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Accueil du site > Tribune Libre > La Libération (1) : Il ne s’est rien passé à Slapton Sands... (...)

La Libération (1) : Il ne s’est rien passé à Slapton Sands... (19)

Pour célébrer à ma façon la libération de 1945, voici plusieurs articles, sur le sujet, et sur la seconde guerre mondiale. Leur choix est hasardeux, dû à la fois au hasard des rencontres, des achats de documents (sur les braderies nordistes !) et du croisement, parfois, avec l’actualité récente (*). Toutes apportent des éléments peu connus, certaines des choses trop longtemps ignorées, masquées par les autorités militaire et la censure de l’époque. Commençons alors par une histoire fort peu connue, tout d’abord. L’histoire du soldat Ryan, qui repose en partie sur l’histoire véridique des frères Niland, a fourni à Spielberg un excellent scénario, sur une histoire restée longtemps méconnue. Il en existe d’autres, encore, d’histoires oubliées sur le débarquement. Je viens tout juste d’en redécouvrir une, en feuilletant à nouveau ma collection de magazines d’aviation. C’était niché au fond d’un numéro de 2000 d’Aeroplane Monthly, une interview d’un pilote de bimoteur Beaufighter, Peter Nevill, qui s’est retrouvé par hasard aux premières loges d’un véritable drame dont il n’avait jamais pu parler jusqu’à cette date, censure militaire oblige. Son récit est désolant, et raconte un fait trop longtemps ignoré : les alliés avaient bien répété le débarquement avant de le faire réellement, avec de gros moyens. Ça s’est passé sur une plage anglaise, et ça a tourné au fiasco complet, l’arrivée impromptu de vedettes rapides allemandes ayant provoqué un véritable massacre...

Ce sur quoi était tombé Nevill et son observateur, avait été préparé de longue date pourtant, nous rappelle le journaliste d’Aeroplane Monthly ."C’est à une réunion des chefs des gouvernement alliés à Casablanca en janvier 1943 que fut fixé la planification définitive pour le lancement de l’ Opération Overlord -le débarquement du jour J- en France, le 6 juin 1944. Cette planification devrait inclure les formations et la préparation d’une armée alliée de 3,5 millions d’hommes, y compris 1 millions d’Américains. Le programme de formation a été long et conçu pour être approfondi. Le but de ces exercices était de simuler les débarquements réels dans leur intégralité. Les péniches de débarquement devaient essayer de poser des troupes d’invasion sur le rivage, tandis que les forces navales et les batteries de terre et les troupes au sol tenteraient d’essayer de les repousser". Jusqu’ici, en effet, ce qu’on avait appris, c’est l’accumulation progressive de l’incroyable armada du débarquement dans les ports anglais. Là, on avait eu droit à quelques images après guerre, notamment sur les premières pellicule couleur, et aux photos d’un Eisenhower venant saluer les troupes prêtes à partir. Mais rien d’autres à se mettre sous la dent : la censure avait sévi à l’époque, ce qui est compréhensible, elle avait duré plus que de raison, ce qui l’est beaucoup moins.
 
Ce qu’on ne savait pas c’est que trois exercices consécutifs avaient servi à roder ce débarquement : "Le premier exercice de débarquement avait hérité du nom de code de Duck. Ensuite, vers la fin de mars 1944 est venu l’exercice Beaver, suivi en avril par Tiger". Des exercices de plus en plus proche de ce que les soldats devraient affronter  : "En raison des préoccupations au sujet de la bataille de la dureté des combats envisagés et l’engagement des officiers et des troupes, il avait été décidé d’utiliser de vraies munitions, à tirer sur le devant des troupes d’invasion. Cette décision, prise par le général Eisenhower, le chef suprême des forces alliées, sera communiquée aux officiers, mais pas à toutes les troupes" précise Glenn Sands. Au total, on compte 20 000 soldats dans les trois opérations (à Utah Beach il y en aura 23 250). Mais ce n’est pas l’usage de balles et de tirs d’obus réels qui va provoquer le drame. C’est un épisode longtemps resté méconnu, qu’il convient de rappeler en cette période de commémoration du débarquement de 1944 en Normandie. Des hommes sont morts, à Utah Beach et sur les côtes normandes, mais auparavant, d’autres également, en masse, et beaucoup moins héroïquement, hélas. Mais pendant longtemps, il a été interdit d’en parler...
 
