La loi électorale découle de notre système constitutionnelle.
Hollande agit avec raison et stratégie selon la logique politique induite par notre système : on ne peut pas lui en faire le reproche.
Cette profusion de candidats est induite par le système électorale (et donc institutionnel) en vigueur : la faible représentativité du Parlement National, le mode de scrutin particulièrement abérant du Sénat, immobile et conservateur « depuis l’antiquité », les pouvoirs incroyables accordés constitutionnellement au Président de la République (du jamais vu dans aucune des démocraties comparables à la France) ne favorisent pas l’emergence, justement, du pluralisme politique et d’une démocratie plus juste, représentative des différents courants de la société et surtout plus efficace : c’est à dire qui traite les problèmes que nous trainons depuis 30 ans sans trouver de solution juste et durable.
L’élection présidentielle, dans sa folle logique de cristalisation à outrance des enjeux et de focalisation de tous les médias pendant la campagne et l’élection favorise les candidatures multiples de petits partis qui n’ont pas, à proprement parlé, de programme de gouvernement. Pour exister, ces petits partis doivent, pour acceder aux médias et se compter par le vote, dramatiser les enjeux de la société française y compris en proposant des solutions irréalistes et de toute façon non majoritaire dans le pays. La confusion est alors de plus en plus importante parmi les électeurs qui s’abstiennent de plus en plus ou votent n’importe comment d’une élection à l’autre par dépis et pour punir contre les promesses jamais tenues car non tenables.
Hollande a donc raison de refuser le parainage d’élus d’autres partis parce qu’il espère éviter un 21 avril bis. Mais il a raison dans le cadre de la 5ème République. On ne s’achemine malheureusement pas encore pour cette présidentielle de 2007 vers un changement de constitution même si de nombreuses personnes le réclament, y travaillent et argumentent en ce sens.