• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La révolution, une fausse bonne idée ?

La révolution, une fausse bonne idée ?

Je lis régulièrement des articles de blogs appelant à une nouvelle révolution politique. L’ennemi déclaré est en vrac le capitalisme, les médias, le nouvel ordre mondial, le libéralisme, la classe politique pourrie, les banksters, l’union européenne. Une révolution est-elle réaliste ? Quels mécanismes l’alimentent, et de quel éventuel projet de société est-elle porteuse ?

Tout va mal

Le mécanisme fondamental est de faire des listes interminables de ce qui ne vas pas dans un pays. Je lisais ce sondage effectué au pays où les citoyens sont maîtres en aut-dénigrement, la France, et relayé en vue de justifier une révolution :

- 56% des Français craignent le chômage,
- 65% estiment qu’il faut renforcer le pouvoir de décision de la France,
- 62% estiment que les politiciens sont corrompus,
- 72% estiment que le système démocratique fonctionne mal,
- 82 % estiment que les politiciens n’agissent que dans leur propre intérêt,
- 73% estiment que les journalistes ne sont pas indépendants.

Le mythe de la chute reste très fort dans notre culture. On pourrait évidemment faire une liste inverse et parler de ce qui va. Et surtout : comparer la société actuelle aux périodes pré-révolutionnaires. Les grands thèmes qui ont précipité les révolutions d’alors n’existent pas aujourd’hui. A l’époque les acteurs de la société médiévale, inégalitaire mais mutualiste, avaient perdu beaucoup crédit. La royauté absolue remplaçait déjà le système des trois ordres sans plus s’intéresser au sort des population rurales. La famine précipitait le peuple dans la rue. De plus la bourgeoisie commerçante montait en force et prônait un système libéral et un changement profond du système politique. Le « Siècle des Lumières », dont une des activités était d’éteindre les lumières brillantes du Moyen-Âge, avait posé les bases d’une nouvelle organisation sociale et roulait déjà pour le libéralisme. Il y avait un vrai paradigme nouveau à l’époque.

Deux points théoriques fondamentaux sont sortis de ce bouleversement : la liberté individuelle, donc le libre choix de sa vie, de ses idées, de son appartenance religieuse, entre autres. Et l’égalité, dont la démocratie et son droit de vote est une illustration forte : une personne, une voix. La société s’est largement réorganisée sur ces idéaux et le droit s’est fondé progressivement sur la question de ce nouveau paradigme : libre consentement, contrat, réciprocité, toutes notions élevant à un haut degré la liberté et en garantissant l’exercice généralisé.


Changer toutrévo-changer-de-vie.jpg

En même temps deux autres mouvements ont été décisifs dans les transformations sociales : l’organisation des pays autour d’un Etat centralisateur et le développement de l’industrie et du commerce mondial. Aujourd’hui, la différence majeure entre les idéologies politiques se situe autour du rôle de l’Etat dans l’organisation de la vie des citoyens et dans la régulation économique. Faut-il plus d’Etat, plus d’intervention centraliste, plus de contrôle sur l’économie, plus d’encadrement ou d’assistance au citoyen ? Faut-il au contraire ne confier à l’Etat que les grandes fonctions régaliennes et desserrer son emprise sur la société ?

Depuis la période de la Renaissance et plus encore depuis la révolution française et à sa suite, la notion de progrès s’est également imposée. Alors que la société médiévale, profondément religieuse, ne voyait comme mouvement que celui du retour du Christ, la culture qui a pris sa place a posé le thème du progrès en nouvelle prophétie : « Demain sera mieux ». Le langage s’y est mis : on est progressiste ou réactionnaire. La technologie et la politique ont commencé à promettre un monde heureux, un monde sans peine, sans souffrance, libéré de l’accablement du travail, de la maternité et de la soumission. Nous sommes depuis lors dans un monde qui change constamment au point d’en être déstabilisé.

