Petite précision à l’usage de ceux qui croient avoir inventé la « démocratie religieuse » et qui observent avec admiration des populations qui remplissent, souvent sous la contrainte ou par prévarication, des urnes d’où sortirait par miracle une légitimité transcendantale.
Les guillemets qui, dans mon article, encadrent volontairement les termes « démocratiquement élu » signifient que, pour moi, ce n’est pas l’élection qui fait la démocratie mais le programme des partis qui se présentent à ces élections.
Un parti non-démocratique ne devient pas démocratique au lendemain du scrutin qu’il aurait remporté. Il faut sacrément manquer de jugement (doux euphémisme) pour le prétendre. La démocratie, c’est un programme destiné à une nation de laquelle on sollicite l’adhésion.
Dans son essence, un parti sectaire, confessionnel, tribal, communautaire, ne peut être véritablement démocratique. La contradiction n’en est que plus patente dès qu’il cherche à imposer son modèle à l’ensemble de la population. A ce jour, qu’on le veuille ou non, malgré certaines tentatives plus ou moins honorables, aucun pays musulman n’est véritablement démocratique. Le Hezbollah n’étant qu’un des bras de l’hydre chiite qui, depuis l’Iran, cherche à prendre une revanche millénaire sur les sunnites. D’où le silence convenu des dirigeants arabes pas mécontents s’ils prennent, un fois encore, une bonne raclée.
Patrick Adam