« Réagir au jeu de la logique’, c’est précisément ce que je fais, en appuyant volontairement mon raisonnement sur les seuls éléments d’information fournis par l’estimable M.Masson. »
Bon, voilà que le Goebbels de l’espéranto devient « estimable ». La prochaine étape sera le paradis, à la droite de Dieu ))
Comme si mes écrits sur AgoraVox, forcément limités en espace, suffisaient por se forger un jugement ! Ils ne visent rien d’autre qu’à donner des pistes, des bases de recherches et de réflexion face au bourrage de crâne exercé pour ne rien voir d’autre que l’anglais, comme dans la Caverne de Platon...
« Et je raisonne sur les données chiffrées parce que M.Masson s’appuie dessus pour démontrer que l’espéranto est répandu dans le monde, alors qu’à l’évidence, à la lecture de ces seuls chiffres, ce n’est pas le cas. »
A propos de données chiffrées, il y en aurait beaucoup d’autres, mais vu l’interprétation qui en est donnée, certains seraient tentés de bien faire et de laisser dire. Ce n’est pas mon cas.
Par exemple à propos de l’enseignement officiel de l’espéranto au niveau supérieur (universités, grandes écoles, instituts...), les premières statistiques suivies ne datent que de 1953, donc 66 ans après l’apparition de la langue. En 1974, il n’était enseigné que dans 30 établissements d’enseignement supérieur de 15 pays. En décembre 1986, le nombre s’était élevé à 151 dans 28 pays dont 95 hors d’Europe. La chute du bloc de l’Est, peu après, a entraîné la disparition d’un grand nombre de ces cours. Même problème en France où tout a été fait pour décourager toute initiative en ce sens. Il y a eu jusqu’à quatre universités où il a été enseigné, principalement celles de Clermont II (qui fut la première en 1969, par le professeur d’anglais auteur du « Que-sais-je ? » n° 1511), puis Aix-en-Provence à partir de 1970. A l’Université de Rennes, j’avais connu un professeur d’anglais qui avait abandonné l’enseignement de l’espéranto parce qu’il n’avait aucune rénumération... Il n’y a actuellement, à ma connaissance, aucun cours officiel au niveau universitaire en France.
En janvier 2006, il y en avait 69 dans 23 pays : Autriche : 3 - Belgique : 1 - Brésil : 2 - Bulgarie : 1 - Rép. tchèque : 2 - Chine : 19 - Allemagne : 6 - Espagne : 2 - Hongrie : 2 - Israël : 1 - Italie : 2 - Japon : 2 - Corée du Sud : 2 - Costa-Rica : 2 - Lituanie : 3 - Mexique : 2 - Pays-Bas : 1 - Pologne : 3 - Russie : 4 - Slovaquie : 1 - Suède : 1 - États-Unis : 5 - Ouzbékistan : 1
Bien, je vois tout de suite notre « explorateur » s’exclamer, en ignorant le contexte politique et économique particulièrement défavorable que l’espéranto a dû surmonter, mais qui peut évoluer en sens inverse : « Ben c’est bien ce que je disais : de 151 à 69 ! »
Mais en 2002 il n’y en avait que 66... Donc la croissance s’amorce à nouveau.
Sur le plan des thèses universitaires et dissertations en relation avec l’espéranto, un document figure sur http://www.esperanto-sat.info/article204.html
« Quant à savoir pourquoi j’interviens, ce n’est pas par haine de l’esperanto ni par mépris des esperantistes. »
Noooooon ! Ça n’en a pas l’air ! Ça me rappelle l’intervention plus bête que méchante de Bénichou, mais exprimant une satisfaction parfaitement perceptible (ricanement, « une merde ! ») dans le fait que cette idée « magnifique, humaniste » et j’en passe, devait vaincre des obstacles. )))
Et parmi ces obstacles, il y a la connerie humaine dans laquelle s’insère d’ailleurs sa forme extrême : le comportement d’individus tels d’Hitler, Staline et ceux qui les ont suivis.
« Il se trouve simplement qu’il y a des gens influençables qui vous lisent, et voyant la file de commentaires laudatifs que soulèvent les articles de M.Masson, pourraient croire qu’il y a réellement des millions de gens dans le monde qui parlent esperanto au quotidien. Mes propos visent à les inviter à la reflection. »
La réflexion, les lecteurs ont tous les éléments pour la nourrir dans mes articles. Ils peuvent visiter des sites, étudier la langue (ce qu’avait fait Tolstoï avant de donner un avis — favorable). Comme s’il n ’y avait pas des « gens influençables », autrement plus nombreux, qui fonçent tête baissée vers les cours d’anglais sans se poser de questions sur les conséquences exposées dans le rapport Grin : L’enseignement des langues étrangères comme politique publique : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000678/index.shtml
Mais l’« explorateur » formé à la méthode « scientifique », se garde bien de consulter les références indiquées.
« Travaillant dans une banque, j’ai dans mon entourage professionnel l’exemple de plusieurs personnes de grande valeur dont la carrière stagne faute d’une pratique courante de l’anglais. Ne pas apprendre l’anglais est un choix que je désapprouve mais que je respecte, chacun est libre, pour peu que ce choix soit une décision personnelle, éclairée et dont les conséquences auront été pesées. »
Ben voilà ce qu’il fallait dire au départ ! Les non-natifs anglophones qui apprennent l’anglais sont tout aussi respectables que ceux qui préfèrent, apprennent et utilisent d’autres langues, y compris l’espéranto, et inversement.
C’est un fait de plus en plus courant qu’une personne parfaitement nulle maîtrisant l’anglais, toutefois moins qu’un natif, est préférée à une autre ayant de réelles compétences professionnelles. Pas étonnant que tout va de travers ! Voir les ouvrages de Charles Durand :
« La mise en place des monopoles du savoir » (éd. L’Harmattan, Paris. 2002)
« La nouvelle guerre contre l’intelligence » (éd. François Xavier de Guibert, Paris. Trois tomes, 2002-2003)
Voir aussi des annonces qui montrent que des natifs anglophones sont de plus en plus préférés pour des postes de responsabilité à des personnes pour qui l’anglais est une langue étrangère. L’original est préféré à la copie. Ça ressemble curieusement à une politique de colonisation, voire d’occupation, qui a besoin de collabos. Voir :
« English mother tongue only.. » http://www.mef.qc.ca/english_mother_tongue_only.htm
et http://www.lingvo.org/eo/2/15
C’est assez amusant quand on sait que c’est à l’espéranto que Tivadar Soros, un grand nom de l’espéranto en Hongrie, fondateur de la revue « Literatura Mondo », auteur d’un livre sur le nazisme en Hongrie (« Maskerado ĉirkaŭ la morto » — Mascarade autour de la mort, sous le pseudonyme Theodor Schwartz http://fr.wikipedia.org/wiki/Tivadar_Soros ), père de l’un des plus riches financiers du monde, George Soros, doit d’avoir passé à l’Ouest en 1956.
Et c’est à un banquier, Raymond Schwartz, que l’on doit les meilleurs écrits humoristiques en espéranto. Il créa des cabarets espérantistes à Paris : http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Schwartz
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29/03 18:21 - verbatim
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