Le changement, dont on se méfiait au Moyen-Âge, est devenu un principe de vie et de société. La tranquille assurance médiévale dans le destin de l’humanité croyante s’est transformée en angoisse avec toutes les déclinaisons possibles dues au risque de non-performance ou de non-salut : économique, politique, sexuelle, intellectuelle. Aujourd’hui il faut avoir le nouvel iPhone, la nouvelle voiture, les nouveaux habits, aller dans le nouvel endroit à la mode, voter pour une nouvelle promesse politique, changer d’homme ou de femme, car l’ancien, ce qui existe déjà, est désigné comme la cause du manque de bonheur. Incapable de prendre vraiment sa vie en main l’humain demande à l’Etat le beurre et l’argent du beurre.


La révolution, page 8 du catalogue

Cette course en avant ne semble pas pouvoir être freinée par la sagesse des humains. On vote comme jamais dans la plupart des démocraties libérales. Certains voudraient voter encore plus souvent et disposer du pouvoir de mettre à la porte un élu à la moindre déception. Trop d’élus, pris dans l’angoisse de l’élection, passent une partie de leur mandat dans la séduction en vue d’être réélus. La pression écologique s’ajoute aux difficultés économiques : comment les humains pourraient-ils être content de ce qu’ils ont quand les médias et les politiques s’acharnent à nous peindre à monde sans foi et perdu ? Il faut une dose énorme de confiance individuelle dans la vie pour faire le contrepoids.

chute-perseverance-2.jpgLe désir de révolution me semble du même ordre aujourd’hui que le besoin obsessionnel de changement. Le catalogue moderne de ventre par correspondance propose la révolution en page 8, entre un nouvel ordinateur portable et les couleurs à la mode cet été. Pourtant le degré de liberté, le vote, la possibilité de créer son propre univers professionnel, de faire des études, entre autres, sont des facteurs dont nous n’avons pas encore pris la pleine mesure. La révolution française et ses suites ont instauré des principes que nous n’avons pas fini de perfectionner. Le monde est en travail. Beaucoup sont attelés à ce travail. Or une révolution, qui suppose une rupture violente, n’est jamais que l’imposition opportuniste par un petit nombre d’une pensée qui se veut globale ou du moins que l’on imposera comme telle. Le passé a montré comment cela fonctionne. Qui peut encore être dupe ? Qui peut croire que l’étiquette de progrès a encore un sens autre que de prendre le pouvoir à son propre compte en discréditant ses adversaires ?

Une révolution n’est concevable que si elle a été préparée idéologiquement par des décennies de pensée uniforme, par une classe sociale capable d’entraîner le reste de la société dans son propre univers en utilisant à son profit des crises interne majeures comme par exemple une famine. Il ne semble pas que ce soit le cas aujourd’hui. Il y a beaucoup à perdre, et si peu à gagner. On peut améliorer le système. Mais une révolution a pour but de remplacer. Remplacer par quoi ? Tout est là. La loi et les les moyens existent pour limiter et modifier ce qui ne fonctionne pas et pour sanctionner les excès (cartels, détournements, etc). Et puis tout le monde n’est pas pourri. Le « tous pourris » est le slogan facile de ceux qui ne se mouillent pas et qui voudraient avoir des solutions simplistes à la complexité du monde.

La révolution est un besoin compulsif de ceux qui, pour quelque raison, ne veulent pas reconnaître la force du système, ni mettre leur énergie à l’améliorer. Ceux dont le besoin personnel d’être héros prime sur le bien de tous. Il ne saurait y avoir de vraie évolution sociétale sans une dynamique personnelle de conscience. Or aucune des idéologies révolutionnaires aujourd’hui n’en propose. Une révolution ne saurait donc mener au pouvoir que de nouveaux oppresseurs, à côtés desquels on aura tôt fait de regretter les quelques politiciens malhonnêtes ou pleutres actuellement en place, et la poignée de grands patrons qui font payer chèrement l’essor qu’ils tentent de donner à leur entreprise.

 


Moyenne des avis sur cet article :  2/5   (20 votes)




Réagissez à l'article

20 réactions à cet article    


  • AAA1 23 mars 2013 07:12

    hommelibre... de garder ses chaînes.


    • hommelibre hommelibre 23 mars 2013 08:33

      Ben tiens... Je m’attends bien à ce qu’il y ait quelques réactions creuses comme celle-ci, hélas. Comme d’hab l’attaque personnelle dénote l’absence d’argumentation.


    • AAA1 23 mars 2013 13:29

      N’y voyez aucune attaque personelle, juste votre pseudo et un espace volontairement oublié.
      Votre discours « tout à perdre, rien à y gagner » me laisse sans voix.


