@Pascale Mottura
« D’une manière indirecte, J. Giono avait peut-être reconnu qu’au bout du compte, on doit faire face à l’Histoire »
https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329
Comme quoi l’antimodernisme, le pacifisme, l’amour de la nature peuvent rendre lâche et connement réactionnaire et fasciste. Il y a d’autres façons d’appréhender la verticalisation de la vie !
@Pascale Mottura
« D’une manière indirecte, J. Giono avait peut-être reconnu qu’au bout du compte, on doit faire face à l’Histoire »
https://www.persee.fr/doc/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329
Comme quoi l’antimodernisme, le pacifisme, l’amour de la nature peuvent rendre lâche et connement réactionnaire et fasciste. Il y a d’autres façons d’appréhender la verticalisation de la vie !
Je viens d’apprendre que le récit La part du fils a obtenu hier le prix de la Collaboration, euh pardon, le prix ProVichy&Nazisme, euh non, enfin, quoi, le prix Giono ! Cette information fort cocasse me réjouit : aveu sublime, confirmation subliminale d’une parenté idéologique entre le grand-père du récit et celui qui fut tant admiré par l’Allemagne nazie et les pétainistes, et fêté par la presse collaborationniste ?
Chacun sait qu’à côté du bon écrivain célébrant la nature et la vie paysanne, il y eut le Giono très cordial avec l’Occupant et « extrêmement bien disposé envers la collaboration » (cf. cet article, un parmi des centaines d’autres écrits sur le sujet… : https://www.persee.fr/docAsPDF/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329.pdf ). Un petit extrait pour rigoler un coup ? Il est question ici du Journal de l’Occupation de Giono, paru en 1995 :
« Après avoir affirmé que pour lui il n’y a pas de différence entre les nazis et les alliés — « les uns et les autres sont semblables » — , J. Giono se déchaîne contre les résistants, qu’il traite parfois d’« assassins » et de « voyous » qui se cachent derrière un « patriotisme » dérisoire. J. Giono se montre beaucoup plus tolérant quand il est question des abus des miliciens et des nazis. Même leurs victimes les plus tragiques ne lui inspirent aucune sympathie. Dans un passage nettement brutal, J. Giono affiche une indifférence profonde à l’égard du sort des Juifs… » Etc.
« Que peut-il nous arriver de pire si l’Allemagne envahit la France ? Devenir Allemands ? Pour ma part, j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort », déclara Jean Giono en 1937.
Da fait, c’est Giono qui lança le manifeste « Refus de penser en choeur » dans lequel on peut lire « mieux vaut une France nazifiée qu’une France en guerre ».
Ce manifeste fut paraphé par Alain, André Breton, Léon Émery, Victor Margueritte, Marcel Martinet, Simone Weil, ainsi que par plusieurs normaliens et sévriennes dont Sartre, pour protester contre un « enrôlement anticipé » et « ne pas accréditer à la légère la rumeur d’un danger extérieur imminent ». C’était une réponse à l’appel à « l’union nationale » publié le 20 mars 1938 - après l’Anschluss (11 mars 1938) - par le quotidien Ce soir, dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch, et qu’ont signé Louis Aragon, André Chamson, Jean Guéhenno, André Malraux et Jules Romains au même titre que Georges Bernanos, Jacques Maritain, François Mauriac et Henry de Montherlant.
Ainsi, l’idéologie d’un Giono, ayant lui aussi traversé la Première Guerre Mondiale et n’ayant nulle envie de rempiler, s’accorde bien avec le comportement du grand-père Coatalem, rêvé Résistant par son petit-fils mais qui ne s’est jamais engagé contre la barbarie nazie, uniquement contre le STO en fabriquant de faux papiers, seulement à partir de mars 1943, après avoir travaillé trois ans comme cadre au service des autorités d’Occupation, lesquelles « n’ont eu qu’à se louer des relations qu’il a eues avec elles » (sic), dixit la grand-mère.
