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Accueil du site > Tribune Libre > De la vision coloniale de l’école de la République

De la vision coloniale de l’école de la République

Réaction à la condamnation sans appel par Bernard-Henri Lévy (Le Point n° 1734 du 8 décembre 2005) du projet colonial de la France en Afrique et de ses « prétendus aspects positifs » (nos ancêtres les Gaulois, l’école de la République...)

Dans son bloc-notes intitulé "Du colonialisme et des ses prétendus aspects positifs", Bernard-Henri condamne sans beaucoup de nuances les "prétendus aspects positifs" de la colonisation et leurs défenseurs : "Voilà qu’on nous refait celui (le coup) du rôle positif, voire de l’œuvre humaniste, de la présence française en Afrique (équipements, santé, Savorgnan de Brazza, Lyautey, nos ancêtres les Gaulois, l’école de la République...). Je passe sur la méthode ..."

D’accord pour la méthode  : ce n’est pas au législateur de dire l’histoire. Là-dessus, tout le monde est d’accord (même probablement une partie des parlementaires qui ont défendu l’article de loi incriminé, pour des raisons électoralistes à courte vue) : la grande majorité des Français, de la presse et de nos hommes politiques, jusqu’aux plus hauts personnages de l’État (le Président de la République et son Premier ministre qui se sont tous deux exprimés récemment là-dessus). "Quant au fond", et aux "considérations simples" auxquelles BHL nous suggère de revenir, essayons d’y regarder de plus près, sans pour autant sacrifier à la simplicité au point de recourir à des raccourcis historiques trop simplistes.

Passons à notre tour sur le ton de celui qui défend l’idée que "le projet colonial (...) est un projet pervers", et que "l’aventure coloniale a été en son principe une page sombre de notre Histoire" en stigmatisant chez "ceux qui veulent réviser cette évidence", "l’aplomb, la passion et l’enthousiasme repu de beaufs qui se lâchent". Il est révélateur du manque de tolérance dont font preuve certains "intellectuels" vis-à-vis de tous ceux (et ils sont nombreux) qui ne partagent pas leur manière de voir (en l’occurrence une vision dont l’évidence plus que discutable ne pourrait se défendre qu’en faisant abstraction de toute perspective historique) mais, "n’insistons pas..." et venons-en au fond de la "prétendue" "évidence".

Plutôt que d’ironiser sur "nos ancêtres les Gaulois" et sur "l’école de la République" qui prétendait en enseigner l’histoire à ses enfants, il serait plus utile de se souvenir que sans l’apport de la civilisation grecque puis romaine, il n’y aurait probablement pas eu de civilisation gallo-romaine, que ces valeureux Gaulois seraient vraisemblablement restés les Barbares qu’ils étaient avant la domination romaine, et qu’ils n’auraient été l’objet d’aucune histoire de la part d’aucune école d’une quelconque "République". On peut discuter à l’infini sur les aspects positifs ou négatifs des apports de cette civilisation, mais il ne viendrait à personne l’idée de nier l’évidence de ses aspects positifs, qui se sont pourtant répandus à coups de conquêtes militaires, de domination, d’esclavage et de puissance impériale. Autres temps, autres mœurs, notre civilisation moderne en a retenu les principes sans, Dieu merci, en conserver la rudesse des mœurs. Personne ne songerait à renier cet héritage qui nous vient "d’ancêtres" dont nous descendons, sinon par le sang, du moins par l’esprit.

C’est dans cet esprit que beaucoup de prétendus "criminels" de "l’idéologie coloniale", quelques siècles plus tard, assimilaient les enfants africains aux enfants de la République en leur enseignant l’histoire de leurs ancêtres les Gaulois. Comment peut-on ne pas y voir la manifestation d’une vision coloniale, fondée sur la notion d’intégration et la volonté de renverser toutes les barrières de couleur ou de race ? Où se cache le racisme ? Chez celui qui ignore la notion de race au point de compter au nombre de ses ancêtres ceux dont il a hérité par l’esprit aussi bien que ceux dont il est issu par le sang ? Ou bien chez celui qui glose sur "l’école de la République" parce qu’elle enseigne à tous ses enfants, y compris "ses enfants" noirs, qu’ils ont hérité de leurs "ancêtres" gaulois (qui ont eux-mêmes hérité de leurs "ancêtres" romains et grecs) ? Quelle sorte d’intellectuel peut ne pas placer l’héritage spirituel au-dessus de l’hérédité génétique ?

Peut-on reconnaître, ou tout au moins admettre, qu’il a pu y avoir, à côté des aspects pervers d’une pratique coloniale dévoyée dont personne ne songe à nier la réalité historique, un projet, opposé à toute idée de racisme ou de domination, fondé sur l’intégration par l’éducation, qu’incarnait justement cette école de la République en enseignant aux jeunes Africains l’histoire des Gaulois dont ils devenaient de facto eux aussi les héritiers ? Comment ne pas voir dans cette volonté "civilisatrice" d’une République appartenant désormais au passé, le même phénomène que celui qui aujourd’hui pousse les démocraties qui lui ont succédé à promouvoir leurs valeurs "civilisatrices" ? Reposant sur les mêmes bons sentiments, il s’empêtre dans les mêmes contradictions, et parfois dérive vers les mêmes pratiques dévoyées, avec les mêmes effets pervers, et finalement, le même usage de la force militaire avec son cortège d’atrocités (pillages, tortures...)

Que l’on condamne aujourd’hui, au regard de nos mœurs modernes, les conquêtes militaires et toutes les atrocités qui vont avec, je n’y vois rien à redire, bien au contraire. Mais de là à instruire le procès d’une période de notre histoire révolue à l’aune des critères modernes d’une civilisation aux mœurs partiellement pacifiés par l’expérience récente de l’horreur absolue de deux guerres mondiales et du recours apocalyptique à l’arme atomique, il y a un pas que le souci pourtant louable de "simplicité" ne peut cependant pas autoriser à franchir.