    • devphil30 devphil30 23 mars 2013 07:14

      La révolution doit se faire au cœur du système , la révolution doit arriver par le vote , mettre au commande du pays un homme capable de résister au fric pourri pour oeuvrer pour le bien de tous et non des nantis.

      Chavez a été un bienfaiteur pour son pays , il a du s’allier avec certains pour contrer la puissance des Usa mais comment faire sinon ? , les usa les champions de la déstabilisation des pays selon leurs intérêts.

      D’accord que l’Iran n’est pas clean , fait peur avec sa recherche nucléaire mais est-ce que les usa sont bien mieux sous le couvert de démocratie avec toutes leurs agences qui pourrissent les états , contribuent à des actions totalement anti démocratiques

      Chaque dirigeant au pouvoir devient plus ou despotique mais le tableau que l’on nous brosse de ces dirigeants ( Lybie , Iran , Irak , Cuba, Afrique ) est toujours noirçi à l’extrême , ces pays doivent être accompagnés vers la démocratie au lieu de cela ils sont montrés du doight , des embargos sont mis en place et certains sont renversés pour des intérêts de ressources naturelles ( petrole , or , gaz )

      Cuba n’a jamais été renversé par contre le pétrole d’Amérique du sud ( Venezuela ...) , du moyen orient à toujours été convoités et mis en centre des conflits

      La révolution doit être dans le choix de ces dirigeants car l’histoire nous montre bien qu’une révolution change les choses mais pas toujours dans le bon sens et les périodes de troubles durent longtemps.
      Une révolution apporte au pouvoir le plus fort pas forcement le plus compétent.

      Philippe 


      • hommelibre hommelibre 23 mars 2013 08:35

        Je ne pense pas que le fric est automatiquement pourri. Et je n’ai pas la même appréciation de Chavez. Mais je suis d’accord que le vote peut amener au pouvoir des personnalités fortes, et que c’est aussi un apprentissage politique d’évoluer avec le vote plutôt que par l’attente d’une rupture violente.


      • Robert GIL ROBERT GIL 23 mars 2013 12:40

        la revolution a deja commencé doucement, mais surement...

        voir : EN FRANCE LA REVOLUTION EST EN MARCHE


      • Vertigo 23 mars 2013 12:36

        Le développement est certes intéressant et ne manque pas de pertinence, mais tout ça pour arriver à une conclusion on ne peut plus simpliste, je cite « La révolution est un besoin compulsif de ceux qui, pour quelque raison, ne veulent pas reconnaître la force du système, ni mettre leur énergie à l’améliorer. Ceux dont le besoin personnel d’être héros prime sur le bien de tous. » relègue votre raisonnement au sophisme.

        Afin de gagner en objectivité,vous devriez lire « De l’urgence d’être réactionnaire » d’Ivan Rioufol, qui aborde la notion de « contre-révolution » ou encore « La nouvelle idéologie dominante, le pos-modernisme » de Shmuel Trigano.
        Ce genre de lecture vous apportera un éclairage sur des motivations à des lieux de celles que vous prêtez à ceux qui réagissent et vous permettra de gagner en objectivité.

        • citoyenrené citoyenrené 23 mars 2013 13:07

          @ l’auteur,

          en passant sur le contenu de l’article dont le titre objectif aurait pû être « la révolution : une mauvaise idée »

          il serait nécessaire de vous rappelez que si Marx a écrit que « les révolutions sont le moteur de l’Histoire »,

          Walter Benjamin a complété, répondu, précisé « les révolutions sont l’instant où l’espèce humaine dans le train de l’évolution tire sur le signal d’’arrêt d’urgence »....(formulation de W.Benjamin citée de mémoire, donc sûrement approximative« 

          Or, vu par cette approche de Walter Benjamin et vu le péril écologique, nucléaire, financier auxquelles la classe politique est incapable de faire face, la révolution devient impérieuse

           »pour faire quoi ?" écrivez vous plus ou moins à un moment...une refonte du système politique pour dépasser le système vicié des élections, du gouvernement représentatif, la fin de la professionnalisation de la vie politique, source du vice d’une caste dont l’issue naturelle est la dégénérescence, bref une refonte pour aller vers la démocratie, cela pourrait être la prochaine étape

          pour autant, n’oublions pas que des cendres de la grande Révolution est sorti le gangster bonaparte


          • citoyenrené citoyenrené 23 mars 2013 13:13

            oups « il serait nécessaire de vous rappeler »


          • Loatse Loatse 23 mars 2013 15:33

            Quelle révolution ?

            .Le sens de ce mot en lui même n’est pas anodin... puisque (me dit wikipédia) en astronomie il signifie :

            «  retour d’une planète, d’un astre au même point »........

            Cela s’est vérifié avec « les révolutions arabes », un espoir de changement, le renversement des régimes, pour d’autres régimes qui se révèlent être des dictatures... et la boucle est bouclée...retour à la case départ..

            Wikipédia me propose encore d’autres définitions :

            1) Changement qui arrive dans les choses du monde, les opinions,
            2) Renversement brusque d’un régime par la force...

            C’est faire abstraction qu’à 1789 succéda la période de la Terreur..(1793-1794), période troublée où la guillotine fonctionnait sans discontinuer et où le moindre comportement jugé non révolutionnaire suffisait à mener à l’échaffaud.

            Faut il pour autant rester là à ne rien faire ? pouvons nous initier un changement autrement qu’en rentrant dans cet inévitable cycle de la violence, de la guerre civile, de la destruction, du lynchage de quelques boucs émissaires ?

            car c’est bien de cela qu’il s’agit... si légitimes que soient les attentes et les exaspérations des peuples, car même en prenant en compte les responsabilités individuelles, les mesures mises en place (dites d’austérité) que j’appelerai plutôt des mesures de rétorsion sont disproportionnées voire inhumaines...

            Mais sommes nous porteurs d’un idéal capable d’insuffler un changement profond dans nos sociétés toutes entières tournées vers la consommation, le crédit, le paraître, l’épanouissement personnel ?

            Bref, je crains que pour l’instant la vision collective ne soit aux abonnés absents... Trop de clivages...





            • Le printemps arrive Le printemps arrive 23 mars 2013 19:29

              C’est pourquoi, il faut vouloir l’évolution, qui est une révolution qui n’en a pas l’R


            • Loatse Loatse 24 mars 2013 01:26

              @ « Le printemps arrive »

              Je partage.



               Joli, le jeu de mots !  smiley





               


            • alinea Alinea 23 mars 2013 16:29

              Le besoin d’une révolution se fait sentir quand le pouvoir n’a plus de limites, plus de décence et va toujours plus loin ; le pouvoir va toujours trop loin !
              L’irresponsabilité qui sévit aujourd’hui, interdit tout rêve de justice, tout domaine de compétence et de maîtrise ; un tel monde ne peut pas durer. C’est tout ! La révolution prendra une ou des formes inédites, mais cet état de tension, cette inégale répartition des richesses, cette misère et cette impuissance, cette destruction massive de toute vie, cette menace, ne peuvent perdurer


              • Dwaabala Dwaabala 23 mars 2013 17:23

                A l’auteur

                « Le catalogue moderne de ventre par correspondance » (copié-collé).

                C’est la révolution des mères porteuses, à prévoir sur catalogue, que vous anticipez ?

                Beaucoup d’idées dans votre article.
                Que l’on aime ou que l’on abhorre, que l’on espère ou que l’on redoute les révolutions, elle ont existé et probablement existeront, quel que soit le domaine envisagé.

                La révolution c’est la transition rapide et brutale opposée à l’évolution progressive et conservatrice de l’ordre au sein duquel elle se prépare. Elle est une nécessité dans le domaine social comme dans le domaine de la nature.
                Le passage de l’eau liquide à l’eau vapeur est une révolution : c’est la fameuse transformation dialectique de la quantité (ici celle de la chaleur fournie au liquide) en qualité.

                Pour l’histoire, maintenant. La loi fondamentale de la révolution, confirmée par toutes les révolutions, la voici : pour que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité de vivre comme autrefois et réclament des changements.

                Pour que la révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque « ceux d’en bas » ne veulent plus et que "ceux d’en haut" ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher.