Pour le troisième exercice, "Tiger", et son débarquement sur la plage prévue de Slapton Sands, la plus ressemblante d’Utah Beach, les responsables des armées avaient souhaité faire faire aux hommes et au matériel un long trajet en baie de Lyme, en passant le long du Dorset, pour simuler la durée de trajet de traversée de la Manche. Deux convois, partis séparément les 25 et 26 avril 1944 devaient se rejoindre, partis de Plymouth, Salacombe, Darmouth, Torquay et Brixham. L’ensemble réuni, avec les pontons remorqués s’appelle Force Utah : l’intention de faire "vrai’ était nette. L’idée de faire naviguer presqu’en rond les attaquants pendant une durée équivalente à la traversée permettrait de vérifier l’état de fatigue et la disponibilité des soldats au moment du débarquement : hélas, c’est ce tour en bateau qui allait être à l’origine du désastre. "Prenant place sur la côte Devonshire, l’exercice Tiger comprenait deux vagues successives en vertu des conditions de bataille futures. Le premier assaut sera un succès, et il devait être suivi le 28 avril par huit LST (Landing Ship Tanks) et deux pontons, sous escorte de deux navires de guerre de la Royal Navy". Les LST ne sont pas les barges du film de Spieberg (là ce sont des petites LCVP pour 36 hommes), ce sont de grands navires de 4000 tonnes, qui contenaient en effet jusqu’à 1000 hommes chacun au total et emportaient des camions et des chars (1)..
 
 
En protection figure la corvette HMS Azalea (de la classe flower (2)) le destroyer HMS Scimitar ayant eu une collision avec un LST était déjà reparti à Plymouth. En pleine nuit, à 1 h du matin, le convoi va, hélas, croiser une patrouille de deux flotilles de Schnellboote (3), la N°5 et la N° 9, neuf vedettes au total, stationnée à Cherbourg sous le commandement du capitaine Rudolf Petersen. En quelques minutes, le sort des trop lents LST est réglé : le N°507 et le N°531 se retrouvent au fond avec tous leurs soldats, le premier touché par deux torptilles, le N°289 sérieusement endommagé : tout son avant a explosé, ses tôles repliées de façon assez monumentale. Il n’y eût que 290 survivants sur les 744 soldats et 282 marins du N°531. Sur le ST 507 il y eût 13 morts et 22 blessés. le plus lourd tribut revint à la 1st (Engineer Special) Brigade qui perdit ce jour-là 413 hommes et eût 16 blessés. Sur les 251 hommes du 3206th Quartermaster Service Company, 201 furent mis hors course, tués ou blessés. Au 557th Quartermaster Railhead Company, 69 pertes étaient à signaler. Ce fut un véritable massacre (4).
 
 
Comme raisons, on invoquera le manque de suivi des préparatifs. La corvette d’escorte Azalea n’avait pu être averti, les radios de tous les navires fonctionnant bien, mais en raison d’une erreur typographique dans les ordres, les LST US se sont calés sur une fréquence radio différente de la corvette et du siège de la marine britannique à terre... Les torpilleurs allemands n’ont fait qu’une bouchée des transporteurs de troupe. Certains évoquent aussi, au plus fort de l’attaque, des "tirs amis", mais cela semble plutôt tentative pour masquer la vérité. Au retour de l’expédition ratée, le vice amiral Moon comptera ses pertes : il aura perdu 639 hommes et 89 étaient blessés, au premier décompte. C’est un désastre dont il ne se remettra jamais : trois mois plus tard il se suicidera, se rendant personnellement responsable de l’improvisation dans les communications. En fait plusieurs choses n’avaient pas fonctionné correctement. Plusieurs gilets de sauvetage n’avaient pas marché, leur capsule de gonflage étant défectueuse. Sur le N°507, deux bateaux de sauvetage seulement sur six avaient été descendus en mer. Un des deux, d’une capacité de 60 personnes maxi, surchargé au double, avait sombré corps et biens ! Et surtout, l’escorte fournie était bien trop faible ! Une seule corvette pour protéger plus de 8000 hommes !
 
