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Accueil du site > Tribune Libre > Vivre et travailler à la « lueur » de son front

Vivre et travailler à la « lueur » de son front

A l’aube de ce troisième millénaire, nos cogitations sur le ’Temps de travail’ se révéleront être un jour totalement anachroniques. Le président Roosevelt a dit un jour : « On ne construit pas le futur avec les yeux du passé » Alors, réfléchissons... sans idées préconçues.


Vivre et travailler en cycle octomadaire

Aujourd’hui, que nous en ayons conscience ou pas, l’humanité vit une période historique, où pour la première fois de son évolution, l’homme peut par son intelligence et sa volonté, construire lui-même sa destinée ! Et non plus la subir !
Il ne fait aucun doute que ce troisième millénaire va consacrer son avènement et sa suprématie sur l’économie, et sa nouvelle façon de vivre.

L’Aménagement du temps de travail (ATT)
Aujourd’hui pas de grandes innovations dans ce domaine. Après la semaine de 5 jours, on parle de 4,5 jours et à présent de 4 jours de travail + 3 jours de congés. Tout ça n’est pas très original. Avec les 35 heures, à présent, on pourrait être un peu plus inventif et transformer, radicalement, notre manière de vivre et de travailler ! Pour cela, il nous faut surpasser quelque peu le passé. Notamment les deux concepts judéo-chrétiens que sont le ‘Travail’ et le ‘Dimanche’, concepts qui, il faut bien l’admettre, s’effritent chaque jour davantage.

Pour le travail, il y a déjà belle lurette que trop exploité par ses exploiteurs, le travail n’a plus l’auréole mythique qu’il a eu en des temps passés. Un mythe qui, tout en permettant aux hommes de gagner leur vie, était également leur raison d’être et bien souvent l’accomplissement de toute une existence !

Pour le dimanche, c’est la même chose ; son caractère sacré d’autrefois, a disparu des esprits. Et même, peu à peu, à l’unique jour de repos du Seigneur, s’est ajouté le samedi et peut-être aussi bientôt le vendredi après-midi. Notre évolution sociétale est ainsi. Judicieusement l’Eglise s’adapte : qu’importe le moment pourvu que l’on ait une messe. Le symbolisme y perd, mais le spirituel y gagne.

Le travail en cycle ‘octomadaire’, ou en 4 x 4
Le travail et le dimanche n’étant plus tabous, une multitude de possibilités s’offrent à nous pour construire la nouvelle société de demain. A nous donc d’inventer intelligemment de nouveaux aménagements du temps de travail, dont le principe que nous proposons ici, du « cycle octomadaire », c’est-à-dire en ‘huitaine,’ pourrait servir de base de réflexions.
Il ne s’agit évidemment pas de modifier notre système calendaire, Napoléon lui-même s’y est cassé les dents. Il s’agit, uniquement pour l’organisation du temps de travail et de la vie active, de remplacer la ‘semaine de 7 jours’ par ‘l’octaine de 8 jours’, qui permet un cycle plus équilibré de :
4 jours d’activité, suivis de 4 jours de congés, grâce à « 2 équipes quaternaires » travaillant en alternance. Ainsi, chaque actif après avoir effectué 4 jours de travail, bénéficiera de 4 jours de repos par ’octaine’ ou ‘huitaine’. Précisons, car cela est important, que le décalage entre 7 et 8 jours fait glisser en permanence et régulièrement, le dimanche, entre les deux équipes. *(Pour les détails voir notre ouvrage cité en final).

D’énormes avantages pour tout le monde

* Amélioration de notre qualité de vie. Par le principe du « Travail en 4 x 4 », en 2 équipes successives, 50 % des actifs seulement, travailleront chaque jour. Ainsi, le nombre d’individus en activité ne sera que la moitié de ce qu’il est actuellement.
Ces dispositions nouvelles devraient se révéler être beaucoup mieux adaptées à l’évolution de notre art de vivre et grandement faciliter notre vie de tous les jours. Par exemple :

*La vie familiale et personnelle s’en trouveront confortées. Les 4 jours de congés permettront de vivre réellement ensemble ; de partager les travaux domestiques, d’aider aux devoirs des enfants, de bricoler et de jardiner. De lire, de s’instruire et de se cultiver, de s’investir dans la vie associative, de faire du sport, de voyager, et de respirer aussi, etc.

