La vie politique européenne est en effet complexe puisque de nombreux clivages se superposent. Outre les différences gauche/droite (qui ne se recoupent pas en terme de programmes et d’histoire mais bien en temre de valeurs) il existe des clivages géographiques (nord/sud, Est/ouest) et culturels, le clivages entre Nationalistes et pro-Européens etc.
De plus il n’existe pas encore de véritable gouvernement européen par rapport auquel se situer et, avec la proportionnelle, paqs véritablement de majorité et d’opposition. Ce que l’on perd en lisibilité on le gagne en démocratie : en effet des nombreux courants y sont représentés et les majorités se font projet par projet sur la base d’un véritable travail législatif. A ce titre on doit constater que le Parlement européen a considérablement plus de pouvoir en pratique que l’Assemblée nationale en France et qu’un eurodéputé peut véritablement peser sur le contenu des lois (lire à ce sujet : http://taurillon.org/article.php3?id_article=621).
Enfin la politique européenne est com^pliquée par le rôle du Conseil Européen, chef d’Etat collectif, où sont représentés nécessairement la droite comme la gauche puisque se sont les gouvernements des différents pays qui y participent.
En un sens l’Europe vit donc au rythme d’une cohabitation permanente et d’une culture du dialogue et du compromis bien éloignée de ce que nous impose en France le système majoritaire et présidentialiste. Les adeptes d’une vision manichéenne de la politique s’en offusquent car on ne peut pas vraiment à chaque élection faire table rase du passé pour voir tout abbrogé à l’élection suivante mais c’est peut être plus rationnel come mode de fonctionnement.
Toujours est-il qu’il manque encore la possibilité d’une véritable alternance, au moins au niveau de la Commission : il faut pour cela que le choix du président de la Commission dépende directement du résultat de l’élection europenne (en pratique son président est issu du camp gagnant mais on gagnerait à ce que les partis politiques désignent un candidat en amont de la consultation) et qu’il pèse plus sur la composition de son gouvernement (alors qu’aujourd’hui les noms des commissaires sont imposés par les gouvernements nationaux).
Les réformes sont difficiles mais il n’y a pas d’alternative à la construction d’une véritable démocratie parlementaire européenne - c’est à dire un système plus ou moins fédéral - à l’exception d’une Europe sans pouvoirs et donc inexistante. Nous sommes au milieu du gué depuis vingt ans, d’où l’insatisfaction constatée dans l’opinion. Il est temps de bouger. Hélmas on se rend compte que l’intertie est grande.