Qu’on condamne aujourd’hui, au regard de nos mœurs modernes, "l’idéologie coloniale, le corps de convictions et de fantasmes qui ont rendu possible la conquête militaire d’une partie du monde par une autre", je n’y vois rien à redire. Mais de là à qualifier en bloc cette idéologie de "criminelle", il y a un pas que la cohérence d’une pensée bien ordonnée devrait inciter à franchir avec prudence, lorsqu’on défend par ailleurs d’autres aventures militaires, dont celles, récentes, de l’administration Bush. Écrire que la guerre menée aujourd’hui par les Américains en Irak est "moralement justifiée"[1], tout en jetant l’anathème sur d’autres aventures militaires sans s’interroger un instant sur leurs justifications éventuelles au regard de critères moraux à replacer pourtant dans un contexte historique bien différent, paraît procéder d’une logique intellectuelle quelque peu dévoyée, sinon défaillante.



[1] Bloc-notes BHL, Le Point, 14 février 2003


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28 réactions à cet article    


  • Gérard, Henri PERTUSA (---.---.176.15) 14 décembre 2005 16:35

    Monsieur,

    voudriez-vous par hasard « blanchir » les enfants noirs de la République ? C’est une bien curieuse façon, en effet, de « faire tomber les barrières de race et de couleur », que de gommer ainsi l’héritage spirituel des peuples colonisés, pour leur imposer le nôtre ! Ne serait-ce pas plutôt l’arrogance et le mépris du vainqueur pour le vaincu, qui se révèlerait ici dans « toute sa splendeur » ?


    • Francis BEAU Francis BEAU 14 décembre 2005 18:15

      Non pas « blanchir », mais gommer la différence, oui, bien sûr, ne pas dresser une barrière entre deux hommes parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau, mais leur permettre de partager leurs héritages spirituels réciproques.

      Qui parle de gommer l’héritage ? Qui parle d’imposer ? Un héritage ne s’impose pas, il s’offre ou il se partage. Contrairement à un héritage matériel, l’héritage spirituel ne se gomme pas, il ne peut que s’enrichir. C’est bien le rôle de l’école d’enrichir la culture des enfants qui lui sont confiés.

      Encore un dernier point, je ne veux rien du tout, et surtout pas revendiquer le projet colonial. Je souhaite simplement montrer que le procès sans appel qui est fait à l’école de la République mérite pour le moins d’être nuancé.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 14 décembre 2005 18:07

      S’il n’y avait pas eu la colonisation, B.H.L., né à Beni-Saf en 1948, ne serait pas français par la grâce du décret Crémieux de 1970 et nous pourrait pas nous donner de leçons de morale politique. Comme quoi la colonisation n’a pas eu que du bon ...


      • Erik LALLEMAND (---.---.148.35) 14 décembre 2005 20:29

        Si le propos de cet article était de renvoyer BHL à ses propres contradictions, il aurait été plus court de relever sa passion dans un débat dont le coeur est justement l’absence de jugement qui caractérise la démarche historienne et qui a été bafouée dans nos lois. Je ne défends pas BHL ou ses articles mais l’article de Francis BEAU tombe dans des excès similaires à ceux dénoncés.


        • Francis BEAU Francis BEAU 15 décembre 2005 10:20

          Non, mon propos n’était pas de renvoyer BHL à ses propres contradictions qui m’importent peu, mais plutôt d’apporter la contradiction dans un débat qui n’est pas celui auquel vous pensez. Je comprends bien que pour vous le coeur du problème réside dans le mépris de la démarche historienne exprimé par le législateur, mais je répète qu’il n’y a pas débat là-dessus : tout le monde est d’accord avec vous, BHL comme moi-même. En revanche, ce n’était pas le coeur du débat pour BHL puisqu’il l’évacue d’emblée ("je passe sur cette façon ... de demander au législateur). Quant aux « excès », mon objectif était d’apporter des nuances à un jugement qui, à mon sens, en manquait particulièrement. Enfin, pardon d’avoir été long, mais comme dit l’écrivain (Proust je crois), je n’ai pas pu prendre le temps de faire court.


        • Senatus populusque (Courouve) Courouve 14 décembre 2005 22:56

          Dajà avec L’Idéologie française, Paris : Grasset, 1981, B. H. L. nous avait familiarisé avec ses jugements sans nuances.


          • ryann972 (---.---.140.61) 15 décembre 2005 21:23

            on sent le gros nostalgique de la France coloniale sous ces propos, il vrai que les massacres et viols d’indigènes, les zoos humains, l’esclavage,et la spoliation des biens ne sont rien à côté de ce qu’à été la grandeur coloniale de la France


          • frank souami-ferrand (---.---.51.114) 23 janvier 2006 17:58

            Les gentils indigènes n’ont pas attendu les français pour se livrer aux massacres, viols, spoliation des biens, captivité et esclavage.

            Sauf que les français ont aboli l’esclavage.


          • Diop Cheikh (---.---.91.238) 15 décembre 2005 11:59

            Même la neige ne les blanchira pas. je ne sais pas quelle amnésie en vient à consacrer l’ignoble entreprise de réécriture d’une histoire douloureuse vécue dans la honte, l’humiliation et la dégradation de la condition humaine. Le danger de l’apologie de l’histoire des peuples qui en ont dominé d’autres est le réveil brutal d’idéologies fascisantes qui ont fait déja leurs preuves de barbaries. Les enfants d’Afrique ont quitté le soleil chaud et brillant des tropiques pour venir embrasser les lumières. Mais voila, de nouveau, des nuages d’obscurantisme s’amoncellent dans les cieux de l’occident. L’oubli de l’histoire au nom de la fierté et de la grandeur rime avec une volonté de répéter les mêmes erreures , de justifier les atrocités commises. Le génocide rwandais n’en cache pas des aspects positifs que je sache. Il est le produit de la présence coloniale et de l’instrumentalisation de ce peuple en l’ayant divisé en ethnie dont l’une devait dominer l’autre au bon gré du colonisateur. Nous glissons ! et la pensée encore une fois, se fourvoie dans les chantiers minés de l’idéologie destructrice. Paix pour l’humanité, apaisement du passé, taisons nos querelles et construisons un avenir décent pour les générations futures. La transmission a ses limites même si elle est nécessaire. L’éducation pourra-t-elle servir à réunir plutôt qu’à diviser ? Nous ne rendons pas service à ces générations en leur léguant aussi nos dérapages. Réveil la France ! Tu as été terre de lumières, de tolérance et de liberté. N’assombrit pas ton destin en inoculant le virus de la haine dans les veines de tes enfants et en érigeant l’intolérance comme projet politique. Notre histoire est commune, personne n’en détient le monopôle et nul ne peut plus s’arroger le droit de réécrir ce qui fut l’objet de déclin pour l’humanité toute entière.