                Cette vérité s’exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs). Ainsi donc, pour qu’une révolution ait lieu, il faut : premièrement, obtenir que la majorité des travailleurs (ou, en tout cas, la majorité des travailleurs conscients, réfléchis, politiquement actifs) ait compris parfaitement la nécessité de la révolution et soit prête à mourir pour elle ; il faut ensuite que les classes dirigeantes traversent une crise gouvernementale qui entraîne dans la vie politique jusqu’aux masses les plus retardataires (l’indice de toute révolution véritable est une rapide élévation au décuple, ou même au centuple, du nombre des hommes aptes à la lutte politique, parmi la masse laborieuse et opprimée, jusque-là apathique), qui affaiblit le gouvernement et rend possible pour les révolutionnaires son prompt renversement.

                Ce n’est pas la peine de se fatiguer les neurones sur nouveaux frais quand d’autres ont déjà réfléchi sur la question de la révolution et sont même passés par l’épreuve de la pratique.

                 


                • Marc Chinal Marc Chinal 23 mars 2013 23:41

                  L’évolution future passera par le fait que chacun utilise de moins en moins de monnaie, et commence à réfléchir à une civilisation post-monétaire.
                  Il n’est pas besoin de violence, ni de vols, ni de quoi que ce soit du genre.
                  Libérez-vous de la monnaie.


                  • oj 25 mars 2013 17:11

                    c’est un peu comme des prisonniers de guerre :

                    préparer une évasion sans avoir un plan de la région serait idiot donc car on ne prépare savamment pas la fuite.

                    Heureusement beaucoup ont tout de meme eu le courage de le faire sans forcement avoir tous les éléments de leur coté.

                    Toutes les sociétés déraillent et l’on continue, un peu betement, a aller voter pour remplacer les personnels politiques qui conduisent l’appareil institutionnel.

                    Mais ceux-la n’ont pas d’interet a casser l’appareil , meme défectueux et irrecupérable, car il leur assure alternativement des fonctions, salaires, cachetons de présence, relations... etc...

                    Donc si une majorité de citoyens considèrent que le systeme est mauvais, ce n’est donc pas par la procédure,, dite démocratique, qu’il faut agir et ensuite reconstruire.

                    Une révolution organisée avec un plan de vol bien léché n’est pas une révolution mais un coup d’état , c’est différent.


                    • citoyenrené citoyenrené 25 mars 2013 21:12

                      @ l’auteur,

                      commentaire détaillé avec retard

                      votre texte, au départ, résumé des causes légitime pour un changement radical, une évolution rapide, une révolution donc, ce mot n’est que l’autre appellation. les causes sont multiples et profondes, les 5 sur les 6 que vous citez exigent un changement radical pour s’amender, s’améliorer..ne pas le reconnaitre, l’accepter est un appel au conservatisme 

                      « des choses vont bien aussi » dites-vous plus ou moins...comme dirait Chirac dans un de ses rares legs conceptuels : « mépriser les hauts, reprisez les bas »...bien sûr que des choses vont bien mais il faut toujours améliorer l’machin, le progrès permanent

                      « les lumières brillantes du moyen-âge » ? l’esclavage et le commerce d’êtres humains ou les droits féodaux ? quel éclairage est-ce ?

                      l’avènement de la bourgeoise, détrônant l’aristocratie...ok, vous omettez juste l’action sociale et le projet institutionnel de Robespierre de 1792 à mi 93...ne pas rappeler cela, ce n’est pas vraiment parler de la Révolution (prix maximum des denrées de 1ere nécessité, esclavage, droits féodaux, mais la contre-révolution libérale a largement gagné...vous citiez le siècle des lumières« , quelque part plus Voltaire que Rousseau...sûr que la pensée de Voltaire fut et est encore plus présente que celle de Rousseau

                       »Nous sommes depuis lors dans un monde qui change constamment au point d’en être déstabilisé.« c’est un appel au conservatisme ?

                      l’alternative progressiste / conservateur est bien la question, d’après vous, l’immobilisme est stabilisateur, un équilibriste sur un fil....les 5 raisons légitimes citez par vous à un changement radical pour la majorité des français, le peuple souverain, sont à ne pas faire car.... c’est déstabilisateur...ces sondages montrent que la République actuelle est instable

                       »Certains voudraient voter encore plus souvent et disposer du pouvoir de mettre à la porte un élu à la moindre déception« référendum révocatoire, un premier pas vers le la démocratie (démocratie : déprofessionnalisation de la vie politique, rotation des charges & mandat court et non renouvelables ; donc désignation aléatoire des représentants)..

