frédéric dalmas, bravo pour votre excellent article, que j’ai lu avec énormément de plaisir...
Pour argumenter votre article, j’ajouterai 8 points essentiels qui peuvent quelque peu changer l’analyse :
- 1°). Aucun des douze candidats présents n’a été Premier Ministre de sa vie ;
- 2°). Seuls Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Marie-Georges Buffet, Philippe de Villiers, Dominique Voynet et François Bayrou ont été Ministres ;
- 3°). Hormis Jean-Marie Le Pen [qui est né en 1927] et Arlette Laguiller [qui est née en 1940], les 10 autres candidats sont nés après la IIème Guerre Mondiale, ce qui, par rapport à Lionel Jospin ou Jacques Chirac, constitue une donne non négligeable ;
- 4°). Parmi les 12 candidats, 5 d’entre eux n’ont jamais été parlementaires nationaux (députés ou sénateurs) : Frédéric Nihous, Olivier Bessancenot, Arlette Laguiller (qui fut député européen), Gérard Schivardi (qui est Conseiller général et maire d’une commune) et José Bové ;
- 5°). A la suite des émeutes des banlieues, il y a eu une campagne pour inscrire des jeunes sur les listes électorales : ceux-ci se sont inscrits en masse sur ces listes électorales ;
- 6°). Il faudra prendre en compte le vote de ces jeunes (voir le point n°6), qui pourrait constituer une surprise, dans le sens où plusieurs d’entre eux pourraient être tentés par les votes « Le Pen » ou « Extrême Gauche » ;
- 7°). La France est le seul pays de l’Union Européenne à avoir, en son sein, 6 partis d’Extrême Gauche : cela constitue un record « mondial » depuis la chute du Mur de Berlin ;
- 8°). Il n’y a eu aucun accord entre LUTTE OUVRIERE, le PARTI DES TRAVAILLEURS, le P.C.F., la LIGUE COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE, le PARTI DU TRAVAIL pour présenter un candidat unique de la Gauche anti-libérale, ce qui constitue une erreur grave dans le sens où ces partis développent les mêmes idées !
Il est, par ailleurs, tout à fait possible que Nicolas Sarkozy ne soit pas présent au second tour, d’autant qu’il a la volonté affichée -et il le clame haut et fort- de ramener vers lui les électeurs du FRONT NATIONAL...
En effet il y a plusieurs facteurs qui font que Nicolas Sarkozy pourrait être le grand perdant de cette Présidentielle « 2007 » :
- a). beaucoup pensent que le Patron de l’UMP aurait du démissionner plus tôt de son poste de Ministre de l’Intérieur ;
- b). ses phrases concernant la pédophilie et le suicide des jeunes ont provoqué un tollé aussi bien à Droite qu’à Gauche ;
- c). son projet de création d’un Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale est dénoncé aussi bien à Droite qu’à Gauche ;
- d). son ancrage à « DROITE TOUTE » ;
De ce fait, Nicolas Sarkozy pourrait très bien se voir privé d’une partie de son électorat, qui serait tenté, soit de se tourner vers le vote « François Bayrou », soit de se tourner vers le vote « Jean-Marie Le Pen »...
Par ailleurs, contrairement à Ségolène Royal ou François Bayrou, Nicolas Sarkozy semble être victime d’une « certaine » usure du pouvoir, ce, bien qu’il n’ait été que Ministre d’Etat [ce qui faisait de lui un « premier-ministrable » potentiel] !
Alors, comme au soir du 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen pourrait très bien se retrouver présent au Second Tour de ces Présidentielles « 2007 »... Toute la question reste de savoir : « face à qui ? ».
Mais, là il n’y a aucune surprise, comme au soir du 21 avril 2002, il y a énormément de mécontents, surtout ceux qui proviennent des banlieues et des cités, qui risquent d’aller voter en masse !