En ce qui concerne notre pilote du Beaufighter RD-767, il avait bien vu les explosions, et son radar Mark VII avait bien détecté les vedettes rapides, mais les ordres qu’il avait reçu de ses supérieurs étaient "c’est un exercice, n’intervenez pas". Descendu un peu plus bas pour vérifier ce que c’était, il s’aperçut avec son navigateur que c’étaient trois Schnellboote, qui lui tirèrent même dessus. Il répondit sans en référer à son contrôleur aérien par un tir de deux roquettes HE. Un second passage avec un seconde paire de roquettes fit exploser une des vedettes rapides. Les deux autres échappées, l’avion se pose, ravitaille vite fait et tente de les rattraper, toujours sans autorisation : direction Cherbourg d’où elles venaient. Retrouvées, le Beaufighter en endommagea une à nouveau à coups de roquette et de mitrailleuses. Revenu à sa base, et prêt à rédiger son rapport, il en fut totalement dissuadé par ses supérieurs : "Vous ne devez rien dire à propos de cet incident, non seulement pendant toute la durée de la guerre, mais pour le reste de nos vies". En privé, il reçut pourtant les félicitations de son commandant, qui lui répéta de ne jamais rien dire. Malgré avoir désobéi en allant jusque Cherbourg, les deux occupants du bimoteur furent promus : étrange comportement des autorités ! Un mois après, l’avion se crashait dans le Dorset. Alors qu’il était à l’hôpital, le pilote vit son log-book disparaître et broyé par les autorités anglaises. Une semaine après il été envoyé en Inde, pour lui une décision des américains de l’éloigner pour qu’il ne raconte pas ses exploits.
 
Le lendemain, la mer rejetait des centaines de corps sur la plage. Au delà d’un nombre colossal de victimes, l’amirauté anglaise à un autre problème à gérer : parmi les 689 victimes alors recensées (il y en aura davantage), il y a dix officiers affiliés au BIGOT, le système de sécurité lié aux plans de l’Operation Overlord...celle du jour "J" : ils n’ont pas tous les éléments, mais ce qu’on craint c’est que les vedettes rapides allemandes aient fait des prisonniers et qu’elles aient embarqué des responsables du BIGOT... elles ont été vues en train de scruter la mer à coups de projecteurs et ont effectivement fait quelques prisonniers. Le lendemain les plages anglaises sont jonchées de cadavres de GI’s : en les décomptant un à un, la Navy anglaise se rassure. Malgré un nombre important de corps non retrouvés, ceux des dix officiers sont tous là, avec leurs documents ultra-secrets sur eux. Les allemands ont raté l’essentiel, sans le savoir.
.
En 2002, aux Etats-Unis, s’éteignait Angelo Charles Crapanzano, un américain, qui racontait "son" exercice Tiger, et l’attaque allemande, terrifiante, avec la première torpille pour le LST 507. dans lequel il était : des huit LST, c’était lui le dernier de la file et donc le premier attaqué. Crapanzano restera 4 heures et demi dans l’eau avant d’être récupéré sain et sauf. Selon lui, et les autorités américaines, il y avait eu 178 tués seulement, chiffre auquel on avait ajouté ensuite 551 disparus. Ces chiffres avaient été donnés pour la première fois par un historien, Charles MacDonald, dans le numéro de juin 1988 d’Army magazine, qui avait évoqué pour la première fois le désastre, en annonçant donc déjà les 749 mort au total. Avant 1988, personne n’avait osé défier la censure des armées, en Angleterre comme aux USA. La honte du fiasco de Slapton Sands n’avait pas à être sue.
 
