Si l’on regarde rétrospectivement les rumeurs et les sondages concernant les trois candidats socialistes à l’élection présidentielle, on s’aperçoit que l’idée selon laquelle Ségolène Royal était la mieux placée pour battre Nicolas Sarkozy trouve son origine chez les amis (médias et instituts de sondage)... de Nicolas Sarkozy.
Ensuite les militants socialistes se sont laissés manipuler d’autant plus facilement qu’une bonne partie ne souhaitait pas, en son fors intérieur et pour des raisons inavouables car ignobles, que M. Strauss-Kahn ou M. Fabius soient président de la république, alors qu’avec la présence de M.Strauss-Kahn, M. Bayrou n’aurait pas eu d’espace électoral.
Avec ses trente-cinq heures de présence obligatoire des profs. dans les établissements scolaires, Ségolène Royal s’est aliénée définitivement une grande partie du corps enseignant, jusqu’ici électorat captif du parti socialiste. Ce n’est pas Jean-Marie Colombani qui les fera revenir sur leur opinion.
Quelles sont alors les motivations réelles d’un rédacteur en chef du « Monde » pour soutenir Ségolène Royal ?
En 1995, au début de la pré-campagne électorale, deux candidats émergeaient : Jacques Delors et Edouard Balladur, tous deux catholiques pratiquants, comme François Bayrou.
Horreur pour « Le Monde » : c’était l’absence de choix : on a eu Jospin et Chirac.
Aujourd’hui, pour « Le Monde », M. François Bayrou, qui va à la messe tous les dimanches avec ses sept enfants, et qui est capable de lire la messe en latin comme en français, ne peut qu’être l’incarnation du Mal absolu.
vraitravailleur