"M. Klein,
Il serait intéressant que vous lisiez l’article et le flot de commentaires
avant de balancer un couplet bateau et paresseux qui n’est pas du tout au
niveau de ce qui précède.
Ce n’est pas que le nucléaire ne soit pas dangereux, mais le travail de
désinformation mené par des groupuscules envers les médias et l’opinion
depuis plus de 30 ans a complètement distordu la perception des risques.
J’ai chez moi de quoi envoyer ad patres des milliers de personnes. Dans la
commune, il y a de quoi tuer la France entière, et dans le Midi toute la
population de la Terre, et ce de façon parfaitement naturelle : 1 à 2
feuilles de laurier-rose par personne suffit..."
Pensez-vous sincèrement que ce long développement de casuistique scientifique et tous ceux qui l’ont précédé constituent la réponse idoine aux questions d’avenir cruciales que se posent les Français ? Ma réponse globale, que vous qualifiez de paresseuse et de dépourvue de la tenue qui sied en pareil cénacle, pose pourtant implicitement ces questions dont la formulation est on ne peut plus simple. Je vous demanderai donc d’avoir l’extrême obligeance d’y répondre sans équivoque.
Affirmez-vous que notre pays pourra, un jour, se passer totalement d’énergie électronucléaire ?
Si oui, avec quel(s) outil(s) de production comptez-vous couvrir les quelque 250 TW.h électriques - la moitié de la consommation nationale actuelle - qui ne manqueront pas de faire défaut, sous 15 ans, sachant qu’à cette échéance éolien et photovoltaïque réunis seront incapables de fournir plus de 25 à 30 TW.h ?
Sinon, considérez-vous personnellement que l’électronucléaire est un mal nécessaire que les Français doivent accepter ?
En cas de réponse négative à cette dernière question, exhortez-vous nos compatriotes à rechercher et à exploiter, sans tarder, tous les gisements d’une drastique économie d’énergie collective ?
L’heure de vérité a sonné pour la Nation, de telle sorte que toute dérobade est devenue impossible. Aussi, en cherchant constamment à différer le péril qui menace, le caractère dilatoire de nos spéculations, autour de l’essentiel, me paraît de nature à aggraver ce péril.
André PELLEN