Pour assurer davantage encore le secret, tous les habitants alentour de la plage avaient été déplacés et indemnisés, plusieurs maisons étant détruites lors des opérations de pilonnage des des destroyers, au dessus des troupes débarquant. "Lorsque Slapton Sands a été choisi comme terrain d’entraînement pour les Américains pour le jour J, un secret absolu a été décidé nécessaire. À cette fin, tous les les habitants des environs de plusieurs villages ont été forcés de quitter leur maisons et de s’éloigner sans savoir quand ou même si ils seraient en mesure d’y retourner. Pour commémorer ce sacrifice, les Américains, après la guerre, ont érigé un monument à la population de ces villages. Il est situé sur la route au bord de la plage". Une plaque rappelle le sacrifice de la 1st Engineer Special BrigadeUn autre monument existe sur place : c’est celui d’un char Sherman américain exhumé des sables par l’auteur Ken Small en 1984 : depuis, l’homme se bat pour qu’un monument anglais soit hérigé. Pour l’instant l’Amirauté ne veut rien entendre. Idem pour les vestiges subsistant dont elle ne veut pas entendre parler (5).
 
Reste un problème fondamental : qu’a-t-on fait des corps ramassés sur les plages ? Là, me mystère, pesant, demeure : les familles américaines n’ont pas récupéré de cercueils, et il n’existe pas de tombes au nom des 749 victimes : "ce que l’on a fait des aux corps fournit une autre tournure au secret de Slapton Sands. Selon des déclarations des témoins, ils suggèrent qu’ils ont été enterrés, du moins temporairement, dans une fosse commune à proximité. Des dossiers détaillés tenus par le chef de gare à Kingsbridge, à cinq miles de distance, révèlent que les trois trains ont été secrètement chargés des corps des GI’s sous surveillance militaire entre Juillet et Août 1944. Les trains, chacun pouvoir transporter au moins 100 cadavres, ont été brûlés, avec les corps retirés des charniers », a déclaré l’historien ferroviaire local Ken Williams". Plusieurs théories circulent donc : le témoignage d’une fille de ferme, notamment (6) ou celle d’un voisin (7) intriguent. Toute recherche archéologique dans le secteur est interdite.
 
Au final, on sait aujourd’hui que ce fût bien 749 victimes. Mais dont n’entendit jamais parler (8) . Un mois et demi après avait lieu le débarquement réel, et rien ne devait filtrer de ses préparatifs. Tous ceux qui y participèrent reçurent l’ordre express de ne jamais en parler. Les corps se sont volaltilsés. Une fois le vrai débarquement réussi, le pli était déjà pris : on n’entendrait jamais parler de l’opération Tiger ni de la plage sanglante de Slapton Sands. L’auteur de l’article conclut : "c’est un fait paradoxal que près de 1000 hommes ont perdu la vie à Slapton, sur seulement environ 200 qui ont été tués lors du débarquement réel à Utah Beach (9). L’ exercice Tiger a été tenu secret à l’époque" (Glen Sands, Aeroplane Monthly, janvier 2000).
 
 
(1) "Caractéristiques du LST : 100 mètres de long ; tirant d’eau de 2 mètres ; déplacement de 4 080 tonnes à pleine charge ; vitesse de 10,8 nœuds ; équipage de 211 marins ; prévu pour transporter 18 chars Sherman, ou 27 camions de 3 tonnes chargés et 8 jeeps plus 177 hommes. En tout, 2 100 tonnes de chargement. Enfin, le navire est armé de 1 canon de 75 ou 40 mm, et de 6 pièces de 20 mm".
 
