Tout à fait d’accord, le libéralisme n’est qu’une idéologie comme une autre, et comme toutes les idéologies elle passera.
L’aimable et idéal libéralisme que nous décrit l’auteur n’a à peu près rien à voir ce qu’il donne quand on l’applique à la vie concrète. Il dégénère invariablement en loi de la jungle et en ultra-libéralisme, non pas philosophique (les vrais libéraux qui vont jusqu’au bout de leurs convictions philosophiques en les mettant en actes son rarissimes), mais purement économique, c’est-à-dire en loi de la jungle et en ultracapitalisme.
Le « mal nécessaire » qu’est l’Etat me fait tout autant rigoler que la « main invisible du marché ». Ce sont là des concepts quasiment religieux, irrationnels. Ça me fait penser à Einstein qui avait inventé une « constante gravitationnelle » parce que ses premiers calculs sur la Relativité ne collaient pas trop avec la réalité (il l’a pas la suite admis, et l’a retirée : il n’était pas buté).
Si le libéralisme, au lieu d’être capable de définir clairement ce que devraient être des services collectifs et des institutions extra-économiques capables de réguler la loi de la jungle où les plus faibles se prennent la « main visible du marché » en pleine poire, se contente de considérer l’Etat comme un « mal nécessaire » alors il n’a rien compris au réel fonctionnement humain.
Il est parfaitement erronné de penser que chaque individu fait des choix raisonnables qui ne nuisent pas à la collectivité. C’est un peu « l’homme bon par nature contre le mal nécessaire » : une fable de songe-creux. Que les libéraux aient le courage d’aller jusqu’au bout de leur idéologie - qui se présente d’ailleurs sous les aimables atours du « pragmatisme » (mort de rire) et qu’ils suppriment carrément l’Etat, comme ça il n’y aura plus de Mal (on nage en pleine métaphysique moyennâgeuse, décidément), et on verra comment les choses se passeront et dans quelle jolie société nous vivrons. L’ultralibérale et hypercapitaliste Margareth Thatcher n’avait-elle pas été jusqu’à affirmer texto « Society doesn’t exist » (« la société n’existe pas »). Foutaises...
Il n’y a pas que l’individuel, il y a aussi le collectif. Court terme de l’individu, long terme du collectif. L’individualisme ultralibéral et ultracapitalistique actuel vit dans l’hyper-court terme. Retour immédiat sur investissement. Pousse-toi de là que je m’y mette tout de suite. Le long terme ? On verra, si on se noie, la « main invisible du marché » nous sauvera peut-être, si on lui fait une bonne prière.
N’en déplaise aux libéraux, nous avons besoin de régulations collectives pour éviter aux individus pris un à un de faire n’importe quoi et donc, potentiellement, de nuire à la collectivité. Nous avons besoin de régulations collectives pour gérer le long terme. Nous avons besoin de régulations collectives (pas forcément étatiques d’ailleurs) pour imposer des solidarités contre les égoïsmes particuliers. Pas des charités « tax-deductible » inventées par les puritains étasuniens.
Au fond, les seuls vrais libéraux en acte sont les anarcho-capitalistes ou les bobos du parti libertarien étasunien qui sont pour la disparition de l’Etat, pour le mariage homosexuel, pour le droit de se défoncer librement et pour le droit d’être armé et de tirer sur qui on veut.
16/08 19:05 - mobymatic
« Rien ne pousse à vivre l’homme normal » Comment faites vous pour identifier un homme (...)
15/08 23:59 - Sylvain Poirier
Je me considère libéral et je partage certaines idées habituelles des libéraux comme : (...)
13/08 12:03 - Cool Mel
"Qu’est ce qui pousse un homme à vivre ? La quette et l’espérance du bonheur." Je (...)
13/08 11:18 - Mobymatic
C’est drole par ce qu’en lisant cet article, on serait tenté de penser que le (...)
29/07 13:39 - Hayek
Il dispose d’un salaire en échange des fruits de son travail tout simplement..
28/07 11:37 - BôJB
Il me semble intellectuellement bien dangeureux de prétendre connaître les droits naturels de (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération