Pas uniquement semble t’il :
"Au Liban, l’ultime tabou a finalement sauté : sous prétexte de ne pas attiser les dissensions interconfessionnelles et de maintenir l’unité du peuple, les leaders politiques ont usé, depuis le début de la crise entre le Hezbollah et Israël, de circonvolutions linguistiques pour affirmer le nécessaire désarmement de la milice intégriste chiite au profit d’un déploiement de l’Armée sur l’ensemble du territoire, Liban Sud inclus. Les déclarations qui se sont succédé dans la journée de lundi, émanant aussi bien de Jacques Chirac que de Hosni Moubarak, de la délégation de l’ONU actuellement au Liban, du G8, de l’Arabie Saoudite ou encore de la Jordanie et d’autres parties jugées « amies du Liban », accusant nommément le Hezbollah et prévoyant, si nécessaire, « la coercition » pour en venir à bout, ont eu raison du tabou.
« Ce n’est pas parce que nous accusons le Hezbollah à juste titre, et lui faisons assumer la pleine responsabilité de la situation, que nous devons être considérés comme des agents israéliens. Le Hezbollah est pleinement responsable de la destruction du Liban. Le dire ne signifie pas rompre l’unité du peuple libanais », s’est énervé ce matin l’ancien député maronite Farès Soueïd, qui jouit ici d’un important soutien populaire. Saad Hariri, lui, a franchi un pas supplémentaire en réclamant « le jugement de ceux qui sont responsables de cette situation », et qu’il a aussitôt nommément cités. Des propos repris, mais de manière encore plus virulente, par les druzes Walid Joumblatt et Marwan Hamadé. Exprimés aussi par le Premier ministre Fouad Saniora aux délégations internationales qu’il rencontre sans interruption depuis hier, dont son homologue français Dominique de Villepin. Et par les dizaines de commentateurs politiques qui se succèdent sans interruption sur les chaînes de télévision locales. Dire que le Hezbollah est le bras armé de la Syrie et de l’Iran devient un lieu commun."
http://www.proche-orient.info/ xjournal_pays_arabes_rep.php3 ?id_article=46784 (supprimez les espaces)