Ne pas donner de consigne de vote pour Bayrou consisterait à maintenir le statut actuel de l’UDF à la droite de l’échiquier politique (et non pas au centre comme on voudrait le faire croire).
Ne pas se prononcer face au péril sarkozyste, ce serait faire comme Ponce Pilate : se laver les mains de la prise de pouvoir de Sarko et des lobbies que Bayrou décriait avec des mots très durs il y a quelques jours encore...
Pour parler comme à l’UDF, ce serait pécher non par action, mais par omission.
Bref, ce serait ni sérieux, ni courageux, ni judicieux : sachant que les législatives se profilent dans 2 mois et que l’UDF devra choisir son camp, si son leader n’affirme pas son soutien à la gauche (tacite ou implicite), alors les députés UDF n’auront plus qu’à renouveler leurs partenariats à droite, comme ils le font depuis 30 ans, ce qui marquerait la FIN de l’imposture Bayrou qui voulait, disait-il, rénover la politique en France.
Donc soit Bayrou soutient la gauche et respecte son engagement pour une nouvelle pratique politique, soit il rentre chez lui, c’est à dire en passant un contrat avec la droite afin de sauver ses députés restants, sous la risée générale...
On verra bien, je penche pour la 2e hypothèse, et c’est pour cela que je n’ai pas voté pour lui au premier tour mais pour un autre candidat.
Dommage, car je pense que Bayrou est un homme sincère et honnête (ce qui est rare en politique), mais qu’il est malheureusement au milieu du gué : il lui manque encore un peu de courage pour finir le chemin...