            • (---.---.140.61) 15 décembre 2005 20:44

              merci d’avoir écrit ça je pense que rare sont les personnes à avoir un jugement aussi juste


            • ryann972 (---.---.140.61) 15 décembre 2005 21:19

              Je vous rappelerai monsieur que l’école républicaine c’était surtout pour les riches, avant le collège unique imposer en 1975 par la loi Habby. Que l’école républicaine apprenait jusqu’à 1998 aux martiniquais dont je fais partie que nos ancêtres étaient gaulois, et que notre histoire à part à l’université n’était pas enseignée au nom de la paix sociale(qui vous pète à la figure). Je vous rappelle également, que Jules Ferry qui a fait que l’école soit obligatoire laïque et gratuite, pensait que les peuples de races supérieures c’est à dire les blancs avaient le devoir d’imposer leur civilisation aux peuples jugés inférieurs. Je vous rappelle que Quand Jules Ferry était ministre de l’Instruction, l’école était laïque et obligatoire sauf pour les peuples colonisés. Que Napoléon de Bonaparte qui a créé le lycée et la légion d’honneur pour ses relations, a rétabli l’esclavage. Quand un peuple impose sa domination, sa vision des choses à un autre peuple cela s’appelle la colonisation, il n’y a rien de positif en cela. Et ce n’est pas parce que la civilisation gréco-romaine a été bénéfique aux gaulois , que la république française devait l’imposer sa civilisation aux autres. Quand l’Allemagne Nazie a voulu vous coloniser, enfin vous imposer leur domination, vous avez trouvé normal de les « bouter » hors de France.Alors s’il vous plaît ? par respect pour les peuples qui ont connu la colonisation et l’esclavage, arrêtez de justifier l’injustifiable. C’est bizarre ça, il n’y a que les anciens peuples colonisateurs nostalgiques qui arrivent à trouver du positif dans tout cela. Si c’était si positif ! on se demande pourquoi les anciens colonisés ne sont pas reconnaissant , puisque la France leur a fait tant de bien ?


              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 16 décembre 2005 00:23

                Les anciens colonisés, lycéens au lycée technique de Médéa, assassinés dans le dortoir de leur internat dans la nuit du 16 au 17 décembre 2000, il y a tout juste cinq ans, c’étaient des riches ???

                Par ailleurs, l’appellation « gosses de riches », largement utilisée par les enseignants de gauche, n’est-elle pas une forme de racisme ?

                Le lycée est une institution napoléonienne d’origine grecque léguée à l’Algérie par la France. Tous les défauts !

                Visiblement, les islamistes qui assassinent les lycéens dans les dortoirs n’apprécient pas.

                Qu’Alain Finkielkraut ait fait le rapprochement avec les écoles et bibliothèques incendiées dans nos banlieues, c’est bien compréhensible ; et refuser de le comprendre, cela finit par devenir choquant.

                Une petite pensée pour ces lycéens de Médéa, leurs camarades et leurs familles, s’il vous plaît.


              • populo (---.---.179.154) 15 décembre 2005 23:22

                BHL st un opportuniste de première bourre.Ce démago sent le vent tourner, ne soutient pas son poteau « finkie ».Etonnant... Il ne nous sort que des platitudes sur des faits biens connus .Les « lumières »,les lumignons on va finir par croire, semblent être bien sombres pour avoir accoucher de si jolis monstres.On pourrait voir simplement ds la colonisation que l’association d’un nationalisme revanchard et d’intêrets mercantiles Notre cher « philosophard » pose encore .je ne pousserais pas l’inélégance à rappeler l’origine de sa petite fortune qui lui permet de faire le beau ds une de nos anciennes colonies .Si ce n’est qu’elle est issue d’un pillage néo-coloniale Cen’est plus BHL,c’est Voltaire Contradiction et crachat ds la sousoupe quand tu nous tiens !!! repentance et contrition pour la bourgeoisie .Le peuple où il soit il trime ou il survit


                • borneo (---.---.68.66) 16 décembre 2005 00:36

                  Un bon maitre soucieux de sa fortune apprend à ses esclaves à manier la charrue et la truelle et si nécéssaire l’épée pour l’aider à mieux défendre son domaine. Ce que firent les romains avec les gaulois, ce que nous fimes là ou nous portaient nos intéréts. Cependant, il n’y a pas forcément que des victimes. Certaines colonies le furent pour mettre fin à la piraterie. d’autres sur un conflit religieux dont l’issue militaire ne tourna pas à leur avantage. La lybie ancienne Carthage est une « conquéte », une colonie arabe, ainsi que le Maroc, pays Berbére.


                  • michel lerma (---.---.59.247) 16 décembre 2005 04:41

                    la trilogie des « intellectuelles » en dépot de bilan

                    Décidement,l’hiver 2005 sera à graver sur les annales de notre histoire.

                    Moi,BHL,je l’ai jamais entendu demandé,manifesté,petitionné ou exigé les droits de l’homme en Afrique ou au Magreb . Non,généralement,il va manger des petits fours ou passer ses vacances chez ses amis despotes ou tyrans qui ont du sang sur les mains

                    Normal,il l’a d’ailleurs dit,il y a d’un coté le bizness (mes affaires en Afrique) et de l’autre « mes idées ».

