Intéressant débat, un peu inattendu... donc parfois confus... voire confusionniste !
En ce qui concerne le « modèle » du nationalisme suisse - il est vrai pacifique et très particulier - je reste surpris et très sceptique : d’une part car la Suisse reste un pays de petite taille et très différent de la France, par son histoire et sa configuration (trois langues séculaires, peu d’immigration récente et un système plus décentralisé), et d’autre part car cet Etat, de par son économie conditionnée par les pouvoirs des banques dans un contexte vraiment mondial, me semble donc très riche et... tout à fait allié au « capitalisme global », tout en préservant au mieux ses intérêts protectionnistes. Même si je ne connais pas assez les ressorts précis de cet Etat, qu’ils soient historiques, économiques et politiques, j’ai donc l’impression qu’il y a là, en matière de lutte « nationaliste et non-globale », ... erreur sur la marchandise. L’intérêt nationaliste de la Suisse, de par la concentration de ses pouvoirs financiers, me semble en effet de... tirer au mieux son épingle du jeu du capitalisme et du commerce international... non équitable, en une position de pays riche, influent financièrement et par-là... indéniablement « dominant ».
J’ai donc bien des difficultés à admettre la Suisse comme un « modèle » (sauf sur la question institutionnelle des référendums, intéressante) pour la marche du monde, pour d’autres nations et pour d’autres économies, qui sont actuellement moins riches et donc plus dépendantes des autres - pour le pire... et à mon avis pour le meilleur (au moins sur les principes) !
Ainsi, selon moi les échanges de toutes sortes (migrations humaines et transports de biens) restent sources d’ouverture, de nouveauté, de générosité et de progrès, quand ils sont bien organisés et équitables - ce qui n’est pas le cas actuellement ! -, et surtout (pour arrêter de se faire trop peur avec « l’uniformisation planétaire ») ils n’empêchent pas forcément la préservation des cultures séculaires et patrimoniales - comme on peut le voir au Japon, aux Etats-Unis... et même en France, où « malgré » la nouveauté de sa richesse pluri-confessionnelle, le christianisme reste quand même la principale religion et donc, au moins par tous ses monuments, la mieux implantée.
Enfin, le nationalisme français, tel qu’il se manifeste actuellement (de façon protectionniste avec le FN et le MPF et de façon ultra-libérale-paternaliste avec l’UMP), me semble plus agressif... et aussi trompeur que le nationalisme suisse, c’est-à-dire : secrètement dominateur (car il s’agit autant de fermer nos frontières que d’exploiter au mieux nos entreprises et nos finances dans le monde... en engrangeant ses richesses et en spéculant par-dessus). Et surtout, ces nationalismes me semblent dangereux et bien mal venus de nos jours dans la culture française actuelle : une culture aussi riche par son passé... varié (en une alliance PARTICULIERE des cultures celtes, gothiques et latines) que riche par son présent (en une alliance aussi PARTICULIERE des cultures européennes, américaines, « (alter)mondialistes » et africaines « post-coloniales »).
Mais le goût du brassage... reste une question de goût ! L’essentiel étant à mon avis qu’il ne crée... ni brouilles ni embrouilles. Avec la montée des nationalismes dans un modèle de commerce inégalitaire... ce n’est pas gagné ! Mais restons confiants au moins dans les facultés de compréhension du dialogue humain...