsabilité de l’entreprise fait profondément partie des traditions françaises. Même le MEDEF, peu suspect de faire prévaloir la justice aux intérêts matériels de ses membres, a suggéré au Premier ministre de retirer du projet le licenciement sans motif, c’est dire !

                                    non, la seule raison pour laquelle le Medef rechigne a faire savoir qu’il accepte le CPE est que le conflit social actuel montre la strategie entreprise par ce gouverment de démanteler le droit du travail et d’en faire un droit de gré à gré qui remplace une unicité du droit par une jungle sociale du mérite au travail.

                                    C’est seulement pour cette raison que le Medef grogne pour preuve, je vous cite les propos de sa présidente :

                                    « la vie, la santé, le travail sont précaires, pourquoi le travail échaperait il à cette loi ? »

                                    le seul reproche du Medef envers villepin et sa clique est que sa façon de faire est trop voyante et donc compromet une stratégie bien engagée et installée avec le CNE, qui rappellons le, a été imposée par decret et pendant les vaccances d’été.


                                    • (---.---.174.124) 28 mars 2006 12:59

                                      Rappelons aussi que par son ampleur, ( les entreprises de - de 20 salariés représentent 80% des emplois salariés) le CNE dépasse très largement son petit frère le CPE.

                                      On pourrais se demander pourquoi le CNE est passé sans la moindre réaction du PS et des Syndicats.

                                      Les congés d’été ?


                                    • (---.---.237.168) 29 mars 2006 00:14

                                      Pour la bonne et simple raison des financements de campagnes.

                                      A droite comme à gauche, ils nous prennent pour des billes.


                                    • (---.---.107.77) 28 mars 2006 00:02

                                      la vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échaperait il à cette loi ?

                                      voici les propos exacts de Parisot, présidente du medef.


                                      • philéas (---.---.168.41) 30 mars 2006 11:54

                                        C’est une bataille d’autant plus ridicule que le CPE serait inapplicable car contraire au droit de ’Union européenne. Voir l’article (le CPE est-il contraire au droit de l’Union européenne) qui explique ce point sur ce site http://www.eurogersinfo.com


                                        • yves (---.---.145.186) 30 mars 2006 20:23

                                          A monsieur le président de la république et sont gouvernement. Je coiyee que la FRANCE ou l’on avait le droit de liberte egalite et faternite et que vous etiez a l’ecoute des FRANCAIS et FRANCAISES ce nai pas en passent des lois en force en que vous vous faite des alliers . Il vas faloir pense a 2007. Pour moi je pense étre dans un paye de dictacture non pas républicain ou est le général MERCI a vous pour l’écoute des jeune non pas des voyous


                                          • www.jean-brice.fr (---.---.8.22) 2 avril 2006 17:10

                                            Le CPE n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : devant une POLITIQUE REACTIONNAIRE faite par un pouvoir à la légitimité douteuse (voir le site www.jean-brice.fr), l’opinion (ou le peuple) a compris que si nous perseverions dans ce sens, le pays n’aurait qu’un avenir sombre ... Le modèle anglo-saxon que nos dirigeants veulent nous imposer, ne peut que nous amener à la disparition de la FRANCE ! Il serait peut être temps que nos soi-disants élites ouvrent les yeux ... ou du moins la partie la plus éclairée !!!


                                            • coralie (---.---.178.254) 4 septembre 2006 14:13

                                              qu’est-ce que j’ai appris pendant mes « année de jeunesse » ? à bosser pour avoir mes examens, à bosser durant mes stages (gratuitement ou à 30 % du SMIG !! ) et à bosser pour des boulots l’été (comme les vendanges)pour essayer de joindre les deux bouts ... je ne me reconnais pas dans l’image du « jeune qui attend que les ASSEDICS tombent en fin de mois » puisqu’avec les stages on n’est pas rémunéré suffisament pour cotiser... Merci pour avoir un peu de RESPECT pour les générations qui vous suivent et ne vivent pas toujours dans l’insouciance la plus complète...

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