                    C’est bien le naufrage d’une conception de l’idéal de l’homme emprunt de gauchisme-marxiste recyclé dans le bizness qui à bien échoué et non les valeurs issus de la Révolution Francaise La Révolution Française cela n’a jamais été les camps de travail,les camps de déportations,l’extermination en masse de population...comme tous ces régimes qui ont appliqué les idées marxistes et dont les vecteurs en France sont ceux qu’on appelle « intellectuel » et qui font aujourd’hui la une des journaux par la faillite de leur propre comportement

                    Ils n’ont plus d’idées car elles ont toutes échouées

                    En 1941 Mon grand pere républicain socialiste espagnol à été arreté par des gendarmes français et remis au occupant.

                    Sarte avait écrit « l’etre et le neant » en 1942 ! en pleine occupation nazi et collaboration du régime de Petain comm si rien n’existait autour de lui.

                    A l’age de 16 ans en 1976,j’ai ouvert un gros bouquin (l’etre et le néant) que j’arrivais pas à lire tellement c’était compliqué Et puis,j’ai regardé la date de l’écriture de ce bouquin : 1942 !

                    J’ai refermé ce bouquin et je me suis dit que j’aurais jamais besoin de ce type pour m’apprendre la vie.

                    Quelques années plus tard ,fin des années 70 Sartre manifestait pour le maoisme !

                    Combien de millions de morts MAO ???

                    Sarte,aussi c’est toujours trompé comme tous ceux qui veulent intellectualiser de maniere politique leur conception de la société avec une pensée unique totalitariste,car ils ont toujours raisons ! Alors pourquoi faire un effort à les lire si ils trompent ?

                    On devient intélligeant en les lisant ?

                    Il faut les ignoré tout simplement,car pour moi ,ils n’existent plus depuis bien longtemps.

                    Je me rappelle aussi du passage de BHL début 80 à l’émission APOSTROPHE ou il faisait l’apologie du communautarisme car il considérait que le communautarisme c’était une bonne chose.

                    Bref sur toute la ligne c’est une erreur

                    C’est peut etre le probleme de la gauche d’aujourd’hui de reconstruire ou de batir un projet de société sans eux

                    La seule choix que je lui reconnais c’est d’avoir une tres belle femme !


                    • Proof OK (---.---.28.210) 20 décembre 2005 11:54

                      L’Afrique du nord ayant été colonisé par les arabes du moyen orient, Comment doit on appeler les français qui ont colonisés des Colons ?


                      • francis BEAU (---.---.94.93) 17 mars 2006 11:24

                        notre homonymie(déja constatée en 1998 par le hasard d’une erreur de la valise diplomatique) est surprenante . Ancien medecin des troupes de Marine et de l’ambassade de France, aujourd’hui médecin de campagne acupuncteur, je souscris pleinement à votre article du 14 decembre 2005 . Mon experience africaine et caribéenne( post coloniale) m’ayant mis au contact des populations par le biais de l’acte médical( humaniste s’il en est, et non humanitaire)celles-ci étant souvent fort loin de discours décalés d’intellectuels fort habiles au demeurant mais prompts à dégainer la diatribe. Laissons dire l’Histoire aux historiens et aux hommes la vivre . francis beau


                        • oussan (---.---.163.3) 22 septembre 2006 20:43

                          Je trouve que les Français éprouvent toujours quelque grande peine à effacer, en particulier, l’Algérie de leur mémoire. A les entendre geindre, près d’un demi siècle après le recouvrement de l’indépendance par ce pays, on a peine à croire qu’ils tairont un jour leurs récriminations contre ceux, comme de Gaulle, qui ont compris une fois pour toutes que l’ère du colonialisme est révolue. Non pas pourtant que ces derniers aient cédé à un devoir humaniste dicté par leur seule conscience, mais simplement parce qu’ils s’étaient rendus à l’évidence, tout simplement. Eux, qui mesuraient à sa juste valeur le prix de la liberté, savaient pertinemment que, sans l’aide des USA et de l’URSS, la France elle-même, en tant que grande puissance libre et indépendante, n’aurait jamais survécu à l’étreinte mortelle qu’Hitler lui avait infligée dès la première semaine de combat de la mi-juin 1940, étreinte où la puissante armée française de 4 millions de soldats avait été brisée en miettes.

                          Epiloguer maintenant, sur les capacités guerrières de l’armée française, au 19è siècle, face surtout à des peuplades aussi arriérées que les Indiens d’Amérique au même moment, prête vraiment à sourire.

                          Les Français, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, doivent se résoudre une fois pour toutes à considérer que la colonisation a vécu. La page est définitivement tournée, n’en déplaise à tous les nostalgiques de l’Algérie française, essentiellement.

                          Il reste enfin que ce n’est pas à la gloire de la France d’observer cet étalage de misère et de dénuement qu’apportent chez elle les Africains, colonisés d’hier. Si ces derniers en sont là justement, la preuve irréfragable est ainsi faite que la France colonisatrice d’hier n’avait songé qu’à piller leurs pays, ce que d’autres puissances comme elle continuent de faire encore aujourd’hui, et non point à y apporter quelque semblant de civilisation.


                          • Senatus populusque (Courouve) Courouve 22 septembre 2006 20:58

                            La page de la décolonisation ne sera pas tournée tant que la France subira une immigration excessive en provenance des anciennes colonies.


                          • Yann (---.---.198.228) 22 septembre 2006 21:14

                            La France n’aurait pas perdue la guerre s’il n’y avait pas eu un gouvernement socialiste au pouvoir, notre armement était inadapté et dépassé.


