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Commentaire de

sur Derrière les apparences : motivations réelles du conflit libanais


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(---.---.41.205) 14 août 2006 17:37

Tous les chemins mènent à Rome, c’est sûr, nous en avons la preuve aujourd’hui.

De tous les grands évènements mondiaux de ces dernières années, aucun n’a réuni en si peu de temps, et avec une telle célérité, un aussi grand nombre d’Etats, pour discuter et prendre des mesures dans un conflit ou une grande catastrophe. Même le tsunami de 2004 n’a pas mobilisé de façon aussi rapide, dites donc !

Faut croire que tout ce qui touche à Israël et son rapport avec les arabo musulmans, donne un œdème de Quincke à pas mal de monde, et pour des raisons qui ne sont pas strictement superposables.

Et d’abord, je voudrais ici reprendre les propos de monsieur Siniora, Premier Ministre libanais, lequel, dans un cri de détresse, prend à témoin le monde, pour dénoncer les destructions des infrastructures de son pays, et la mort de civils : dans une envolée dramatique, il ose interpeller les autres nations, en demandant si le sang libanais ne vaut pas un autre sang, et si les larmes versées ici ont moins d’importance que celles qui coulent de l’autre côté du Litani...

Pardonnez-moi, monsieur Siniora, mais j’ai du mal à croire en votre sincérité. Elle me met mal à l’aise. Non : elle m’horripile...

Vous savez très bien, que dans toute l’histoire récente, aucun pays, je dis bien aucun pays, n’a bénéficié d’autant de marques de sympathie, en un si court laps de temps, et que même la première guerre du Golfe, lors de l’invasion du Koweït, pour ce petit pays occupé brutalement par les troupes de Saddam, a mis trois mois pour se mettre en branle, alors qu’il a fallu moins de quinze jours, pour qu’une conférence internationale de la plus haute importance ait été réunie pour votre pays.

En moins de quinze jours, la quasi-totalité des étrangers a été évacuée, et des tonnes de médicaments et de colis humanitaires vous sont parvenus.

Alors que dans d’autres régions du monde, où l’islam, pas l’islamisme -ne jouons plus avec les mots voulez-vous ? - encore une fois, fait des ravages et que des populations entières décimées n’ont aucun espoir que les yeux de l’ONU, ou celui des grands ténors de notre monde, ne daignent se tourner vers elles.

Non monsieur Siniora, le Liban n’est pas réduit en miettes par Israël. Il est depuis longtemps en miettes. Sur la quasi-totalité de votre territoire, les milliers de kilomètres de tunnels, des milliers d’habitations, ne sont plus que les pièces d’un immense puzzle souterrain, apparemment inoffensif, mais qui devait servir de base de lancement aux velléités exterminatrices de l’Iran et la Syrie à l’égard d’Israël.

Cet émiettement, voulu, programmé par le Hezbollah, parti intégrante de votre gouvernement, n’a fait que s’écrouler sous les coups de la chasse israélienne.

C’est une immense responsabilité que vous avez prise là, et d’ailleurs vous vous en mordez les doigts aujourd’hui et criez à la trahison, d’avoir fait confiance à une engeance comme cette milice, Etat dans l’Etat, et à son prédicateur de malheur Nasrallah.

Alors laissez moi rire, et c’est ce que fait Mme Rice, mais avec une pointe d’agacement, lorsque vous énoncez de façon sibylline, mais ô combien malhonnête : « Israël doit comprendre que le dialogue avec les pays arabes est nécessaire pour que le Proche-Orient puisse enfin vivre en paix ».

Que vous voilà effronté ! Vous illustrez par là toute la stratégie mise en place depuis la défaite des armées arabes au lendemain de la guerre du Kippour, pour arriver à leur but ultime : la destruction totale d’Israël, par un autre moyen que la guerre conventionnelle, méthode qui ne leur a point réussi puisqu’ils ont été balayés à quatre reprises et battus à plate couture.

Guerres déclenchées, malgré la main tendue des dirigeants israéliens, dès la naissance le l’Etat d’Israël.