(2) La corvette de type Flower comme l’HMS Azalea est emblématique de la seconde guerre mondiale en Mer du Nord ou en Baltique. Imaginée par l’architecte naval William Reed, à partir des... baleinières, et devient donc le «  Patrol Vessel : Whaler Type". "Longue de 62,5 mètres, la corvette jauge 950 tonnes. Les premières comptent 5 officiers et un équipage de près de 70 hommes. Elle tient la mer admirablement et peut soutenir les pires tempêtes de l’Atlantique Nord. " On en construira au total 107 exemplaires. Il existe un superbe modèle de cet engin, capable de figurer en modèle de musée, sorti il y a longtemps par Matchbox et ressorti par Revell ; qui est exceptionnellement à l’échelle 1/72e, qui peut être accompagnée d’un U-Boot, et même d’un Schnellboote, tous à la même échelle.
 
(3) Les E-boats allemands, ce sont des vedettes rapides (appelées Schnellboots par les allemands) munies de 4 torpilles, développées depuis 1932, et devenues très dangereuses avec le modèle S-14 de 1938 "fast and dangerous", comme on les surnomme. Bien plus grandes que les patrouilleurs américains comme celui de Kennedy (le PT-109), les Schnellboots sont donc rapides (80 km/h !!!) et ont une grande autonomie (1480 km à 55 km/h), ce qui fait qu’elles peuvent roder autour des côtes anglaises, à l’affût d’une proie facile. 
 
(4) A noter que lors du vrai débarquement, ou plutôt lors du réapprovisionnement de troupes le 27 août 1944, un autre LST, le N° 327, que l’on avait crû avoir heurté une mine, fut lui aussi victime d’une torpille, mais tirée d’un sous-marin, l’U-boat U 92 du Kapitanleutnant Engel. C’est l’étude "logs" de l’autorité navale allemande qui l’avaient révélé 56 ans après, en octobre 2000. L’attaque avait fait 21 morts et 26 blessés.
 
(5) Parmi les Schnellboot ayant attaqué les LST à Slapton Sands, figurait le N°130. C’est "le dernier modèle connu de ce type qui a été racheté il ya deux ans par le collectionneur de véhicules de l’armée Kevin Wheatcrof pour 1 livre (environ $ 1,60). Il a maintenant l’intention de consacrer environ cinq millions de livres (8 millions de dollars) pour restituer le bateau dans son état original". L’engin devrait être restauré à Milbrook. Pas un musée de la Navy ne s’y était intéressé.
 

(6)"Malgré cela, nombreux sont ceux qui refusent d’accepter que des centaines de soldats américains ont pu être enterré sdans la campagne endormie du Devon il y a 60 ans. Ce scepticisme ne parvient pas à expliquer le témoignage d’une d’ancienne fille de ferme, Joyce Newby, qui à aidé à faire des centaines de couvercles cercueil sur un chantier de bois à proximité, au printemps 1944. Elle a dit qu’ils étaient les victimes de tirs amis à Slapton. Ou celui de l’ancien militaire américain Harold McAulley, qui dit avoir aidé à récupérer des soldats morts au large de la plage de sable et par la suite aider à enterrer les cadavres - les visages noirs de pétrole et brûlés - dans une fosse commune".

(7) "Seekings (un des témoins) a été ridiculisé à l’époque, mais sa description et l’emplacement semblent correspondre étroitement à celle de l’agriculteur Francis Burden, qui a vendu aux américains du lait frais. Un matin d’avril 1944, le fermier s’arrêta alors qu’il traversait une voie étroite qui conduit à des Blackawton.Une grande fosse, jusqu’à deux acres, avait été creusée par les troupes américaines, assez pour recevoir des dizaines de cercueils. Des boîtes assez grande pour contenir un homme ont été empilées à proximité. Aujourd’hui, un monticule de terre marque encore visiblement l’emplacement".

(8) En février 2009, un technicien de la BBC, Tony Koorlander retrouvait des photos de l’entraînement des GI’s en Angleterre et un petit film au National Archive de Baltimore, en cherchant des documents sur sa ville natale de Bideford, dans le Devon. Sa découverte fera la une des journaux anglais.
 