*Tous les secteurs actifs, privés et publics, travailleront tous les jours de la semaine, y compris le dimanche, mais à 50 % de leurs effectifs. Ce qui permettra, d’effectuer toutes les actions et les démarches, sociales administratives ou autres.

*Les transports en commun et routiers. Comme il y aura moitié moins de monde en déplacement, les métros, les autobus et les trains ne seront plus bondés. Les routes, autoroutes et péages seront plus dégagés. Et, de plus, cela permettra de réduire notablement les investissements pour développer toujours plus les infra-structures.

*Les voitures et la pollution. Dans les villes, le nombre journalier de voitures étant réduit de moitié, il y aura moins de bouchons, moins d’accidents et aussi, beaucoup moins de pollution. Et en prime, le stationnement en ville, posera moins de problème.

* Le tourisme et les loisirs en général. Toutes les structures concernées : hôtels, restaurants, châteaux, musées, spectacles, etc., auront une charge permanente d’usagers, étalée sur toute l’année. Donc moins de frais et des prix meilleurs pour la clientèle. Fini les surcharges des week-ends et le vide de la semaine. Fini donc l’appel aux ‘extras’ et le travail précaire.

* Formidables avantages pour les entreprises.

Chaque jour, seulement, 50 % du personnel travaillera dans les entreprises, qui par contre seront ouvertes en permanence tous les jours. En conséquence, il y faudra moitié moins de matériel et de machines. Il y faudra moitié moins de terrains, moitié moins de surfaces de locaux, moitié moins de places de parking, etc. ! C’est-à-dire, en gros, des investissements réduits de 50 % par rapport à aujourd’hui ! ! Et de plus, cerise sur le gâteau : ces machines, déjà moitié moins nombreuses, travailleront 7 jours sur 7.
C’est-à-dire, qu’avec un horaire journalier de 9 heures, l’horaire hebdomadaire du personnel sera de 9 heures x 4 jours, soit de
36 heures, mais par contre, pour l’entreprise l’horaire de production, sera de 9 x 7 jours, soit de 63 heures, par semaine ! C’est ainsi que les investissements, déjà réduits de moitié, verront leurs amortissements sacrément accélérés. Ce qui sera très bon pour la compétitivité et donc aussi, très bon pour l’emploi !

Les hommes et la société
Il faut bien sûr s’attendre aux habituelles critiques de tous ceux qui sont systématiquement contre le changement. Il nous faut pourtant bien comprendre, qu’en raison des immenses progrès que nous avons réalisés ces dernières décennies, notre passé ne peut plus servir de base à notre futur ! Il est de notre responsabilité d’inventer le mode de vie ‘post-moderne’ dans lequel vivront nos enfants demain.

Il est certain que toute nouveauté comporte une part de risques. Alors, à l’instar des entreprises où l’on fait des ‘prototypes,’ pour tester et optimiser des inventions techniques, effectuons des ‘Opérations pilotes expérimentales’, dans une ou deux de nos régions, avant de généraliser cette ‘innovation sociétale’ dans la France entière.

Utopie que tout cela, direz-vous ? Peut-être pas, car il semble aujourd’hui, que les temps soient enfin venus pour l’humanité de vivre une renaissance, une nouvelle ère où, modifiant son anathème, Dieu va maintenant donner à l’homme les possibilités de :

« Vivre et travailler à la ‘LUEUR’ de son front »


Raymond Monedi


*Voir le texte intégral sur notre site : > www.cerclepep.com< Rubrique : La société et les hommes. « Le Cycle octomadaire »

Lire également notre livre : 35 Heures, pour une nouvelle société, R.. Monedi, Ed. Buchet Chastel Paris.


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3 réactions à cet article    


  • gül 29 novembre 2007 14:40

    Votre idée est pleine d’espoir et bien tentante au premier abord, mais, sans la remettre totalement en cause :

    « La vie familiale et personnelle s’en trouveront confortése. Les 4 jours de congés, permettront de vivre réellement ensemble ; de partager les travaux domestiques, d’aider aux devoirs des enfants, de bricoler et de jardiner. De lire, de s’instruire et de se cultiver, de s’investir dans la vie associative, de faire du sport, de voyager, et de respirer aussi, etc ... »

    Qui peut assurer que par exemple dans un couple ou les 2 travaillent, les 4 jours de congés de chacun tomberont au même moment ? Vie familiale confortée ???