Eh oui, contrairement à ce que prétend si faussement l’auteur de La part du fils, on est bien loin des « Compagnons de la Libération dans la Grande Guerre » ! Cf. https://www.ordredelaliberation.fr/sites/default/files/media/fichers/catalog ue_une_vie_d_engagement_web.pdf
En conclusion, l’attribution du Prix Giono à La part du fils est parfaitement logique et l’on ne peut que féliciter les jurés pour leur sagacité. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Néanmoins, le burlesque de l’affaire c’est que le grand-père « Résistant » objet du récit du petit-fils est donc salué aujourd’hui par un prix portant le nom d’un pro-nazi alors qu’il qui fut finalement broyé comme une chair à chantier par la machine nazie… Parfois la face cachée du meilleur des mondes a de ses revers…Quel Schmilblick…non ? c’est passionnant. Coluche en aurait fait un sketch.
Je viens d’apprendre que le récit La part du fils a obtenu hier le prix de la Collaboration, euh pardon, le prix ProVichy&Nazisme, euh non, enfin, quoi, le prix Giono ! Cette information fort cocasse me réjouit : aveu sublime, confirmation subliminale d’une parenté idéologique entre le grand-père du récit et celui qui fut tant admiré par l’Allemagne nazie et les pétainistes, et fêté par la presse collaborationniste ?
Chacun sait qu’à côté du bon écrivain célébrant la nature et la vie paysanne, il y eut le Giono très cordial avec l’Occupant et « extrêmement bien disposé envers la collaboration » (cf. cet article, un parmi des centaines d’autres écrits sur le sujet… : https://www.persee.fr/docAsPDF/mots_0243-6450_1998_num_54_1_2329.pdf ). Un petit extrait pour rigoler un coup ? Il est question ici du Journal de l’Occupation de Giono, paru en 1995 :
« Après avoir affirmé que pour lui il n’y a pas de différence entre les nazis et les alliés — « les uns et les autres sont semblables » — , J. Giono se déchaîne contre les résistants, qu’il traite parfois d’« assassins » et de « voyous » qui se cachent derrière un « patriotisme » dérisoire. J. Giono se montre beaucoup plus tolérant quand il est question des abus des miliciens et des nazis. Même leurs victimes les plus tragiques ne lui inspirent aucune sympathie. Dans un passage nettement brutal, J. Giono affiche une indifférence profonde à l’égard du sort des Juifs… » Etc.
« Que peut-il nous arriver de pire si l’Allemagne envahit la France ? Devenir Allemands ? Pour ma part, j’aime mieux être Allemand vivant que Français mort », déclara Jean Giono en 1937.
Da fait, c’est Giono qui lança le manifeste « Refus de penser en choeur » dans lequel on peut lire « mieux vaut une France nazifiée qu’une France en guerre ».
Ce manifeste fut paraphé par Alain, André Breton, Léon Émery, Victor Margueritte, Marcel Martinet, Simone Weil, ainsi que par plusieurs normaliens et sévriennes dont Sartre, pour protester contre un « enrôlement anticipé » et « ne pas accréditer à la légère la rumeur d’un danger extérieur imminent ». C’était une réponse à l’appel à « l’union nationale » publié le 20 mars 1938 - après l’Anschluss (11 mars 1938) - par le quotidien Ce soir, dirigé par Louis Aragon et Jean-Richard Bloch, et qu’ont signé Louis Aragon, André Chamson, Jean Guéhenno, André Malraux et Jules Romains au même titre que Georges Bernanos, Jacques Maritain, François Mauriac et Henry de Montherlant.
