La Nouvelle-Orléans ne doit pas mourir !

Hier, dans dans le Bourbon Street Journal, le web log de Nola, Bill Sanchez a exprimé ses idées, qui sont représentatives de l’opinion d’une partie de la population, ulcérée par le désastre et l’abandon qui s’en est suivi. Je vous retranscris ici son témoignage, après la traduction que je viens de faire. Vous pourrez lire en anglais l’original de sa lettre, en cliquant sur le lien du nom ci dessous :

"La souffrance de La Nouvelle-Orléans, la honte de l’Amérique"

de Bill Sanchez résident de La Nouvelle-Orléans

J’ai souvent réfléchi rétrospectivement sur ce qui était arrivé et ce qui arrive à La Nouvelle-Orléans ( à la fois durant Katrina qui était une urgence et maintenant qui ne l’est plus). Alors que la destruction totale de nombreuses communautés était vraiment terrible, la lenteur et les réponses tortueuses de Washington étaient encore pires. Peut-être que l’aspect le plus décourageant de tout, c’est la comparaison de la réponse faite aux NeoOrléanais par rapport aux autres victimes de désastres qui ne nous affectaient pas directement, et la réponse que nous avons reçue par rapport à celle que nous avons donnée.

Les Louisianais sont tous des gens généreux et des personnes empathiques, je peux me rappeler de merveilleuses histoires de camions de marchandises et de collectes d’argent pour soulager les désastres survenus ailleurs : le Tsunami, l’ouragan George, La collecte pour l’Après 11 septembre, les différents tremblements de terre... Nous sommes allés loin, et avons donné de bon cœur.

Et maintenant, nos coeurs sont brisés. On nous dit que cela ne vaut pas la peine de reconstruire La Nouvelle-Orléans. Notre style de vie n’a pas d’importance, car nous avons « choisi » de vivre sous le niveau marin. Je vous pose la question : est-ce que les citoyens de la Californie ont tous « choisi » de vivre avec un risque majeur de tremblement de terre au-dessus de leurs têtes ? Est-ce que les citoyens des Grandes Plaines on tous affirmé qu’ils avaient « choisi » de vivre dans une zone de tornades fréquentes, est-ce que leurs racines s’enfoncent plus profondément que celles de l’herbe de la prairie ?

Cela fait mal, Amérique, cela fait mal. Et pourtant, je souhaiterais que même maintenant les victimes de tremblements de terre continuent à recevoir des dons de la Louisiane et des habitants de La Nouvelle-Orléans.

Si les politiciens sont bien plus corrompus chez nous, ici, que partout ailleurs, alors faites un effort au niveau fédéral. Cela ne devrait pas expliquer l’attente agonisante de l’aide individuelle. Je ne suis pas un officiel élu. Je peux vous assurer que je ne vais pas sous-contracter la reconstruction de ma maison pour faire une culbute financière. D’abord, il n’y a pas assez d’argent distribué, même pour couvrir une petite portion des pertes. Même ceux qui font partie des 33% de chanceux désignés par le FEMA ne peuvent pas recevoir les sommes de l’assurance inondation dont ils ont payé les primes.

Nous sommes un peuple fier. Fier d’être d’une Paroisse, fier d’être de Big Easy (surnom de La Nouvelle-Orléans), fiers d’être Américains. Si nous levons nos mains au-dessus de nos têtes, c’est de découragement, et l’Amérique a quelque chose à voir avec cela, et elle peut en avoir honte."