                       »Il faut une dose énorme de confiance individuelle dans la vie pour faire le contrepoids.«  »la meilleur forteresse des des tyrans est l’inertie des peuples« écrivait Machiavel...l’inertie générale n’est pas forcément preuve de confiance individuelle

                      vous revenez ensuite sur la Révolution, la progression libérale et bourgeoise, la Révolution, l’intermède l’intermède social des Robespierristes ? il y en a 2, la révolution bourgeoise a finalement gagnée, et gagne encore tout les jours

                       »Une révolution n’est concevable que si elle a été préparée idéologiquement par des décennies de pensée« ok

                       »et si peu à gagner« les 5 raisons sont si peu
                       »Remplacer par quoi ? Tout est là« ce système de gouvernement représentatif, ces représentants politiciens professionnels devenus une caste à part de la société, au moins s’étant autonomisé, pour vous, c’est ça le »tout« 

                      c’est un horizon limité, car d’autres systèmes existent, un mariage heureux entre démocratie et gouvernement représentatif par exemple, à travers le bicamérisme d’un sénat citoyen, peu d’importance mais juste pour prouver que tout n’est pas là

                       »ni mettre leur énergie à l’améliorer« , changer le système, c’est au contraire précisément une des définitions d’une révolution

                       »Il ne saurait y avoir de vraie évolution sociétale sans une dynamique personnelle de conscience« oui, complètement, vous alignez arguments censés et erreurs majeures,
                      ci-dessus
                       »aucune des idéologies révolutionnaires aujourd’hui n’en propose« l’écosocialisme du Front de Gauche est une dynamique de conscientisation...dont le but est d’activer les dynamiques personnelles de conscience, en clair : d’argumenter pour convaincre

                       »Une révolution ne saurait donc mener au pouvoir que de nouveaux oppresseurs« sauf si le système porte suffisamment en lui de démocratie pour résister, voire renverser, l’éventuel révolutionnaire élu par vote qui s’engluerait dans le pouvoir.....le fruit de la révolution sera un système suffisamment fort pour entériner les principes démocratiques et se prémunir ainsi de tout oppresseur....votre »donc" est fictif et abusif...bonaparte fut l’oppresseur, mais grâce à l’échec de la révolution

                      pleins de désaccords majeurs, je manquais de temps dans le premier pour ’commenter’ dans le détail

                      mais c’est vrai que la lente attaque libérale


                      • citoyenrené citoyenrené 25 mars 2013 21:19

                        dernier bout de phrase incrusté par erreur


                      • hommelibre hommelibre 25 mars 2013 23:04

                        @ Citoyenrené :

                        Merci d’avoir ainsi détaillé votre analyse. Nous n’avons pas la même vision politique, mais si au moins nous pouvons échanger sans noms d’oiseaux, alors nous aurons un peu amélioré ce monde... smiley

                        L’alternative progressiste / conservateur : j’ai quelques difficultés à adopter ce langage, trop clivant pour moi. Quels sont les éléments de progrès, au sens : « marcher en avant », ou « accroissement quantitatif ou intensif d’un phénomène », ou « processus évolutif orienté vers un terme idéal » ?

                        La technologie démontre le mieux le progrès. La réduction des famines aussi. La plus grande liberté des individus aussi. La liberté peut être perçue très différemment selon les époques, les cultures, les contextes. Faut-il nécessairement que tout change tout le temps pour qu’il s’agisse du progrès ? Je n’en suis pas convaincu. Et toute évolution n’est pas signe de progrès. La famille nucléaire était un progrès pour les individus, la famille recomposée est-elle vraiment un progrès ? Ce n’est pas démontré. C’est un arrangement lié à l’époque et utile, mais ce n’est pas une nouvelle fondation durable. Changer tout, est-ce être progressiste ? Je n’ai pas d’iPhone, n’ai qu’un vieux Nokia 6300 qui date de pas mal d’année, je serais dès lors conservateur...