Ainsi, l’idéologie d’un Giono, ayant lui aussi traversé la Première Guerre Mondiale et n’ayant nulle envie de rempiler, s’accorde bien avec le comportement du grand-père Coatalem, rêvé Résistant par son petit-fils mais qui ne s’est jamais engagé contre la barbarie nazie, uniquement contre le STO en fabriquant de faux papiers, seulement à partir de mars 1943, après avoir travaillé trois ans comme cadre au service des autorités d’Occupation, lesquelles « n’ont eu qu’à se louer des relations qu’il a eues avec elles » (sic), dixit la grand-mère.
Eh oui, contrairement à ce que prétend si faussement l’auteur de La part du fils, on est bien loin des « Compagnons de la Libération dans la Grande Guerre » ! Cf. https://www.ordredelaliberation.fr/sites/default/files/media/fichers/catalog ue_une_vie_d_engagement_web.pdf
En conclusion, l’attribution du Prix Giono à La part du fils est parfaitement logique et l’on ne peut que féliciter les jurés pour leur sagacité. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Néanmoins, le burlesque de l’affaire c’est que le grand-père « Résistant » objet du récit du petit-fils est donc salué aujourd’hui par un prix portant le nom d’un pro-nazi alors qu’il qui fut finalement broyé comme une chair à chantier par la machine nazie… Parfois la face cachée du meilleur des mondes a de ses revers…Quel Schmilblick…non ? c’est passionnant. Coluche en aurait fait un sketch.
@njama oui Romain Gary/Emile Ajar : cas unique à ce jour de dédoublement de Goncourt Superbe entourloupe.
@adeline Oui mais attention à la remise du Goncourt et du Renaudot des lycéens le 14 novembre...
@njama et merci à vous pour vos commentaires. Toutefois, rendez-vous dans 10 jours ? : remise du Goncourt et du Renaudot des lycéens le 14 novembre. La part du fils est en final là aussi.
Vous savez, cette affaire m’a surtout permis de prendre conscience de l’absence de respect et de protection de la mémoire des Résistants, notamment de ceux qui ont été torturés et assassinés. Au SHD j’ai consulté bien des dossiers, j’en pleurais, tous ces êtres, souvent âgés d’à peine 20 ans...« fusillé », « tué en service », « décédé au cachot », « tué sur le front de Normandie », « assassiné par la Gestapo au cours de son interrogatoire »... Et souvent « massacré » ! comme si être tué ne suffisait pas, ils furent massacrés. Et ces jeunes femmes Résistantes que les Allemands ne fusillaient pas mais décapitaient.
Je croyais que c’était un acquis pérenne, j’étais très naïve, je me suis réveillée. Non seulement la grande majorité des Français s’en fiche mais nombreux sont les gens qui prétendent sans preuves avoir des grand-pères-ou-mères Résistants. Il y a aussi celles et ceux que l’on dérange manifestement quand on ose dire qu’on a de ces personnes valeureuses dans notre ascendance. Héroïsme, courage, abnégation... mais quels gros mots odieux de nos jours dans les oreilles de certain(e)s ! La part du fils les réjouit, ce type d’écrit gonflant l’égo s’accorde à leur mentalité.
Il faudrait une loi, au moins un décret, pour prévenir, empêcher tout type d’imposture mémorielle. Là est ma lutte. Et cela dépasse largement le petit monde littéraire et surtout celui des prix. D’où cette présente Lettre au Président...
Car perdre sa mémoire, c’est perdre son identité, c’est perdre son avenir.
@njama Je n’ai encore jamais rien lu de Jean-Paul Dubois, je vais jeter un coup d’oeil de ce côté-là pour me faire une opinion
@njama oui le Renaudot est une grosse surprise, il ne figurait pas dans la sélection. Ce choix me rassure. La vie littéraire en France n’est donc pas totalement rompue et corrompue
@velosolex Bravo, vous soulignez un point important du livre : les taiseux n’existeraient qu’en Bretagne. La douleur tue de la perte d’un être cher, cette chape de plomb, aussi. C’est pathétique. Digne d’un nombril du monde. Et ces nombrils font florès de nos jours.
