Bonjour,
Nous sommes bien d’accord encore une fois sur les problèmes techniques, mais au risque de me répéter, ce n’est pas ainsi que le problème doit être abordé pour faire censurer ces machines.
Le Tribunal administratif de Versailles a été saisi, et un des points soulevés par les requérants, électeurs d’Issy les Moulineaux, est l’impossibilité matérielle de recompter. Or ce droit donné à tout électeur de demander au juge de l’élection une vérification est dans le Code électoral, et est partie intégrante du processus électoral. J’en ai exploré toutes les arcanes il y a dix ans lorsque je me suis occupé des fraudes dans le 5ème arrondissement.
Ce sont aux machines électroniques à satisfaire à la loi républicaine, et non la loi à se plier aux mirages d’une technologie pseudo-progressiste. Pour saisir le juge, il faut qu’il y ait incident de vote (il y a plusieurs manières très simples d’en créer un), inscription immédiate au procès verbal du bureau, de la propre main de l’électeur si celui-ci en fait la demande, et demande de vérification par le juge de ce que le processeur a fait durant cet incident. Si le juge ne peut vérifier, ce qui semble être le cas, dans le doute, il annule le vote. En l’espèce, il retire une voix au candidat arrivé en tête dans le bureau. S’il y a plusieurs incidents, ou que le processeur est mis en cause, ce sont tous les votes du bureau qui sont annulés. Si les recours sont nationaux, ce sont tous les bureaux électroniques qui sont annulés.
Mais si le juge capitule devant la technologie, il n’y a plus de Code électoral, plus de loi républicaine.
La question avec laquelle il faut piéger le Conseil Constitutionnel au lendemain de l’élection n’est pas la fiabilité des machines, mais la vérifiabilité des processeurs. Et il ne faut pas soi-même se laisser piéger par cette question de l’efficience des machines, la question n’est pas là. Il est indifférent que celles-ci soient parfaites, le problème est celui d’un droit républicain, il faut pouvoir vérifier le scrutin a posteriori conformément au Code électoral.
Question indicente à l’auteure : qu’est-ce qu’une liste d’émargement pour une machine à voter ? Tout électeur a le droit de consulter cette liste pendant 10 jours après le scrutin. Sans signature, je comprends que les électeurs qui auront voté seront « cochés ». Mais si le processeur garde cette information en mémoire (et il y est obligé), pourquoi ne garderait-il pas également le nom du candidat pour lequel chaque électeur a voté ?