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Commentaire de Paradisial

sur Le temple de Salomon


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Paradisial (---.---.130.121) 15 avril 2007 11:54

Pierrot,

tu disais « Les premiers écrits (preuve concrète) de l’Islam date, non de 400 ans comme je l’ai dit -c’est une erreur de ma part- mais de 200ans plus tard, soit environ vers l’an 800 de notre ère ».

Réponse : totalement faux.

Il existe deux exemplaire du premier Codex du Coran écrit au premier siècle de l’avénnement de l’Islam.

Ledit Coran s’appelle le Coran d’Uthman. Il en existe trois exemplaires conservés dans :

- le musée de Topkapi à Istambul ;

- le musée de Tachkent ;

- la mosquée Al-Hussein, au Caire.

Etapes de la Concaténation du prophète :

Du vivant du prophète le Coran était écrit sur différents supports.

Le prophète avait 42 scribes dont les noms sont très bien connus.

Dès que le Prophète décéda (11ième année de l’Hégire), il devint impératif pour les premiers musulmans qui lui furent contemporains de conserver le Coran dans un seul codex.

Du temps du Premier Kalif Abu Bakr As-Siddiq, Omar Ibn Al Khattab (qui alla être le deuxième Kalif et qui fut l’un des meilleurs compagnon du Prophète) chargea un autre jeune compagnon, Zayd ibn thâbit qui était - à la fois - l’un des 42 scribes et l’un de ceux qui avaient mémorisé le Coran en entier, à présider une commision chargée de la concaténation du Coran sur la base des manuscrits composés du vivant du Prophète ainsi que grâce aux témoignages des différentes personnes contemporaines du Prophète qui avaient mémorisé le Coran par coeur.

Ce premier Coran s’appelle le Coran d’Omar.

Un an plus tard, environ, Zayd remis le fruit de son travail au Calife. Une copie assemblée sur des feuillets va être gardée par les califes successifs (Abou Bakr, puis Omar).

En l’an 643 (23ième année de l’Hégire, càd 12 ans après la mort du Prophète), Omar - agonisant - demanda que ladite copie soit remise à la fille d’Abou Bakr et veuve du Prophète : Hafça, le temps que soit désigné le Troisième Kalife.

Uthman Ibn Al Affane, confronté - dès sa première année au pouvoir - à l’expansion de l’empire musulman vers des terres initialement non arabophones, chargea de nouveau le même ancien scribe du Prophète, Zayd ibn thâbit, de reconstituer de rechef une nouvelle commission pour établir un Codex Officiel (car certaines contrées s’étaient mises à colporter oralement le Coran exprimé avec leurs accents locaux).

Dès que Uthmâne eut connaissance de la nouvelle, il décida de charger une commission de quatre membres, présidée par Zayd ibn Thâbit, de reproduire plusieurs exemplaires de la copie gardée jusque là par Hafsa. Chaque exemplaire fût envoyé à une province, accompagné d’un enseignant, parmi les compagnons (contemporains du Prophète), connaissant le Coran par coeur.

Ceci fait, et afin d’éviter toute éventualité de divergence ou de confusion ultérieure, il ordonna à tout les détenteurs de copies personnelles (complètes ou partielles) du Coran de les détruire.

Voilà quelques photos :

  • Musée de Tachkent :

Image 01

Image 02

  • Musée de Topkapi  :

Image 01

Image 02

  • Mosquée Al Hussein :

Image

Par contre, saches, Pierrot, que ce qui compte le plus ce n’est pas seulement le Coran dans sa forme écrite, mais surtout sa forme orale.

La transmission du Coran s’est faite aussi grâce à la mémoire orale : le Coran est lu quotidiennement durant les 5 prières obligatoires, 7/7 et 365/365 jours, dans toute la planète, avec la même langue, et ce depuis voilà 1400 ans. Les musulmans effectuent aussi des prières dites surrogatoires (facultatives), au-delà des 5 prières obligatoires.

Durant le ramadan les musulmans effectuent dans les mosquées des veillées religieuses durant lesquelles ils accomplissent des prières surrogatoires : certains y parviennent à retenir le Coran plus par rapport aux autres jours ordinaires, car durant le ramadan, il est récité de façon enchaînée (et non par bribes ou petites sourates), jusqu’à ce que sa lecture soit cloturée.

L’attachement aux prières quotidiennes, ainsi qu’à celles surrogatoires (dont celles) du ramadan permit de préserver le Coran dans le coeur des fidèles (même chez ceux analphabètes parmi eux) (la mémoire orale des générations passées était plus forte que celle de nos jours). N’oublions pas non plus les générations qui apprirent (et qui apprennent encore) par coeur le Coran dès leur tendre enfance dans des écoles coraniques.

Voilà les video de deux enfants psalmodiant le Coran en public :

- Jeune Enfant Pakistanais

- Jeune Enfant - Golf

Ce phénomène de mémoire orale collective est très important : dans la mosquée, durant la prière, quand il arrive à l’imam de se tromper ou à commettre une omission dans la récitation du Coran, on constate qu’il est systématiquement rectifié par plusieurs prieurs (de tous âges) qui connaissent par coeur le passage lu.

Voudriez-vous écouter (voire regarder) des musulmans écoutant l’imam durant la prière (extraits tirés des prières surrogatoires du Ramadan) ?!!

Voilà cet extrait sonore, les gens éclatent en sanglots, certes ce n’est pas sobre, moi-même je m’en étonne beaucoup, mais ne parviens pas à retenir mes larmes moi aussi : le passage récité par l’imam est bouleversant, aucune traduction du Coran ne saurait avoir un tel effet.

Voilà le témoignage d’un occidental qui appris la langue arabe pour traduire le Coran :

« Voulant par la présente tentative surclasser mes prédécesseurs et proposer quelque chose qui saurait faire résonner, quoique faiblement, la rhétorique sublime du Coran arabe, j’ai éprouvé toutes les peines à maîtriser les rythmes complexes et magnifiquement variés qui, outre le message lui-même, permettent au Coran de compter incontestablement parmi les plus grands chef-d’œuvres littéraires de l’humanité... Cette caractéristique particulière, cette « symphonie inimitable » - ainsi que le Croyant Pickthall décrit dans son Holy Book « dont les airs poussent les hommes à l’extase et aux larmes » - a été presque totalement ignorée par les traducteurs précédents ; ainsi, on ne s’étonne guère de constater que ce qu’ils ont écrit paraît terne et plat par rapport à l’original, somptueusement orné »

The Koran Interpreted, London. Oxford University Press. 1964 p. X.

Regardez cette photo qui vous étonnera pas mal

Soyez curieux, écoutez ceci :

la fin de sourate Az-Zumar

Et notament vers la fin.

Extraits Video de prières surrogatoires durant le Ramadan :

Prière au Koweit

Prière à Casablanca


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