Le Pen n’est pas un régionaliste, mais un nationaliste.
La nation n’est pas plus un pur bouquet de valeurs désincarnées qu’elle n’est un terroir breton ou auvergnat. C’est déjà le mélange, l’assemblage artificiel voire utopique de plusieurs régions, qui elles sont charnelles, mais de quelques une seulement. De quelques unes seulement, que la nature, la réalité, la nature humaine et la réalité humaine rendent intéressantes à assembler, intellectuellement intéressantes à assembler. Mais quelques unes seulement : la nation chérie ses quelques régions, et se définie par l’étrange handicap que ces données particulières confèrent. Pas de pétrole... pas d’ouverture sur la mer... beaucoup de désert... archipel... etc. C’est l’empire qui lui a ’de tout’, à profusion, un catalogue... qu’il ’deale’ au petit bonheur des commerces excitants.
La ’haine de l’autre’, c’est l’essence régionale. Le ’nationalisme’, ou l’alter-nationalisme on dit aujourd’hui - l’idée d’impérialisme en est pugée - , c’est bien au dessus de cela. D’autre part je considère l’immigration récente, africaine et/ou musulmane, comme une ’région’, française.
Une nation ce n’est pas ’les valeurs de la république’, mais une donnée condamnée au réel, à un bouquet de régions. Un choix, certes, mais ’imposé’ en quelque sorte. Mi utopique, mi charnelle, la nation.
Par exemple une nation admet très bien, c’est sa nature même, d’être juxtaposée à côté d’autres nations avec les quelles elle respire, toutes aussi valables qu’elle, mais indépendantes, mais différentes. Des ’valeurs républicaines’, non. N’admet pas ça. Peut pas.
Le Pen et le Front National ont compris tout celà, en sont imbibés, le disent et l’expliquent à toute occasion. Dire que le ressort de Le Pen c’est ’le rejet organique de l’autre’, c’est nier son caractère nationaliste même. C’est le considérer comme un parti identitaire basque. C’est accuser les communistes d’être des anarchistes...
Je m’étonne que vous brandissiez ainsi l’erreur et la caricature.