A la decharge de ce malheureux Val qui se fait serieusement « bacher » en ces lieux, cher Elie de Arles, il faut tout de meme preciser, et a titre purement illustratif, que :

1) le gouvernement populaire d’Evo ne dispose, au jour de sa prise de possession le 20 janvier 2006, que d’un POOL (d’obedience anglo-saxonne, ce mot a la vertue apparente de faire pro et credibeul, alors que j’aurais tout a fait pu mettre « reservoir » ou « vivier » a la place, mais...), que d’un pool donc de 6 conseillers/experts nationaux boliviens DE CONFIANCE pour ce qui est des politiques publiques petrolieres et de strategie energetique. maigre ressource disponible... les anciens asesores/conseillers boliviens sont totalement discredites, dans l’ere neoliberale 1982-2005, car ils ont pratiquement tous ete grassement remuneres/employes/achetes par des grandes MAJORS du petrole (oups, encore un anglicisme, sauras-tu les retrouver ?), leur ont cousu de fil d’or des politiques tout a fait scandaleuses de spoliation juridiquement betons etc etc... D’ou le recours a 15 conseillers en hydrocarbures prestement et habilement depeches par Chavez et PDVSA (google this PDVSA stuff si tu veux suivre). La nature a horreur du vide, Evo aussi, et Chavez sait tres bien jouer ce role paternaliste/omnipresent en Bolivie. ce qui ne va pas sans quelques grincements de dents, au sein meme du pouvoir bolivien (demandez donc son avis au vice president Garcia linera, si un jour il passe par chez vous...). Car rien n’est gratuit, et un processus de recuperation de la dignite nationale comme le bolivien ne peut se permettre une intromission trop claire dans les affaires internes d’un pays d’un autre pays etranger, dont le dirigeant se prend pour la reincarnation de Bolivar, qui aurait libere a lui tout seul, a l e couter, toute l amerique du sud (comme si les mouvements internes, et notamment indigenas, deja, n’avaient pas joue unh role aussi preopnderant que les troupes colombo-venezueliennes).c est ce qui se passe en Bolivie aujourdhui, du froissement dans l’air, au point que chavez a decide ne pas se deplacer le 6 aout a Sucre, jour de l Independance et du lancement de l Assemblee constituante.car ca fait beaucoup beaucoup de visites et de conseils et de dons gratuits en 8 mois.beaucoup.

2) que de meme, evo ne dispose pas du personnel de securite presidentielle tres competent et tres fiable politiquement, au 20 janvier : d’ou les 8 gardes du corps gracieusement proposes par Chavez. Tous issus de la DISIP epuree, soit des gens formes a l’intelligence bolivarienne. Vous les reconnaitrez aisaimment quand vous regarderez les images de Telesur, la Voix des alter-maitres.ils ont un physique costaud caribeen qui denote assez clairement avec le format andin.

3) Qu’a l’origine le MAS de Evo et cette nebuleuse de multiples organisations paysannes et de cooperatives urbaines n’avait aucune intention de quitter la CAN pour l’ALBA, la grande idee de Castro, aux perspectives de debouches bien plus flous pour tout ce qui est agropecuario (soja, lama, viandes, textiles, quinoa), produits manufactures a faible valeur ajoutee. Alba qui n’interesse que 3 pays a ce jour, aux volumes d echange ridicules, mais bientot ils auront le Nicaragua du Viejo sandiniste sur le retour, qui gagnera peut etre en novembre...youpiee, ca c est de l avenir pour la gauche..vive la naphtaline (long live the old school).

Mais Chavez, le neo-caudillo au chequier bien garni, et Fidel, l’homme qui voulait creer l’homme nouveau et qui n’a cree de nouveau (srurtout, pour etre plus juste) qu’un superbe mythe politico-historique, snas oublier cette incroyable culture d’auto-censure (et de controle permanent absurde) des plus sophistiquees et etouffantes de notre modernite, ont su le convaincre de s’associer a cette Alba qui n’en est qu’aux bonnes intentions, sur le mode incantatoire, et le restera, j’en prends les paris, ici meme, allez (comeon). UN grand troc, c’est sympa, mais les producteurs de l’altiplano, qui pratiquent l’ayni mieux que quiquonque (systeme ancestral et complexe de reciprocite des echanges, mais sur une base Equitative et EGALITAIRE) ne sauront se satisfaire bien longtemps des quelques 200 medecins cubains envoyes bruyamment, en echange de leurs produits et de leur sueur, et des quelques dizaines d’operations de la cataracte, qui, aussi nobles soient-elles, sont tout a fait comparables aux actions d’ONG internationales serieuses et plutot neutres comme Medecins du monde, MSF españa ou autres, presentes dans le pays.pas plus.et structurellement c est pas grand chose...les boliviens appuavris veulent des niches de marche justes pour leurs produits.

4) que le commandant clown tropical Chavez, qui ne me fait pas rire tant la degradation autoritaire de son regime est palpable au venezuela, ou la plupart d entre vous n’ont jamais mis les pieds, ce camarade Chavez la a un besoin vital d’eviter l’isolement, face a la menace de l’Empire. et que son chequier est tout de meme fort interessant.et que sa proposition strategique d’un partenariat privilegie avec ce marche, 25 millions de venezuelines qui ne produisent que 5% de leurs besoins alimentaires (chiffres FAO) ne peut pas se refuser.

Alors qui manipule qui ? J’en sais rien, mais arretez de penser que les Etats, aussi rouges ou roses soient-ils, aient autres choses que des interets bien compris. ils peuvent avoir des conjonctions.mais je pense avec val, bien que je le soupconne de pas avoir fait expres d’en arriver a la memem conclusion, que Chavez a des tendances interventionnistes tres claires, au service d’un projet megalomane tout a fait interessant a analyser mais qui n a aucune viabilite politique. Ultime illustration : le grand projet de gazoduct venezuela-argetine-brasil est en contradiction directe avec les interets de la Bolivie qui souhaite exporter son gaz au chili, argentine et bresil. si le venezuela, 1ere reserves d amerique, vend plus a ces voisins naturels de la bolivie, 2eme reserves, y a un hic.y en aura.y en a deja a vrai dire.

Mais toutes ces realites brutes sont tellement eloignees voire contraires aux interets immediats de la branlette lumpen-alterintello boboisante, dont je suis quand je suis a paris ou bruxelles, a cette manie indecrottable de l exotisation systematique de l amerique du sud et a ce plaisir non dissimule et extatique de tous les desillusiones de la gauche europeenne a se branler sur de solides mythes, que je vais en rester la.et puis aussi parce que ce texte en criture automatique devient limite indigeste.

Au plaisir Elie, merci pour partager tout ca.

Patxi