Armand,
Ta sensibilité orientale te donne une lucidité assez rare chez les occidentaux qui essaient de comprendre l’autre visage de la planète.
Je te remercie de me rejoindre sur la notion de l’importance de la langue originelle des textes, toutefois, permets moi de te signaler que ce n’est pas la sonorité du Coran qui affectent le coeur des musulmans, mais le message même vraiment intraduisible dans d’autres langues.
En Islam il n’y a pas de liturgie. Le Coran on peut le vocaliser de façon ordinaire comme tout autre texte, voire le réciter en rajoutant quelques intonnations, et le pslamodier de façon vraiment « artistique » et très pénétrante (qui porterait certains à l’extase), sans qu’il n’y ait aucune volonté de chanter le texte.
Chanter le Coran est un blasphème : c’est réduire le Coran au rang d’un poème.
Que le Coran soit lu, récité ou psalmodié il fait souvent pleurer.
Dans la prière, le Coran n’est jamais psalmodié, par pure sobriété.
Pour revenir vers un autre échange que nous avions eu ailleurs en réaction à un autre article, tu disais Armand t’intéresser aux langues persane, turque et urdu ; ce qui ne manqua pas de me fasciner, et de m’amener à « mieux » te comprendre.
Un tel exotisme, rajouté à la largeur de ton esprit, à largesse de ton coeur et à la richesse de ta culture (tous constatés) ne peuvent que fasciner.
Concernant l’aspect purement linguistique des trois dites civilisation, permets moi de te rappeller que la langue arabe les a pas mal influencées :
- 50% du vocabulaire persan est arabe ;
- la langue turque quant à elle, elle n’a été que tardivement « désarabisée » par Kemal Ataturk : celui-ci en a expurgé la calligraphie et l’empreinte lexicale (pour autant cette dernière y reste relativement marquée) ;
- l’urdu par contre est assez particulier : il est né d’un étonnant brassage entre l’indien, le persan, le turc et l’arabe (qui marqua aussi la langue indienne).
Armand, faudrait traverser le pont