                            • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 09:44

                              Monsieur Francis Beau, Votre article a le mérite de nous rappeler la honte française. Je me demande comment ose-t-on parler de rôle positif de la présence coloniale en Afrique du nord ? En guise de commentaire, permettez moi de poster quatre articles que j’ai écrit il y a quelques mois mais que l’éditorial a rejetés. Le premier parle du génocide algérien. Les autres parlent du colonialisme. Les voici et bonne lecture : PREMIER ARTICLE : Cet article a été rédigé à la suite d’une série de commentaires au sujet de mon intervention intitulée : « L’Algérie n’est pas dupe ». Il explique un peu, la tâche difficile qui attend les politique en Algérie et en France dans le domaine des relations internationales Décidément, même à l’ère de la démocratie et de la liberté d’expression, on est sommé d’éviter tout ce qui ne plairait pas à Ihud Baraq. Je croyais bêtement à la démocratie en France avant d’y mettre les pieds pour y vivre. Je ne savais pas qu’il me fallait, au préalable, avant d’aborder n’importe quel sujet, connaître la liste des tabous en relation avec les fonts de commerce privilégiés de notre colonisateur. Ainsi, il est interdit de parler du sionisme, de la laïcité, des Juifs ou des Harkis sous peine d’être taxé d’antisémite et d’apologie de, je ne sais pas quoi dire ! Ce sont-là des domaines réservés. En France, on peut parler de tout et dire ce qu’on a envie de dire de n’importe quoi et de n’importe qui, y compris de « ta mère », si elle n’est pas juive. Et quoique l’Islam soit reconnu officiellement, il est interdit aux Musulmans de répéter les versets coraniques qui évoquent le mal juif. Quand le Coran, par exemple, parle des crimes que les Juifs commettent et critique ouvertement cette « race noble », les politiques de France ne disent rien par crainte de perdre des pétrodollars. Par contre, quand l’Imam de Vénissieux en fait un rapporteur, la police et la justice feignent ignorer la source de ses propos. L’Imam de Vénissieux est alors expulsé de France pour avoir répété ce que le Coran explicite, et qui est écrit noir sur blanc ! Ne serait-il pas plus équitable de mettre à la porte tous les Musulmans vivant en France ? J’ai écrit un article où j’ai expliqué les raisons qui ont retardé la signature du traité d’amitié, tant attendu, en Algérie et en France. J’y ai évoqué, entre autres, les Juifs d’Algérie de l’ére coloniale et les Harkis, tout en soutenant l’idée de leur exclusion des discussions concernant ce traité. C’est alors qu’une avalanche d’insultes et de menaces s’est abattue sur moi. Il y en a même qui m’ont menacé de m’ester en justice. Et pour cause, j’ai dit d’eux ce qui se dit en Algérie et que j’ai appris à l’école : Les Juifs d’Algérie, en acceptant la naturalisation se sont exclus eux-mêmes. Pour les nationalistes, ce fut un bon débarras. Quant au Harkis, d’après ce qu’on nous a appris à l’école, ils sont des traîtres qui ont causé la mort des millions d’Algériens. Leurs descendants en millions vivent toujours dans la douleur. Je ne vois pas comment va-t-on réunir entre ces traîtres et les veuves et enfants de leurs victimes ? Cette question a soulevé l’indignation injustifiée des internautes. Une certaine Malika C m’a écrit pour me dire que nous devons avoir« tendance à penser qu’il nous faut un peu pacifier toute cette histoire une bonne fois ». Ce que je considère comme une bonne réflexion !

                              Je ne suis pas contre la pacification. Au contraire, je soutiens toute tendance vers l’apaisement pour fonder une vraie amitié entre nos deux peuples. Mais, que cela ne soit pas à sens unique. La France ayant quitté l’Algérie par la petite porte, continue à nier les droits les plus élémentaires du peuple algérien, y compris celui de connaître son histoire. A rappeler que les autorités françaises pendant l’évacuation, ont chopé des tonnes d’archives gardées au secret. Il y a eu même une loi qui a été votée à cet effet, interdisant de les ouvrir avant la fin du siècle. En faisant voter la fameuse loi de la honte du 23 février 2005, la France a prouvé, une fois de plus, qu’elle ne compte pas se soumettre à la règle du respect mutuel. A rappeler que cette loi qui n’a rien de diplomatique stipulait le « rôle positif de la présence française en Afrique du Nord » alors que des boucheries humaines avaient été planifiées et perpétrées par les colons. N’est-ce pas un génocide quand on rase des villages complets après avoir tué leurs occupants sans aucune distinction ?

                              Disons que les colons ont tué systématiquement des Algériens durant 132 ans et cela suffit pour qualifier leurs actes de génocide. Il n’y a pas de doute, la France a tué des Algériens à cause de leur appartenance ethnique, et chez eux. Il suffit de retourner à l’histoire et feuilleter ses pages concernant le code de l’indigénat et tout ce qui est en rapport pour comprendre les vrais mobiles de ces tueries systématiques. Alors, génocide ou pas, la France doit des excuses au peuple algérien avec ou sans traité d’amitié !

                              On m’interroge maladroitement : « Que faites vous alors de l’invasion des Arabes sur le territoire maghrébin ? Ne fut-ce pas non plus un génocide ? » D’abord, je refuse l’amalgame. On oublie que ces « Arabes » envahisseurs soient-ils, ne se sont pas invités au Maghreb comme se fut le cas de la France, dans le but d’accaparer nos richesses et nous esclavager. Par ailleurs, ces « Arabes » ne nous ont pas commandé par la force, en nous traitant de demi hommes, comme l’a fait ta France. Quoiqu’on dise, notre terre a été conquise par les « Arabes » suite aux sollicitations des autochtones et « grâce » à leur complicité. Ce sont nos ancêtres qui, ensuite, ont levé le flambeau pour continuer la marche vers l’Ouest. Tarek Ibn Ziad, nord-africain de surcroît, à la tête de huit milles guerriers, tous berbères de souches (c’est énorme), accepta de prendre le relais. S’il y avait invasion « arabe », les troupes de Tarek auraient pris la direction de l’Est pour combattre ces « envahisseurs » au lieu se diriger vers l’Ouest et envahir l’Ibérie ! Par ailleurs, ces envahisseurs n’ont jamais commis des massacres, ni assujetti nos populations comme l’a fait la France qui traitaient les autochtones de sous-hommes ! En outre, ce sont bien nos ancêtres qui commandaient leurs peuples, même si cela était parfois d’une manière hypocrite comme c’est toujours le cas des politiciens ! Maintenant, si d’autres l’ont fait par traîtrise, c’est à nous ascendants d’assumer notre histoire.

