Se mettre au... vert, pour une vie en... rose ?
On nous prédit de plus en plus de personnes allant, par nécessité, rarement par choix, vivre dans les grands centres urbains. Souvent obligés économiquement.
Et il reste souvent la nostalgie du "retour". Un retour que l’on peut préparer avec patience afin de concrétiser ses rêves.
La ruralité un espoir et une récompense. Et quelques chanceux qui peuvent joindre travail, ruralité et... le bonheur dans le pré.
Témoignage :
Depuis notre retraite, prise en 2002, à la suite de quarante laborieuses années passées dans une vallée industrialisée alsacienne surpeuplée, nous jouissons du calme, du vert, dans le canton le moins peuplé de la Côte-d’Or. Un hameau contigu au Parc naturel du Morvan. http://www.parcdumorvan.org/
Vie bucolique, loin de grands centres, mais près de la famille et du monde entier grâce à internet.
Avantages certains, mais aussi certains inconvénients. Voyez vous-mêmes, si jamais vous pourriez être tentés.
Quitter les centres urbains, bassins de travail ?
Cela n’est actuellement presque possible que pour des retraités. Demain le télétravail sera de plus en plus une réalité. Je ne vois pas pourquoi nos grandes banques et autres entreprises de services ou administrations font faire du travail en Inde ou en Afrique, et que cela ne serait pas possible à partir des domiciles français campagnards de leurs employés.
Mon fils, codirigeant d’une PME strasbourgeoise (à 400 km), vient dès qu’il le peut, et en famille, faire du VTT dans cette belle région, tout en se reliant deux fois par jour à son entreprise pour se tenir au courant, voir ce qui est fait et donner ses directives. A tel point que de ses collaborateurs et surtout des clients ne se rendent même pas compte de son absence. Depuis quelque temps déjà, le haut-débit est accessible presque partout, même par voie hertzienne, avec du matériel performant et qui vient de chuter de prix. http://www.agence.francetelecom.com/mx/?tp=php&IDCible=1&type=3&code_rubrique=5-522942&WT.srch=1
Mais absolue nécessité d’avoir une voiture (voire deux pour un couple)
(mais ceci est vrai aussi pour les citadins)
Il y a quelques années de ça plusieurs épiciers, boulangers, bouchers, même un poissonnier, faisaient des tournées journalières dans ces campagnes. Mais ils sont à présent en retraite, ou alors la distribution moderne les a mis sur la paille. De notre hameau, il faut rejoindre la ville cantonale la plus proche, distante de 10 km pour trouver tous commerces, médecins, dentistes, bureau de poste, perception. Inutile donc, surtout avec du carburant de plus en plus cher, de lorgner sur un 4x4 du type tracteur pour être bien équipé. Vos véhicules actuels peuvent encore tenir un certain temps. Pour ma part, je rêverais plutôt d’une prochaine voiture électrique comme celle-ci :
http://objectifterre.over-blog.org/article-22216663.html
ou encore celle de l’ingénieur français Guy Nègre, à air comprimé.
http://www.aci-multimedia.net/bio/voiture_air_comprime.htm
en attendant que les classiques marques françaises, peut-être, se réveillent.
Mais aurez-vous l’âme d’un campagnard ?
Si, comme les Asiatiques, vous ne pouvez survivre qu’en groupe, alors vous risquez de ne pas vous plaire longtemps dans le « désert » tout relatif des campagnes. Par contre si depuis des lustres votre rêve est de quitter la promiscuité, les pollutions des agglomérations, alors votre rêve peut se réaliser.
Dans mon cas, ce fut le décès du dernier oncle de mon épouse, paysan-campagnard qui fut le déclic de notre décision d’accepter cet héritage, dans la famille à présent depuis au moins cinq générations.
Du reste, la plupart de notre voisinage est constitué de résidences d’abord secondaires, puis principales, de descendants du terroir. Comme eux, nous avons pendant près de dix ans (aussi pour des raisons de finances) retapé l’ancienne longère pour en faire un moderne et très confortable havre de paix où nos petits-enfants passent la plus grande partie de leurs vacances. Après une flambée récente des prix, partiellement due à la venue de Hollandais, Anglais, Allemands et aussi Parisiens, le marché s’assagit.
Un agent immobilier astucieux s’est spécialisé dans la vente de l’appartement parisien, contre l’achat d’une maison en campagne, tout en rendant encore un pécule intéressant pour la rénovation de celle-ci, compte tenu des prix élevés parisiens. Exemples : http://www.7utile.com/immobilier/index.php?agence=2110018
http://www.immobilier.notaires.fr/jahia/
Bricolage et... patience de temps, font plus que force, ni rage
Un des problèmes que vous allez rencontrer, tout comme moi, est celui des artisans qui seront à solliciter pour retaper la perle rare, mais défraîchie que vous aurez dégoté à un bon prix. Si vous n’avez vraiment jamais tenu des outils dans vos mains, ne vous imposez pas la corvée à l’âge de la retraite. Cela pourrait rapidement devenir un calvaire, puis un enfer. Mais vos voisins ayant réussi leur rénovation pourront utilement vous diriger vers les meilleurs et plus sérieux artisans de la région. Ce seront aussi ceux-là qui seront les plus sollicités. Donc une certaine patience. Mon truc pour que les artisans préfèrent aussi venir chez vous : les payer en lieu et heure au lieu de les faire poireauter des semaines, voire des mois. Ils se refilent aussi entre eux les bonnes adresses de clients.
En conséquence, ne faites pas commencer des travaux sans être sûr de pouvoir les financer. Attention les banques sont moins prêteuses.
Farniente : non. Jardinage : oui !
Si votre but est le farniente, alors restez dans votre cage à lapin (même si elle est dorée), car du boulot il va y en avoir même après que la baraque sera en état. Car vous aurez plus ou moins de terrain autour de chez vous. Enfin, votre lopin de terre. A agrémenter par des fleurs, une pelouse, et plus utile : un potager, voire un verger. Pour certains, le bonheur et l’assurance de savoir ce que vous mangez, du moins partiellement. Enfin vous serez récompensés par l’irrépressible désir de vos enfants et petits-enfants de venir le plus souvent possible dans « la maison de famille ».
http://www.jardiniersdefrance.com/fr/qui_sommes_nous/action3.asp
Autres plus : impôts et taxes moins élevés, x fois plus de surface habitable et de terrain pour vous, votre famille, vos animaux, vos amis. Vie généralement moins chère, possibilité de s’approvisionner de bonnes choses auprès de paysans locaux... Amap et leurs paniers de saison. http://alliancepec.free.fr/Webamap/index1.php
Les moins : lieux plus éloignés, gens moins rapides pour vous servir (il faut apprendre à prendre leur rythme !), moins de shopping possible, donc moins de dépenses. Culturellement moins de spectacles, de conférences... Mais AV est à portée de clavier et internet est là pour éventuellement vider votre compte par des achats en ligne. Enfin moins de stress... mais qui s’en plaindra ?
Et pourquoi pas expérimenter une telle vie, en faisant des séjours en chambres d’hôtes ? http://www.chambresdhotesenfrance.fr/?gclid=CJWpqOeeqZUCFQ7sXgodzzeVjQ
Voilà tout le bonheur que je souhaite aux uns et aux autres prêts à revenir aux sources.
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