@Cadoudal C’est possible qu’Alexandre Jardin en rajoute pour attirer la compassion et l’absolution. Quoi qu’il en soit, j’ai bien plus d’estime pour ce genre d’auteurs, comme Marie Chaix, Dominique Fernandez, Chris Kraus, par exemple, que pour l’auteur de La part du fils... Eux au moins ont eu le courage de regarder la vérité en face. Et cette vérité était autrement plus dure que celle que Coatalem devait affronter. Leur but n’était pas la glorification mais la juste compréhension de leurs racines.
@covadonga*722 as you like, my dear
@velosolex Vraiment merci ! Je me sens très seule dans ce combat. D’autant plus que ma lutte, si elle est bien comprise, est menée contre le mensonge, la médiocrité et l’hypocrisie avant tout. Notre monde destructuré a besoin de lucidité, de parole vraie, de la Parrhêsia. J’ai du pain sur la planche. Mais je suis résistante !
@covadonga*722 Ainsi vous faites partie de ces gens qui se forgent un avis sur un livre et un auteur uniquement en regardant des vidéos d’interviews ? Vous n’avez pas encore compris à quel point un auteur peut baragouiner n’importe quoi pour vendre son bouquin ? Pour prétendre avoir une opinion sur un livre, il faut l’avoir lu, attentivement !
@covadonga*722 Vous en savez des choses dites donc sur la vie des gens. Vous lisez Gala ? Je ne connais pas du tout Hélène Mannarino et n’écoute pas habituellement Europe 1. Je la remercie seulement parce qu’elle a eu l’intelligence de comprendre le problème que je soulève et ma démarche qui est une lutte contre le mensonge et l’hypocrisie dominantes.
@exol C’est fou le nombre de personnes qui veulent croire au mythe du Résistant inconnu…Très confortable psychologiquement, et familialement. Le livre de Coatalem est fait pour vous, courez l’acheter et fantasmez à fond en chambre !
Que des survivants ayant pratiqué quelques actions de résistance n’aient pas souhaité demandé la carte du combattant volontaire de la Résistance, soit. Pour les autres, les Résistants, ceux que l’ONAC nomme martyrs et héros, cela s’est passé autrement. Les compagnons survivants savaient et ils ont fait en sorte de rendre justice à leurs camarades. Les commissions après la guerre se sont penchées sérieusement sur des dossiers voyez-vous, elles ont diligenté des enquêtes. Alors vos élucubrations, foutaises !
Personnellement je ne réclame rien du tout et je n’ai rien à vendre. Et où ai-je dit avoir « l’exclusivité de la résistance française ». Apparemment ce fantasme là, vous appartient — je parle bien entendu de la résistance fantôme...
@Eric F Dans le cas d’un vrai roman, oui, à travers un personnage totalement fictif, une figure allégorique, inspirée ou non de vraies personnes, oui,
Mais là l’auteur manipule sciemment le lecteur pour lui faire croire que ce fut la réalité. Alors, non. Le fantasme a bon dos.
@velosolex Le grand-père Coatalem a travaillé trois ans en tant que cadre, chef du personnel et chef comptable, pour les Chantiers de Bretagne, sous la férule de l’organisation Todt. Les historiens nomment cela « collaboration économique ». C’est dit dans « La part du fils pour les nuls ».
@alinea Ecrivain, vraiment ? Permettez-moi de rire. C’est sûr nous ne partageons pas les mêmes valeurs ni les mêmes goûts littéraires.
@exol De quelles menaces parlez-vous ? Où avez-vous vu que je réclame un tapis rouge ? J’ai été obligée d’expliquer « d’où je parle » et pourquoi. Ce qui est certain c’est que mon grand-père ayant été très reconnu d’emblée, ma famille n’a jamais eu besoin de se faire un film et de se créer un avatar.CQFD.
C’est tout de même curieux que cela vous gêne autant.
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