(9) "En fin de journée à Utah Beach, le 6 juin 1944, 1 700 véhicules ont débarqué ainsi que près de 23 250 soldats américains. Le bilan des pertes atteint le chiffre de 197 tués et 60 disparus.". 
 
 
Bibliographie : 8 ouvrages seulement, aujourd’hui, évoquent la catastrophe, dont 4 depuis 1999.
 
-Un compte rendu détaillé par le capitaine Harry C. Butcher (aide de camp du général Eisenhower "Three Years With Eisenhower by Harry C Butcher" (1946)
 
-Cross-Channel Attack (1951) de Gordon A. Harrison 
 
-The Invasion of France and Germany 1944 - 1945 Samuel Eliot Morison (1957) 
 
 -United States Army in World WarII : The European theater of operations. Logistical support of the armies, Volume II, de Roland Ruppenthal (1959, 1987)
 
-The Invasion Before Normandy : Secret Battle of Slapton Sands [Paperback]
Edwin P. Hoy (1999)
 
-The Forgotten Dead : 60th Anniversary Edition : Why 946 American Servicemen Died Off the Coast of Devon in 1944 - and the Man Who Discovered Their True Story. Ken Small (2004)
 
-Slapton Sands. Francis Cottamn (2005)
 
-Exercise Tiger : The D-Day Practice Landing Tragedies Uncovered .Richard T. Bass (2008)
 
 (*) comme actualité, un présentoir FNAC avec toute une série d’ouvrages regroupés sur le 65 eme anniversaire de la Libération et les 70 ans de l’appel du 18 juin : j’ai trouvé qu’il s’agissait d’une très belle initiative. Au milieu un étonnant ouvrage, plein de facs-similés d’époque : un remarquable outil pédagogique !
 
http://livre.fnac.com/s161322/Histoire-et-Politique/De-Gaulle-l-appel-du-18-Juin-70-ans-deja?SID=975aeda8%2D01f8%2Dae9a%2D9853%2Dc30b0144f577&UID=048CE28D8%2D4867%2DD85A%2D5D81%2D1B252530D7E5&Origin=fnac%5Fgoogle%5Fhome&OrderInSession=1&TTL=090720101453
 
et donc le très beau "Paroles de l’ombre" , Lettres et carnets des français sous l’Occupation" (1939-1945) de Jean-Pierre Guéno, Jérôme Pecnard
 

Documents joints à cet article

La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19) La Libération (1) : Il ne s'est rien passé à Slapton Sands... (19)

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18 réactions à cet article    


  • Radix Radix 31 juillet 2010 11:40

    Bonjour Morice

    Ce n’est plus secret depuis longtemps, j’ai même suivi, il y a quelques années, une émission d’Arte qui relatait cette affaire dans le détail avec divers témoignage de soldats américains.

    Radix


    • Radix Radix 31 juillet 2010 14:12

      Bonjour Frank

      Ils avaient parlé de la « disparition » des corps sans entrer dans le détail.

      Le secret à l’époque se comprenait d’une part à cause du vrai débarquement imminent et d’autre part à cause de la « boulette » de la Marine britannique.

      Après... il ne restait plus que la boulette à cacher autant du coté anglais qu’américain car la responsabilité était conjointe !

      Radix


    • Francky la Hache Francky la Hache 31 juillet 2010 13:49

      C’est très intéressant, merci.


      • Shtounga 31 juillet 2010 14:43

        Mais il n’y a rien à reprocher aux alliés là-dedans.

