Je viens de passer une grosse demie-heure à lire quasiment tous les commentaires, divers et variés, réchléchis ou farfelus, plein de bon sens ou bien tout simplement ahurissants.
Le sujet de l’article et les réactions qui s’en suivent m’amènent deux réflexions :
1 - celle des chiffres, trop souvent cités à tort et à travers, sans aucune source et surtout sans rappeler leur périmètre d’application : les chiffres n’ont de valeur que celle qu’on veut bien leur conférer. il est par exemple établi que les chiffres du chômage dont on nous rabat les oreilles depuis 20 ans ne sont que très rarement intercomparables... il va sans dire que des chiffres source INSEE, qui ne sont que des conjonctures basées sur des observations macrosociales, sans à analyser avec le plus grand discernement — et donc plus que les chiffres, ce sont les hypothèses qui amènent à ces chiffres qu’il convient d’examiner
2 - celle des medias, particulièrement des grands medias télévisuels « classiques » (les hertziennes pour ne pas le citer), qui représentent un redoutable pouvoir d’attraction en matière d’information. il est bien connu que les populations de l’Est de la France, comme celles du fin fond des vallées alpestres (ou autres), permettent au front national d’établir des records de suffrage, alors même que ce sont tout sauf des territoires d’immigration.. l’explication en est malheureusement des plus simples, et trouvent également son illustation outre-atlantique. Un lobby industrialo-médiatique particulièrement puissant y brasse les peurs à grand coup d’images chocs tout-à-fait partiales, afin de doper les ventes d’armes.. et évidemment ça marche. Dans notre bon pays la démarche n’est guère plus subtile, seuls les bénéficiaires de cette politique médiatique de la peur sont différents. Cherchons du côté de 2002 pour illustrer mes propos. Et ouvrons les yeux une bonne fois pour toutes, faisons preuve d’un minimum d’empathie, de discernement, de réflexion. Ce monde de l’information est fou, plus aucune place n’y est laissée à l’objectivation des news qui tombent, brutes, secondes après secondes, assénés jusqu’à satiété mais jamais analysée, décortiquée, ni jamais contredite. J’ose pour ma part espérer qu’une des clés se trouve là, sous nos doigts, dans le frémissement des touches qui s’enfoncent l’une après l’autre et nous permettent d’échanger des points de vue, de modérer nos a priori et d’avancer dans notre conception du monde.
Pour conclure, il est une certitude dans un sujet comme celui-là : c’est le danger de la généralité, qui conduit tout droit aux assimilations pernicieuses qui certains ont très bien relevé avant moi (immigré=délinquant... mon dieu...). Cette affaire n’est qu’une somme de cas particuliers, et sa résolution est de mon point de vue impossible à gérer à l’échelle de 60 millions de personnes. Seule une décentralisation intelligente et encadrée permettra d’assurer un traitement durable des ces problèmes. une circulaire signée de la main d’un ministre ne peut pas régler une somme de problèmes humains, qu’on se le dise...
Un internaute globalement désabusé...