    « *Les transports en commun et routiers. Comme il y aura moitié moins de monde en déplacement, les métros, les autobus et les trains ne seront plus bondés. Les routes, auto-routes et péages, seront plus dégagés. Et de plus, cela permettra de réduire notablement les investissements pour développer toujours plus les infra-structures. »

    Les gens en congés se déplacent aussi en RER, metro, autobus (je vous le concède, pas forcément à la même heure que ceux qui travaillent !). Les autoroutes et routes seront au contraires plus chargées de tous ceux qui partiront en long WE.

    « *Les voitures et la pollution. Dans les villes,le nombre journalier de voitures étant réduit de moitié, il y aura moins de bouchons, moins d’accidents et aussi, beaucoup moins de pollution. Et en prime, le stationnement en ville, posera moins de problème. »

    OK pour la pollution et les bouchons, bien que comme dit ci-dessus, les « vacanciers » circulent aussi. Par contre pour le stationnement, si l’on prend l’exemple de Paris, ce sera au contraire toutes les places habituellement non occupées par les habitants dans la journée qui seront bloquées par leur véhicule ; les places de stationnement étant de plus en plus en voie de disparition, je ne suis pas sûre que les livreurs, ouvriers, travailleurs en tout genre qui ont besoin de se garer sans perdre trop de temps, soient ravis...

    « Chaque jour, seulement, 50 % du personnel travaillera dans les entreprises, qui par contre seront ouvertes en permanence tous les jours. En conséquence, il y faudra moitié moins de matériel et de machines. »

    La nécessité de productivité des entreprises ne supportera pas un nombre de matériel et de machines en baisse, même si elles sont ouvertes tous les jours. Interrogeons les patrons !!! smiley

    Ceci dit je trouve interessant de voir de nouvelles propositions pour tenter d’améliorer notre qualité de vie et vous avez l’intelligence de suggérer que l’on fasse un essai sur un territoire restreint.

    Merci en tous cas pour cette touche de fraîcheur.


    • shantak 30 novembre 2007 14:46

      L’idée est réellement très séduisante... sur le papier ! Elle peut sans doute être appliquée assez facilement aux métiers « manuels » ou un travailleur peut plus facilement être remplacé par un autre. Mais dans beaucoup de métiers, il est impossible de travailler à deux alternativement sur un même dossier. L’idée de base est la « partageabilité » du travail. Mais tout travail effectué n’est pas forcément partageable entre différents acteurs. Mais il reste intéressant d’étudier d’autres pistes que les 35h et la semaine de 7 jours.


      • ddacoudre ddacoudre 30 novembre 2007 23:05

        bonjour mohedi.

        un jour de 1998 ami pierre m’a apporté un livre 35 h pour une nouvelle société, car il savait que j’avais était un partisant de longue date de cette réduction d’horaire, dont je m’étais fait le porte parole en 1975.

        Un déménagement survenue ne m’a plus permis de retrouver ce livre et j’avoue ne pas avoir fait l’effort de l’acheter.

        Ensuite dans les années 1999 et 2000 j’écrivais un essai « rémunérer les hommes pour apprendre » à partir de la base d’une réduction d’horaire à 35 h qui anticipait l’avenir dans la recherche d’une richesse quasi perpétuelle, notre intelligence.

        comme quoi !!

        je te joins un cours extrait.

        3 - Ainsi, un jour, j’eus une idée née d’une problématique pas si simple, entre utopie et idéologie.

        Ainsi un jour...

        En 1975, à la tribune d’un congrès fédéral à Lyon, j’eus l’idée de réclamer dans les années à venir une réduction du temps de travail hebdomadaire, et de porter la semaine à 35 h. Le temps ainsi dégagé devait être utilisé, pour une moitié au gré des salariés, pour l’autre à s’éduquer. J’avais observé que l’accès au savoir, (ensemble des connaissances acquises par l’étude), permettant de comprendre, de maîtriser les rouages de l’activité socio-économique, échappait, à leur détriment à la majorité des salariés. Il m’a été donné à de nombreuses reprises, durant l’exercice de mes mandats syndicaux, d’en vérifier l’exactitude. Je dus approfondir plusieurs sujets, lois, droit, économie, sociologie, relations humaines, politique et autres, et je me heurtais inévitablement au mur incontournable du temps disponible.