        C’était une opération secrète, donc : escorte minimale et, manque de bol, ils tombent sur des boches qui les descendent. Ensuite, les alliés font disparaître toutes traces pour préserver le secret du débarquement qui, lui, a superbement réussi.
        Au point qu’Hitler a même cru un moment que le débarquement en Normandie était une diversion et que le gros des troupes allait venir par Calais. Mais quand ils ont vu comment les alliés construisaient des ports artificiels avec des quais flottants, là ils ont compris.
        Trop tard ... smiley

        • Shtounga 31 juillet 2010 20:10

          puisque vous parlez de mon pict, votre « peace & love » me rappelle ceci


        • jluc 31 juillet 2010 16:55

          belle boulette oui !
          bilan :
          - avec manoeuvres : 750 morts lors des manœuvres + 200 morts lors du vrai débarquement = 950 morts.
          - sans les manœuvres, il y aurait eu peut-être eu 400 ou 500 mort lors du vrai débarquement ?

          Très utiles ces manoeuvres.

          merci pour cet intéressant article.


          • easy easy 31 juillet 2010 17:42


            Je n’avais pas vu l’émission d’Arte mais j’avais déjà entendu parler d’une catastrophe à l’entraînement. On n’y parlait pas d’une attaque allemande. On disait seulement que les sodats étaient bien trop chargés d’équipement pour nager. Il n’était pas fait mention de gilets de flottaison (invisibles sur ces photos). 
            Or certains ont été débarqués où ils n’avaient pas pied...

            Que ce soit ça, que ce soit à la suite d’une attaque, que ce soit lors du vrai débarquement, le fait qu’un soldat ait à porter je ne sais combien de dizaines de kilos de bazar sans 30 plaques de liège en plus, c’est la cata s’il n’a pas pied (un soldat ne sait pas forcément nager)
            Ces soldats étaient pour la plupart enrôlés depuis quelques semaines seulement et ils étaient très loin d’avoir l’endurance physique de professionnels.

             « Vous faisiez quoi dans la vie soldats ? » .

            « Euh bin j’étais prof de math »

            « Parfait, et bien vous servirez la mitrailleuse »




            Merci d’avoir rapporté ces détails, Morice.

            Je suis épaté que les Aliés aient pu maintenir un secret et faire fonctionner de l’intox, pour mener à bien une telle opération. Ca veut au moins dire qu’en cas d’attaque d’un Loup, les assiégés deviennent très solidaires (tant qu’ils ont l’impression de pouvoir résister, car après la défaite, c’est autre chose...)


            • Clojea CLOJEA 31 juillet 2010 18:52

              Les bêtises des Etats majors. C’est toujours le soldat qui paye. Triste histoire. J’ai une question, puisque vous êtes spécialiste, :
              - Le débarquement en Normandie a été un massacre, car à peine débarqués les soldats se faisaient tirer comme des lapins. J’ai toujours pensé qu’il y avait certainement des moyens pour avoir moins de morts. Mais peut être je me trompe. Qu’en pensez vous ?


              • Mmarvinbear Mmarvinbear 1er août 2010 13:25

                En fait, lors du premier jour, d’ Overlord, il y a eu à peu près 4 000 morts coté alliés. Ce qui représentait trois fois moins que ce qui avait été prévu.

                Vu la technologie de l’époque, il était impossible d’éviter que les défenses allemandes ne soient un tant soit peu intactes malgré les bombardement aériens. La situation variait en fait d’une plage à l’autre : si Omaha fut surnommée « la sanglante », c’est parce que les avions n’ont pas réussi à détruire autant d’ouvrages défensifs que prévu. De l’autre coté, Utah a été presque une partie de plaisir car ce secteur était moins fortifié, les allemands pensant l’endroit peu propice à un débarquement.

                Overlord a aussi été une réussite grâce à l’échec de Dieppe, qui a montré aux alliés tout ce qui n’allait pas dans leurs conceptions d’un débarquement de l’époque.


              • brieli67 31 juillet 2010 19:29

                Un débarquement raté  déjà !

                Guerre civile en Grèce, déjà... qu’on nous donne les raisons......
                Monsieur l’Historien.

                Toujours aussi tabous lés dégâts, ces victimes collatérales ....


                C’était comment le vécu dans une famille de culture « flamande » maîtrisant si peu la langue de Molière ?

