Article intéressant, qui a le mérite de remettre un peu plus à la place qu’elle devrait occuper la crise polonaise, bien plus grave pour l’Europe, et, quoi qu’on en dise, pour la France, que des histoires de débats, télévisés ou non.
Je me permets juste de relever une inexactitude : « Geremek est le seul des 51 eurodéputés polonais à ne pas avoir déclaré s’il avait ou non collaboré avec les anciens services secrets communistes ». Oui . . . et non. Il ne l’a sans doute pas fait dans le cadre de cette nouvelle loi à tendance révisionniste, mais . . .
« Quand je me suis présenté aux élections (européennes) il y a trois ans, j’ai rempli toutes les conditions de la loi électorale, notamment en certifiant dans une déclaration que je n’avais jamais collaboré à la police secrète », dit-il lui-même.
Ce qui aggrave encore l’accusation, qui se double alors d’une accusation de mensonge ou de dissimulation, ce qui n’a évidemment aucun sens.
Par ailleurs, la mise en accusation de Tadeusz Mazowiecki, de la même manière, me semble encore plus grave. Mazowiecki ayant été le Premier Ministre de la « transition » entre communisme et démocratie, c’est cette transition qui est remise en cause. La Pologne est le seul pays du bloc soviétique a avoir vécu paisiblement cette transition, à coups de « table ronde », de négociations.
Remettre en cause cette évolution (à laquelle les deux frères Kaczińsky ont participé en tant que membres actifs et dirigeants de Solidarność, et proches de Lech Wałęsa), c’est vouloir (rétrospectivement, dix-huit ans après les faits . . . ce qui ne manque pas d’être malsain) quelle transition ? Révolutionnaire ? Sanglante ? Ou alors à la roumaine, avec un lynchage sans procès ?
La vraie question, c’est : QUI les jumeaux cherchent-ils à convaincre. La réponse n’est pas difficile, cherchez bien . . . aux yeux de qui sont-ils la « jeune Europe », celle qui se démarque de la France, de l’Allemagne et . . . de la Russie . . . ?