        ...j’eus une idée...

        En 1978, je retenais comme fait marquant de la dégradation de l’économie la situation de l’emploie qui englobait, d’une part les difficultés rencontrées par les chômeurs pour changer d’emploi, et d’autre part l’allongement de la durée du chômage. C’est dans ces années que je réfléchissais à une source de richesse perpétuelle pour que chacun puisse s’assurer un revenu.

        Je préconisais donc de faire du développement de l’intelligence humaine une source de revenu direct, sans l’obligation de transiter par la production d’un bien monnayable

        ... née d’une problématique...

        En 1982 durant mon activité de militant, j’en retirais la problématique suivante. Si dans le futur, grâce aux nouvelles technologies, dix millions de personnes suffisent au fonctionnement de l’économie, et que l’espérance de vie s’allonge, qu’elle sera la source de revenu des citoyens ? Cette idée de développement de richesse intellectuelle, source de revenu individuel direct, me revint à l’esprit. J’imaginais alors, qu’elle ne devait plus seulement concerner que les seuls chômeurs, mais elle devait s’étendre obligatoirement à l’ensemble de la population adulte, active ou non, et cela jusqu’à l’âge de la retraite.

        ...pas si simple...

        Les années suivantes, je répétais, que dans une société riche, posséder le savoir et les moyens de communication étaient des atouts vitaux. (Par moyen de communication, je ne songe pas à la manipulation et à la désinformation qui se camoufle sous ce concept de communication mis au service de la duperie). En effet, je considérais comme une aberration de ne pas structurer l’accession à la richesse intellectuelle pour chacun tout le long de l’existence, tout en réalisant, en plus, l’objectif de n’avoir aucun citoyen dépourvu de ressources. Cependant nous verrons que ce n’est pas aussi simple. Bien que disposant de la quasi-totalité du savoir disponible, il ne peut se contenir dans un cerveau, aujourd’hui, comme hier.

        En conséquence, un choix qualitatif s’imposera sur plusieurs générations, tout en définissant des priorités.

        Pour ce faire, la montée en puissance durera des années pour ne pas déstructurer l’économie. Quel temps y consacrer ? Quel type d’enseignement ? Qui le dispensera ? Quelles seront les conséquences sur la vie au quotidien des actifs ou non actifs ? Quelles incidences sur l’appareil productif ? Quel financement ? Quels impacts sur la production de richesse ? Autant de domaine qu’il va falloir explorer. Quelles motivations incitatrices doivent être développées ? L’argent, l’idéal futuriste, la réflexion rationnelle, la contrainte partielle ou totale. Autant de réflexion à méditer. En revanche, que doit-on craindre ? Les effets, d’agrégations ? Les déviations idéologiques ? Que pouvons-nous espérer grâce aux technologies de la communication ? Quels rêves pouvons-nous nourrir grâce à la génétique ou la neurologie ? Ne pas oublier l’essentiel, clora cet essai. D’autre part, ces questions ne doivent pas nous faire oublier que les hommes et les femmes réagissent avec leurs symboles, leurs idéaux, leurs philosophies, leur mysticisme, leurs valeurs, leurs classes sociales, leurs pouvoirs établis, leurs rêves, et le tout imbriqué dans le « mensonge culturel » comme huilage de la sociabilité.

        ... entre utopie et idéologie.

        Dans mon développement je m’efforcerai d’éviter toute approche idéologique, sachant par avance que cela sera inconscient. D’une part, parce que je ne peux pas faire abstraction de mon vécu, et que je formulerais bien évidemment des critiques. D’autre part parce que vouloir que chacun dispose de ressources peut paraître un idéal utopiste, et en conséquence mon développement peut n’être qu’un déploiement idéologique. Ce en quoi, je paraphraserai Bergson « On ne lui avait pas dit que c’était impossible il la fait ».

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