                              Quant à ce que vous dites de Bouteflika qui, selon vous, « nous parle de repentance alors qu’il libère de son côté, je ne sais combien d’assassins », je m’adresse à ma commentatrice, il ne m’appartient pas de faire un commentaire là-dessus, c’est hors sujet et c’est vague. Et tout ce blabla au sujet de sa maladie et les soins que l’hôpital français lui a accordé, tout est à l’honneur de ce pays où exerce plus de vingt cinq milles médecins Algériens. Cependant, nos responsables pourraient décider de ne plus jamais solliciter les services de ce pays que nous ne haïssons pas.

                              Par ailleurs, la France n’est pas notre ennemie. Au contraire, il y a tellement de choses communes entre nos deux pays, que nous daignons oublier nos différents. Ce que le Président algérien exige pour finaliser ce traité, n’a rien d’extraordinaire. Il revendique les droits de son peuple et demande que nos relations soient fondées dans la clarté, loin de l’esprit de paternité auquel la France s’accroche. Nous ne pouvons êtres amis sans reconnaissance du mal que l’on nous a fait. D’autant plus que la France contemporaine reconnaît explicitement que le colonialisme a fait des ravages et a causé des crimes contre l’humanité.

                              Laïd DOUANE


                              • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 09:47

                                DEUXIEME ARTICLE LE GENOCIDE ALGERIEN !

                                Une dépêche rapporte ce samedi 08 juillet 2006 : « Le marché de voitures de Tidjelabine près de Boumerdès (nord de l’Algérie) a été le théâtre d’un attentat à la bombe qui a causé mort de deux gardes communaux et plusieurs blessés ». A la lecture de l’information, je me suis dit que c’était de l’intox, pour la simple raison, que j’ai passé toute la journée de jeudi dans le marché en question. Ensuite, l’information m’a été confirmée par un témoin oculaire. Je ne dis pas que tout est rentré dans l’ordre ou que l’on a atteint le risque zéro dans mon pays meurtri par la machine à complots. Cependant, je peux avancer que la situation est rassurante. En tout cas, je n’ai plus envie de quitter l’Algérie comme se fut le cas, il y a quelques années. Cette dépêche me rappelle le tout début du malheur algérien. Durant les années 90, à chaque fois qu’on tendait vers la solution, des forces occultes et des lâches nous surprenaient avec un attentat lié systématiquement à la situation politique de l’époque. On tendait à faire croire que l’Algérie allait sombrer dans la violence si on permettait aux islamistes de participer légalement à la vie politique. Devant la lenteur de l’état explosif, les services consulaires des puissances occidentales accaparèrent la machine à fabriquer du crime.

                                Après avoir incité le régime algérien à s’ouvrir politiquement en « avalisant » même l’agrément du FIS, des occidentaux s’accordèrent à faire pression sur les autorités algériennes, exigeant la dissolution de ce parti qu’il soutenaient auparavant. Trouvant les politiques traînards et indécis, nos ennemis de toujours n’ont pas hésité à passer à la vitesse supérieure. Les clubs de Paris et de Londres se sont mis à nous harceler en revendiquant le règlement de nos dettes, non sans nous imposer leur rééchelonnement. Par suite, il y a eu la fameuse campagne médiatique occidentale avec à leur tête, la presse anglaise qui diabolisait le FIS après l’avoir soutenu ouvertement. On parla d’ADM que l’Algérie serait sur le point d’élaborer dans son site nucléaire bien connu des Anglais. Le parti islamiste qui a eu le culot de soutenir ouvertement l’Irak en affichant son animosité contre Israël, sera vite classé comme organisation dangereuse. Et la suite on la connaît ; une délégation très européenne a été dépêché chez le Président Chadli pour le sommer de dissoudre ce parti « intégriste », faute de quoi, les grandes puissance de la « Hogra » se verraient obligées de boycotter notre pays.

                                Et le Président qui n’avait rien d’un calculateur, n’a pas cédé à la menace et a répété « l’histoire de éventail » ! En même temps, une poignée de crapules à galons de nationalité algérienne se sont saisi de l’occasion et ont attenté à notre pays en perpétrant le coup d’état du 11 janvier 1992 qui sera suivi de tueries en série et d’arrestations de dizaines de milliers de citoyens. L’Algérie tombe entre les mains d’une junte militaire qui met en place un quinté qui pour gérer les affaires du pays sous l’égide de nos créanciers des Clubs de Paris et de Londres. Depuis lors, notre pays nageait dans le sang, laissant 150 000 victimes algériennes.

                                Dix années plus tard, la providence nous envoie un homme qui fait de la réconciliation une philosophie. Les Algériens, ayant assez des larmes et des douleurs, acceptent en masse ce qui ne devait être qu’une supercherie du sort. On nous propose une solution douloureuse qui probablement, va permettre à ceux qui ont commandité, planifié et commis des crimes contre l’humanité de vivre côte à côte avec ceux qui souffrent et pleurent encore, leurs êtres chers. La chose s’appelle : Loi sur la réconciliation. Désormais, nous n’aurons plus le droit de témoigner ou même de citer les noms des criminels, sous peine d’être bannis puis jetés dans les ténèbres de l’oubli. Malgré tout, ils nous avons accepté !

                                Les forces occultes et ceux qui ne savent rien faire dans la clarté, n’ont pas perdu l’espoir que l’Algérie rechute dans la sale guerre. Aveuglés pas cette horrible machine du crime qu’ils ont fabriqué, ils tirent leurs dernières cartouches de désespoir dans l’espoir de créer un quelconque foyer d’horreur. Heureusement que maintenant, c’est sérieux, il ne reste qu’un brin de terrorisme résiduel pour gérer les sales affaires !

