A Marcel Patoulatchi

Que le président Libanais affirme soutenir le Hezbollah, ne me choque pas plus que ça. Je pense qu’il est dans son rôle de préserver l’unité du Liban en ces périodes difficiles, et doit veiller à ne pas laisser son pays retomber dans la guerre civile. Je trouve au contraire très intelligent de sa part de laisser passer l’orage, il sera toujours temps de régler les comptes ensuite.

Je vous rejoins sur le fait qu’il n’y ait pas de David et de Goliath dans cette affaire mais un grand perdant, le Liban qui n’avait pas besoin de cette guerre et qui n’avait rien demandé.

Israël a incontestablement beaucoup perdu en terme d’image aux yeux du monde sur la méthode, mais certainement pas sur le fond. Vous avez raison de dire qu’Israël a eu tord de répondre aux propovocation du hezbollah de cette manière, mais existait il réellement d’autres options ? Facile à dire à postériori, un échange de prisonniers aurait certainement été interprêté comme une faiblesse par les combattants du Hezbollah, et n’aurait de toute façon pas régélé le problème des Katouchias qui s’abattent sur le nord d’Israël depuis leur retrait du Liban. Il n’aurait qu’au mieux retardé cette guerre de quelques semaines ou mois, le calendrier ne permettait pas de marge de manoeuvre pour le Hezbollah.

Le hezbollah a certainement beaucoup plus perdu qu’il ne veut bien l’admettre, sur le terrain mais ce n’est pour le moment pas vérifiable (les chiffres de 50 combattants sur plus de 1200 victimes me semblent complètement irréalistes) et auprès de la communauté internationale (pays Arabes modérés incluts) aux yeux desquels ils se sont complètement discrédités. Cela risque d’ailleurs de les conduire à la même impasse que le Hamas, lors de leur maintenant inévitable conversion en force politique. Ils ont par contre beaucoup gagné auprès de la rue arabe.

Ce dernier point est important car je ne pas étonner qu’Hassan Nasrallah, qui est quelqu’un d’intelligent, ne se soit offert un « Golden Parachute », les tractations du gouvernement Libanais pour inciter le Hezbollah à proposer un plan de désarmement devenant de plus en plus pressantes. Cette guerre tombe donc à pique pour redorer son blason et lui permettre de mieux négotier son reclassement politique en position de force face à un gouvernement Libanais affaiblis. Même s’il fait un succès d’estime incontestable auprès de la rue arabe, je reste convaincu qu’au delà d’une frange d’irréductibles, les Libanais ne sont pas dupes et que cette stratégie est vouée à l’échec. Au final tout cela aura coûté très cher au Liban, pour pas grand chose.

Bonne journée