                « we as Americans can’t duck the fact that terrible things happened. And they happened at the end of a war we fought for decency and freedom, and they are not excusable ».[46]

                Une armée de conscription et non de volontaires, de mercenaires :
                Triste sort réservé aux vaincus : H O N T E U X ! 

                • Causette Causette 31 juillet 2010 22:06


                  Son récit est désolant, et raconte un fait trop longtemps ignoré : les alliés avaient bien répété le débarquement avant de le faire réellement, avec de gros moyens. Ça s’est passé sur une plage anglaise, et ça a tourné au fiasco complet, l’arrivée impromptu de vedettes rapides allemandes ayant provoqué un véritable massacre...

                  MAIS OUI, c’est très connu ; un documentaire sur cette Histoire est passé plusieurs fois sur Arte, depuis quelques années.

                  Moi ce qui m’a le plus étonnée et fait bondir, c’est l’Histoire des viols des femmes par certains alliés : d’abord en Angleterre, puis en Normandie, puis en Alsace, puis en Allemagne (documentaire également passé sur Arte)
                  - Ceux qui ont été reconnus coupables des viols sur les Anglaises et les Françaises, s’ils étaient Noirs ils étaient pendus ; par contre les autres coupables (non-noirs) ont été en prison ; les viols sur les femmes Allemandes par les Noirs ou par les Blancs ont laissé tout le monde dans une indifférence totalement abjecte.


                  • Ouallonsnous ? 31 juillet 2010 22:42

                    S’il te plaît, Morice, respectes la tréve des vacances..., part toi aussi !


                    • Causette Causette 31 juillet 2010 22:44

                      À la suite de l’embarras officiel et des inquiétudes sur d’éventuelles fuites, juste avant l’invasion réelle , tous les survivants ont été assermentés au secret par leurs supérieurs . Dix officiers disparus impliqués dans l’exercice avait Bigot cote de sécurité - pour D-Day, ce qui signifie qu’ils connaissaient les plans d’invasion et aurait pu compromettre l’invasion s’ils ont été capturés vivants . Par conséquent, l’invasion a été presque annulée jusqu’à ce que le corps de tous les dix victimes ont été trouvés .

                      Il y a peu d’informations sur la manière exacte dont certains soldats et les marins sont morts . Diverses informations sur le traitement des témoignages de victimes et la hâte des charniers non marquées dans les domaines de Devon .
                      traduction pas terrible ; lire sur Wikipedia en anglais : Exercise Tiger


                      • COVADONGA722 COVADONGA722 31 juillet 2010 23:16

                        chiffre us « R Paxton » la campagne de normandie à couté la vie a entre 40000 et 50000
                        civils normand dont 24 a 30000 sous les bombardement us
                        yep


                        • LE CHAT LE CHAT 1er août 2010 15:06

                          les moeurs n’ont pas changé , de la normandie à l’Afghanistan en passant par le Vietnam et l’Irak ,
                          le secret défense sert à cacher les boulettes des militaires qui ne veulent pas rendre des comptes comme des citoyens ordinaires ...


                          • Hasta la vista 1er août 2010 16:03
                            des militaires qui ne veulent pas rendre des comptes comme des citoyens ordinaires ...

                            Encore un qui a lu « Martine part à la guerre » pour se faire une idée de la question smiley

                          • Pryska Ducoeurjoly Pryska Ducoeurjoly 2 août 2010 14:12

                            Salut Morice,
                            peux-tu me contacter sur mon mail : [email protected]
                            je suis journaliste pour un magazine bi-mensuel, vendu en kiosque, et souhaite te proposer une Interview.
                            A+


                            • himmelgien 28 juin 2011 03:03

                               ... et il ne s’est rien passé non plus à Roswell !... Juste un air de déjà-vu , les sables sont blancs ( White Sands ) et aucun tué !... Mais les mêmes discours stéréotypés que l’on doit dupliquer à l’infini .....

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