                                Laïd DOUANE


                              • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 09:49

                                TROISEME ARTICLE :

                                LES HARKIS ET LE TRAITE D’AMITIE Entre l’Algérie et la France, il y a des paquets de mauvaises et de bonnes choses communes. Les deux pays seraient aisément liées amicalement s’il n’y avait pas cette horrible chose appelée « Harkis ». Il faut être un Algériens en Algérie pour comprendre le degré de l’horreur qu’elle suscite. Pour un fils de chahid (martyre), le mot suscite la folie ! Pour les observateurs, les Harkis entravent la signature du traité d’amitié. « Quarante ans que nous subissons les humiliations. En Algérie, on nous accuse toujours d’être des traîtres. En France, nous sommes restés des étrangers. Et maintenant, on traite nos pères de sous-hommes. » Ceci est le témoignage d’un Harki en colère. Et qui dit Harki, dit traître algérien ! C’est, du moins, la définition publique exacte du mot Harki. Mais, c’est quoi un Harki, si ce n’est le plus « humiliable » et le plus traître des Algériens qui ont soutenu la France du temps de la guerre de libération nationale ? Les Harkis, en fait, sont des traîtres qui ont vendu leur pays. La France le sait, l’Algérie le sait et les Harkis eux-mêmes en sont conscients. Donc, autant en assumer les conséquences ! Si en France, comme l’explique le témoignage, ils sont considérés comme des étrangers, tant-pis pour eux. Car en choisissant de batailler aux côtés de la France puis se naturaliser, ces damnés de la terre ont continué jusqu’au bout dans leur logique de traîtrise. La république française leur a offert un cadeau en voulant les intégrer dans la société française. Mais ces morceaux de la traîtrise ont continué à assumer les valeurs de leur patrie qu’ils ont volontairement trahie.

                                « Si j’étais français, ce que je n’oserais pas être sérieusement, je ne respecterais jamais cette tronche de gens qui, d’un côté ils ont attenté à l’Algérie, de l’autre, ils se sont retranchés dans le ghetto algérien, m’a écrit un jour un ami turc ». Ils ont certes appuyé la France au péril de leurs vies, méritant bien ce cadeau français. Pour autant, ils auraient coupé leurs liens avec leur pays qu’ils ont trahi ! Ainsi, ils auraient peut-être gagné, au moins, le respect des autres.

                                Je crois que c’est pour cela, et c’est raisonnable et respectable, que les Harkis sont traités de sous-hommes en France. Les Français avertis ne sont pas dupes au point de croire qu’un traître ne récidive pas !! Chez nous en Algérie, on les considère une véritable racaille bonne à la déchetterie humaine. Ces gens ont assassiné l’Algérie, ont aidé à tuer pas moins de deux millions d’Algériens et continuent à semer la zizanie en France. Aujourd’hui, bien qu’ils vivent loin de notre pays, ils ne ratent jamais une occasion pour nous tirer dans le dos. D’ailleurs, c’est à cause d’eux que le traité d’amitié entre l’Algérie et la France, risque de ne pas être signé. Et pour cause, les autorités algériennes sont au courant des menaces de vengeance, ô combien justifiées, des millions d’Algériens qui ont perdu leurs proches ou leurs parents, en cas où il serait permis à ces criminels de guerre de revenir. Voilà ce qui explique, pourquoi le Président algérien bêche à chaque occasion des prétextes pour reporter la signature de ce fameux traité si cher à Chirac.

                                Pardonner à la France et aux Français pour leurs crimes contre l’humanité en Algérie, me parait humainement faisable. Il y a eu une guerre entre les deux parties et des Français se sont amalgamés dans un pétrin que d’autres leur ont fabriqué. Il est difficile de se mettre à la place d’un citoyen à qui on a inculqué depuis l’enfance que l’Algérie n’était qu’une partie de la France, différents supports à l’appui. De ce fait, pour ce citoyen, la présence de son pays dans cette région serait un devoir national. Ceci pour dire que ces Français naïfs ou abandonnés par l’intelligence, ne pouvaient pas grand-chose, et nous pouvons les comprendre aujourd’hui. Pour tourner la page, il suffit que la France reconnaisse officiellement ses crimes coloniaux et de reconnaître que le colonialisme n’avait rien réalisé de positif en Algérie. Par contre, parlant de pardon, il est incompréhensible et inimaginable de l’accorder à cette phénoménale traîtrise des Harkis. Ces maudits, non seulement, ils n’avaient rien de commun avec les Français, ces derniers les considéraient comme des sous-hommes, textes à l’appui(cliquer sur le lien à la fin de la page). Les Harkis savaient qu’ils combattaient leur propre peuple et bataillaient aux côtés de leurs ennemis. En le faisant, ils savaient que « Harkis » voulait dire : Traîtres. Bref, ils avaient joué et ils ont perdu. Alors pourquoi continuent-ils à semer la haine et le désordre aujourd’hui, entravant toute réconciliation entre deux pays voisins ? N’est-ce pas eux qui étaient derrière la fameuse loi de la honte du 23 février 2005, stipulant le rôle positif de la présence française en Afrique du Nord ? Quelle connerie ! Au lieu de s’effacer pour permettre aux deux pays de bâtir de nouvelles relations, ils continuent à inculquer la haine à leurs enfants. C’est d’ailleurs, l’une des raisons qui ont retardé la signature du traité d’amitié entre l’Algérie et la France.

                                Ce n’est pas la peine de chercher ailleurs les raisons du rhume qui a atteint les relations algéro-françaises. On aura compris que pour finaliser ce fameux traité et construire de vraies relations d’amitié avec l’Algérie, indispensables pour la France, cette dernière doit impérativement accepter de reconnaître solennellement le génocide algérien et par voie de conséquence, avaler l’exclusion pure et simple des Harkis de toutes les discussions entre les deux pays, une revendication unanime du peuple algérien. Pour le enfants de Harkis, il est clair qu’ils n’ont rien à se reprocher ; ils n’ont pas choisi leurs parents ! Pour autant, il n’est pas permis à l’Algérie d’oublier !