                        Je pense que le progrès n’est pas un marqueur en terme de valeur. Si une valeur convient, pourquoi ne pas la garder ? Le progrès a été mis en avant en réaction à la société médiévale, qui par certains aspects était plus respectueuse de l’individu que maintenant. (Je ne suis pas adepte de la Légende noire sur le Moyen-Âge). Le projet social a été mis en place parce que l’Etat sous la royauté n’avait rien fait dans ce sens. Tout le pan social (hôpitaux, aide aux démunis, etc) était pris en charge par l’Eglise.

                        L’inertie du peuple est une façon de voir. Et si c’était simplement que, tous comptes faits, le peuple estime qu’il a plus à perdre qu’à gagner à un grand chambardement ? Et si un sénat bicaméral ne valait qu’une réforme et non une révolution ?

                        Vous mentionnez le Front de Gauche. Outre le fait que j’ai de sérieux conflits avec la gauche en général (entre autre pour sa soumission à l’idéologie féministe), je ne peux accepter le langage trouble de Mélenchon.

                        Mais cela ne m’empêche pas de débattre avec vous, car plutôt que de nous enfermer dans des appartenances, discutons de tout et avançons avec cela. Les désaccords sont en effet majeurs, mais n’empêchent pas l’indispensable débat.


                      • citoyenrené citoyenrené 26 mars 2013 08:54

                        @ Hommelibre,

                        merci pour votre réponse, heureusement que l’on peut étaler les désaccords sans noms d’oiseaux, ce serait en plus infamant pour les oiseaux

                        tout de même, un truc que je ne comprend pas dans votre positionnement, vous commencez par rappeler que

                        - 82 % des français sont pour le Référendum d’Initiative Citoyenne (ce point, je le rajoute à votre liste)

                        - 65% estiment qu’il faut renforcer le pouvoir de décision de la France,
                        - 62% estiment que les politiciens sont corrompus,
                        - 72% estiment que le système démocratique fonctionne mal,
                        - 82 % estiment que les politiciens n’agissent que dans leur propre intérêt,
                        - 73% estiment que les journalistes ne sont pas indépendants.

                        d’après cela, le peuple souverain semble exiger un radical changement...un changement, une amélioration pour répondre à ces attentes...les considérez-vous comme nécessaires ? si oui, la classe politique peut-elle elle-même se restreindre ? tout pouvoir va jusqu’à trouver une limite, c’est humain...s’il est ressenti par la masse souveraine que les politiciens sont « corrompus » et « ne défendent que leurs intérêts » il nous faut attendre patiemment d’eux qu’ils mettent en place des structures suffisamment fortes pour résister à leur propre dérive naturelle de pouvoir ? on peut rêver et prier mais ce n’est guère pragmatique au sens de plausible dans le réel

                        pour être résolus, ces dysfonctionnements appellent la radicalité...vous pourrez dire « un réformisme net »...pousser le principe du gouvernement représentatif actuel (actuel depuis la Ve de 58) vers le démos kratos par petites touches en escomptant l’action de ceux-là même qui devraient le craindre ? ou en escomptant leur vertu (le pouvoir corromps) ?...on peut attendre longtemps à mon avis

                        « Et toute évolution n’est pas signe de progrès » certes, pour autant tout changement n’est pas signe de dégradation, l’immobilisme, le statut-quo n’est pas non plus signe de progrès

                        alors bien sûr, les révolutions vus comme des tourbillons, un cri du peuple incontrôlable, un cri spontané peut faire peur...mais ne pas agir sur les points cités est comme tendre l’élastique...la réaction populaire en sera d’autant plus forte et brutale

                        ça pourrait sembler inextricable, sauf si le système porté est suffisamment démocratique dans sa structure pour permettre des actions sereines et dans « l’intérêt général », pour canaliser pacifiquement ces aspirations

                        avancer à grands pas dans l’expression de « l’intérêt général » ne peut pas être un mal, ni être déstabilisateur pour la République, elle se renforcerait à chaque pas démocratique

                        la question de la définition et l’expression de l’intérêt général est vaste, et peut être soumise à discussion

                        si, pour finir, on considère qu’il y a un intérêt général humain, préserver la biosphère où réside l’homme, le principe d’écosocialisme devient alors la pierre angulaire, fondatrice et lumineuse (lyrisme)

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès