Stéphane Klein
Je pense que l’ensemble des message, si tu prends la peine de les lire, te répondent.
La rémunération même de Forgeard, et de ce type de patrons, est indigne au regard de la culture française d’une part.
Une étude de T. Piketty a montré il y a quelques années, que les Français pouvaient accepter au mieux une rémunération allant huit fois au-delà du salaire moyen.
Elle est insupportable, d’autre part, au regard de la simple morale, ce facteur que l’économique et ses thuriféraires moquent et méprisent. Elle qui, pourtant, structure la conscience et borne la coutume collective qui est à la base de la construction sociale comme à l’origine des lois.
Elle est enfin totalement inopérante sur le terrain économique. La plupart des grands groupes, en termes d’emplois sont proprement très en-dessous de ce qu’ils pourraient et devraient créer.
Faut-il rappeler qu’au-delà du profit, et bien avant pour ceux qui le génèrent, les salariés, l’entreprise est un lieu qui doit fournir les moyens à ses salariés de vivre correctement maintenant, avec un sort amélioré dans l’avenir...
Ceci s’appuyant sur cette vérité cardinale que c’est le travail de tous qui crée les produits et la valeur ajoutée d’une entreprise.
Faut-il ajouter à la grêve de l’emploi et des rémunérations menée par les grandes entreprise, la dégradation concertée des conditions de travail qu’elles mettent en eouvre.
Alors que ces sociétés, profitent de bénéfices maximaux, même les sites boursiers le reconnaissent. Cependant, plutôt que d’embaucher, de hausser les salaires et d’optimiser les conditions de travail pour les salariés, elles préfèrent racheter leur propres actions, gorger dirigeants et actionnaires, peaufiner mensonges après mensonges pour nous convaincre du bien-fondé de ces iniquités. Cette stratégie s’appuie, pour briser la résistance, sur la création et la reconduite de ce que tout un chacun subit : l’emploi précaire, les salaires minables, les modalités fracassées du travail.
La grande entreprise ne peut aujourd’hui rencontrer d’opposition. Elle musèle, elle épuise, elle résigne. Alors, on ne s’étonnera pas que le suicide prenne comme feu de forêt dans cet espace kafkaien qui se généralise.
Heureusement, dans cette défaite cruelle, une lueur d’espoir vient de l’ampleur et surout de la nature de cette défaite.
Le minable développement de la grande entreprise, sur les trois plans essentiels que j’ai cités ne conduit, on le voit, qu’à la création de profits.
Profits qui explosent on le constate, à l’aune des rémunérations des petits Forgeard de ce monde. Et chacune peut constater leur expansion illimitée, mais aussi exogène, car ces profits s’écartent de toute mesure, de tout ordre commun, de la réalité sociale et de la réalité même des entreprises qui ont commencé à les générer.
Pour leur grande masse, ils n’existent littéralement plus que dans la tête et les mains d’une infime minorité cyniquement « distanciée » et ne se perpétuent que dans une course à la croissance centrée et multipliée uniquement par eux-mêmes et pour eux-mêmes
Ainsi nous assistons, impuissants et effarés, au déploiement d’une spirale qui se dote, de facto, d’une existence littéralement transcendante pour nous.
Heureusement, cet enfermement sur lui-même que provoque et entretient le profit clos sur lui-même, pour quelques maîtres, lui fait perdre le contact avec nous, mais avec ses origines.
Il n’a plus de valeur réelle, matérielle au regard de la production réelle, des salaires. Il dépasse toute unité de comparaison, toute mesure, toute raison, tout ancrage matériel et mental.
Il se dévore et se produit lui-même dans l’échange boursier, notamment, qui le gonfle. Et sa valeur financière gonfle à la mesure où il ne repose plus sur un quelconque étalon de produits, de richesse concrète, en travail, en produits, en hommes. Un écart qui va croitre avec la multiplication des opérations qui le font grandir de plus en plus rapidement.
S’obstiner à valider des pratiques et des logiques qui conduisent à cette autonimisation et de l’entrepris et de la sphère financière à laquelle elle s’est inféodée, relève d’une logique absolument folle, car la fin de ce profit, que les dirigeants coupent sciemment de la réalité de l’entreprise pour le gonfler et s’en gonfler artificiellement, est programmée.
Il nous reste à espérer que sa chute sera plus rapide que la nôtre.
15/05 11:58 - Rivoli
Dis donc POLVADOT tu aurais vu juste que ça ne m’étonnerait pas : voila la confirmation (...)
08/05 17:51 - Polvadot
Comme disait un connaisseur : plus c’est gros, plus ça passe facilement. Alors moi au (...)
20/04 12:03 - slide
Beckham n’a gagné cet argent à âtre écarté par son management, lui. Il le gagne à (...)
19/04 13:36 - clairette
Merci à l’auteur pour son article ! Et je partage l’indignation, voire la révolte (...)
19/04 02:05 - tomatojusavecdugin
Bonjour, Merci pour cet article tres interessant. La question posee est essentielle : que (...)
17/04 21:19 - J. Gonsolin
Etes-vous au moins sûr que M. Forgeard avait un contrat de travail français ? A ma (...)
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