                                Laïd DOUANE


                              • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 09:56

                                QATRIEME ET DERNIER ARTICLE

                                Le 08 mai 1945, jour de gloire et de joie pour la France, mais pour l’Algérie ce fut un jour de deuil et de larmes. En revanche, ce malheur a été l’essence même de l’indépendance. Il serait peut-être intéressant de penser à glorifier cette date !

                                Le 8 mai 1945, la France célèbre une victoire fabriquée par ses alliés dont, nos imbéciles, chair à canons. Une victoire, certainement bien méritée pour le peuple français. Le même jour en Algérie, le peuple algérien ose espérer enfin, se libérer, après avoir longtemps, aspiré à l’indépendance. A Sétif 2 000 à 3 000 personnes réunies devant une mosquée forment un cortège et se mettent en marche en brandissant des banderoles : « Libérez Messali », « A bas le colonialisme ». Le drapeau algérien surgit avec à ses cotés, les drapeaux des alliés. Une banderole exprime les voeux : « Vive l’Algérie libre et indépendante ». La police appuyée par des civils européens tire sur les manifestants donnant la mort à des milliers d’assoiffés de liberté.

                                A Guelma, le même scénario se répète l’après-midi. Les Algériens pourtant chez eux commettent un crime impardonnable, celui de brandir le drapeau de leur patrie ! Un geste qui fait trop mal. Les autorités donnent l’ordre de tirer sur des innocents chez eux dans leur pays. On n’hésite pas à faire usage de l’aviation qui bombarde les environs de la ville, comme à Sétif et Kherrata. Et la suite ne sera pas facile à digérer : Des dizaines de milliers d’Algériens sont massacrés, perquisitions, razzias et exécutions sommaires perpétrés par des Européens venus d’ailleurs contre des Algériens chez eux. En fait, et pour rappel, personne n’a invité ces crapules de colons à venir chez nous pour nous donner des cours de civilisation, à ce que je sache !!

                                Un mois plus tard, on déplorera officiellement une dizaine de milliers de victimes d’Algériens. On qualifiera ces crimes d’événements du 08 mai. Dans le dico des colonialistes, ceci n’est pas suffisant pour qu’il soit classé comme GENOCIDE, d’autant que les victimes n’ont pas le statut de citoyen. Ce ne sont que des indigènes, en fait ! Quelques années plus tard, l’historien Charles-Robert Ageron, évoquera 5 000 à 6 000 morts musulmans, alors que dans les milieux catholiques d’Algérie, on évoquera le chiffre de 30 000 morts. Nous savons maintenant que le nombre de victimes dépasse de loin ce chiffre. Et monsieur Douste Blasy s’entête et refuse de reconnaître le génocide multidimensionnel algérien. Il a même le culot de faire une réflexion à l’encontre du président algérien Abd ElAziz Bouteflika qui a évoqué le génocide, qualifiant cela de galvaudage ! Le pouvoir français atteint de cécité mentale trouve ces déclarations scandaleuses ! Il refuse de reconnaître les crimes de la France et continue à espérer que l’Algérie signe avec lui un traité d’amitié avant la fin de l’année sans repentance officielle ! Il parait que la France a vite vieilli au point de d’oublier les leçons de l’histoire ! Que dira t-on si l’Algérie martyrisée devienne amie de la France qui refuse de reconnaître ses crimes passés ? Et les martyres ?

                                Ce qui me tracasse, c’est cet entêtement des politiques français à reconnaître que la colonialisme n’a rien, pratiquement rien de positif. Par ce, ils peuvent nuire même aux relations entre les deux peules. Allons messieurs les ténors de la politiques française, ayez le courage de reconnaître le passé génocidaire de la France et laissez-nous faire le deuil de nos parents ! Ainsi, nous pourrons vivre amicalement. Enfin, j’ignore si Chirac et consorts se rendent-ils compte que le génocide du 08 mai 1945 nous interdit de signer ce fameux traité d’amitié sans la repentance solennelle de la France ? Il n’est pas interdit d’attendre et de rêver ! Or, ce n’est pas Chadli qui est au pouvoir, tonton CHIRAC !

                                DOUANE Laïd.


                              • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 10:04

                                Toutes mes excuses pour cette occupation passionnée de ce fil que les lecteurs semblent abandonner.


                              • (---.---.95.35) 24 septembre 2006 19:38

                                Laïd, tes commentaires plus haut sont trop longs. Ils sont illisibles.


                              • (---.---.60.193) 24 septembre 2006 10:14

                                La décolonisation ? Une cata ! A cause d’elle, on a des « douanes », chez nous ! Y paraît que la colonisation n’a rien apporté de bon, que des horreurs, que les indigènes sont tellement mieux depuis qu’ils sont décolonisés....On se demande alors pourquoi ils viennent par millions, parfois au risque de leur vie, chez leurs anciens colonisteurs ? C’était donc pas si mal la vie de colonisé ?


                                • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 24 septembre 2006 19:32

                                  @ (IP:xxx.x7.60.193) le 24 septembre 2006 à 10H14 « On se demande alors pourquoi ils (les émigrants) viennent par millions, parfois au risque de leur vie, chez leurs anciens colonisateurs ? Ce n’était donc pas si mal la vie de colonisé ? »

                                  Vous tenez vraiment à ce que je vous réponde ? Eh bien, il n’y a pas une seule réponse. La première est que la majorité de ces émigrants ne peuvent pas se retrouver dans leurs pays d’origine. De l’avis de Sarko, c’est la racaille ( Il y a de toutes les couleurs ) ! La seconde est que les colonisateurs doivent payer les pots cassés. Beaucoup considèrent que ce flot d’immigration est une punition pour ceux qui ont osé commettre le génocide identitaire ! Enfin, En Europe, il y a tout sauf les scrupules. Beaucoup aiment votre liberté ! A titre d’exemple, chez vous les homo et les Bi sont bien considérés. Chez nous, je ne vous dirais pas !!

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