Très juste article, Mélisande.
Sans pour autant avoir eu recours à des arguments chiffrés, le sens critique est là.
Désolant de voir certaines personnes sur ce forum en reaction à cet article, répeter, comme des perroquets, l’argument que Sarkozy a donné tout de suite après la conférence de presse de Bayrou, durant laquelle ce dernier annoncait qu’il laisse le libre choix à ses electeurs pour le vote du seconde tour. « Il est arrivé troisième au premier tour alors qu’il se taise ». Quel mépris ! Quelle peur aussi !
Qui interdit dans cette République Démocratique à un candidat centriste, fort de ses 18%, de débattre avec l’un des candidats du second tour, sachant que ces deux mêmes candidats usent de tous les subterfuges pour detourner les voix ’centrales’ ? La constitution peut être ? Le Conseil constitutionnel alors ? Les voix de Bayrou ne seraient bonnes qu’à récuperer pour gagner le second tour ? Et les électeurs centristes, eux, sont des moutons, c’est vrai, ils n’ont pas besoin de se faire un avis... C’est d’une évidence de voter à gauche ou à droite, quand on a choisis de croire en un troisième acteur politique.
Un si grand rhétoricien et sophiste a peur d’un affrontement au point de refuser un débat politique,fondement d’une démocratie ? Mais que fait-il donc de ce respect de ses électeurs français, argument qu’il rabache d’un plateau à l’autre ? Ne sait-il pas que les electeurs ont besoin de se faire leur propre opinion, basée non pas sur des discours démago-populistes électoraux, mais sur des débats de fond politiques et des avis critiques d’une presse qui va chercher l’info puis la divulgue ?
Encore une fois, notre démocratie est basée sur un système de bipartisme, mais à partir du moment où les electeurs se prononcent pour propulser sur les devants de la scène politique un troisième parti centriste, en présidentiable fair play qui se soucie non seulement de sa propre victoire, mais également de l’avenir de ses électeurs et de sa démocratie, Sarkozy ne peut mépriser de la sorte un homme politique.
Et l’argument sportif ’il n’y a que 2 candidats au second tour sans le troisieme’ est invalidé à partir du moment où tous les electeurs, les centristes y compris, pataugent dans le doute, et ont besoin de débats des candidats, qui ont complétement été bloqués déjà à partir du premier tour.
Ensuite, l’un des arguments phare des partisans de Sarkozy, c’est celui d’être un homme d’action qui va faire bouger les choses. Et les véritables naïfs dans le contexte ne sont pas des personnes comme Melisandre, qui savent déceler un démagogue pur, mais bien ceux qui étalent leur ouïe, en s’imprégnant de rhétorique populiste, et en allant la répeter à chaque coin de la rue, ne sachant pas trouver l’info, en dépit de l’absence de débat et d’éditoriaux percutants.
Quels sont les dangers d’un Sarkozy président ?
_Son agressivité qu’il cache sous le masque de l’action. Pourtant, s’il on prenait la peine d’écouter les informations (et de préférence pas que celles de tf1), on aurait su que les relations entre la police et les citoyens se sont degradées durant le mandat de Monsieur Sarkozy (serait-ce qu’il y a un lien direct entre les invectives de résultas de M. Sarkozy et les dérapages de la police, fait inadmissible pour une démocratie ?)Arrestions de parents immigrés devant des écoles, dérapages musclés contre des jeunes qui n’ont rien à voir avec le crime (d’ailleurs meme s’ils avaient qqchose a voir, Sarkozy pourrait peut etre enseigner a ses troupes ce que c’est que la présomption d’innocence ?)...
Sa provocation et son inconstance verbale : tous les moyens rhétoriques sont bons pour apater l’électeur. Chasser sur le térritoire de l’extrème droite pour pecher des electeurs à coup de phrases, indignes d’un haut fonctionnaire français, héritier des valeurs de la République : ’Ceux qui n’aiment pas la France, qu’ils la quittent’, ’On va vous débarrasser de cette racaille, passer tout ça au karcher’. Résultat : attisation des maux et haines des minorités en banlieue.
Est-ce le comportement d’un homme politique impartial qui ne fait pas de différence entre ses citoyens et veut faire avancer son pays sans divisions ? Et comment qualifier son discours de fédération et de rassemblement de la soirée du 22 avril, si ce n’est d’inconstance et de démagogie populaire, alors même qu’il a passé son mandat à diviser et provoquer ?
Entre autres de ses perles verbales, la prise de position sur le caractère génétique de la pédophilie et du crime. Encore une fois, manque de professionnalisme, et de retenue : comment un homme politique d’envergure peut-il se prononcer publiquement sur des thèmes aussi graves que la génétique humaine, sans avoir les compétences et formation génétique, sans fondements sur des études et recherches spécialisées ? Face à tant de déterminisme subjectif et infondé, un citoyen critique ne devrait il pas se poser des questions et avoir peur ?
Mais au fait, pourquoi tant d’agressivité, de provocation, de manque de retenue ?
Ne serait-ce pas à cause d’un bilan politique, économique, social mitigé ? Ne serait-ce pas pour détourner le regard des français des maux réels de la France (crise monstrueuse du logement, crise du chômage aux statistiques truquées, baisse du pouvoir d’achat, aliénation sociale) ? La politique de M. Sarkozy de ces dernières années n’aurait-elle pas servie à focaliser les peurs des français sur une immigration sombre et envahissante, une insécurité écrasante et apocalyptique, la figure de l’étranger diabolisée ?
Est-ce bien digne d’un Dirigeant Français Républicain ?
Est-ce bien digne du Français Citoyen, héritier de la Révolution, Défenseur des droits (et de la dignité) de l’Homme ? Est-ce digne de la France ? De notre France ?