Et j’en reviens à la première partie de mon propos : Les pays arabes présents à Rome, n’avaient pas pour motivation première, la sauvegarde du Liban, en tant que pays indépendant. Tout comme ils n’ont jamais eu l’intention d’une quelconque paix avec l’ « entité sioniste ».

Ils ont créé de toutes pièces des légendes comme la notion de réfugiés, de territoires soit disant occupés, et ont laissé perdurer avec la complicité criminelle de l’ONU, des camps de populations depuis soixante ans, fait unique dans l’histoire contemporaine, alors qu’avec l’argent ainsi dilapidé ils auraient pu construire des villes entières florissantes.

Après tant d’échecs militaires, ils en sont arrivés à ne plus exiger que la restitution des territoires disputés. « Rendez-nous ces territoires et nous faisons la paix. » qu’ils clament subitement depuis quelques années. Mais en catimini, ils ont armé des centaines de milliers d’hommes et de femmes, les ont conditionnés par des prêches incendiaires, faisant ainsi naître une génération de chair à canon bon marché, élevée dans la haine viscérale d’Israël et des juifs en général. C’est dans les mosquées chiites et sunnites que la relève de cette haine s’est faite, dès le berceau.

Toute la stratégie, payante il faut le dire, consistait à poser les arabes de Judée Samarie comme des victimes de la pseudo occupation, et il s’est trouvé même parmi le peuple israélien des hommes et des femmes tombés dans le piège de la propagande victimaire.

En voyant l’effondrement possible de l’arme absolue contre l’ennemi de toujours, c’est-à-dire ces milliers de terroristes surarmés, il y un effroi qui a saisi le monde arabo musulman. Parce que le pendant du « Rayer Israël de la carte » Ahmadninedjadien chiite tendance Hezbollien n’est autre que le « Récupérer la Palestine de la rivière à la mer » sunnite tendance Hamassien... 15000 têtes de missiles aujourd’hui, 200.000 demain au nord, des kassams et autres Katiouchas au sud, et Israël s’affaiblirait, ce qu’à Dieu ne plaise, pour permettre aux hordes venues de Damas, de Téhéran, et pourquoi pas de l’Egypte qui n’est qu’au stade de non belligérance, de fondre sur Haïfa, Tel Aviv, et Jérusalem.

Présenter Israël comme l’agresseur, le bourreau, voilà la stratégie qui a mis une immense partie du monde à dos contre un petit pays surgi des cendres du plus grand massacre de tous les temps. Shoa tournée en dérision depuis de longues années, par émissions télévisuelles et propagande littéraire, jusqu’à insinuer le doute dans tous les esprits, assimilant la victime d’hier en bourreau d’aujourd’hui, préparant le terrain à la condamnation unanime d’Israël, dès lors que celui-ci chercherait à se défendre.

Or, quoi de plus légitime que la légitime défense ? Quel autre pays, en dehors de la France hier avec le réarmement de l’Allemagne nazie, aurait l’imbécillité de laisser proliférer à ses portes les armes qui serviront à le détruire demain ?

Il n’est pas inutile de rappeler la réunion de tous les dignitaires religieux musulmans à la Mecque, durant le pèlerinage précédent la seconde guerre du Golfe, au cours de laquelle, il fut déclaré comme un devoir religieux pour le monde musulman, de posséder l’arme nucléaire. Afin de libérer Jérusalem des mains infidèles...

De l’autre côté de l’échiquier, les nations présentes à Rome, avaient toutes un compte à régler avec l’Iran et la Syrie. Le premier pour avoir ridiculisé cinq pays, et non des moindres, dans l’affaire du nucléaire, la seconde pour sa propension hégémonique sur le Liban et son rôle dans l’assassinat de Rafiq Hariri, sans compter le soutien de l’un comme de l’autre à toute la nébuleuse terroriste. D’un côté la volonté d’en finir avec le Hezbollah et la terreur, voilà pour les occidentaux, de l’autre la peur de voir disparaître aux frontières d’Israël la seule force qui pouvait redonner un espoir de revanche à la soit disant humiliation arabe. Véritable quadrature du cercle....

Et pour cela une contre guerre éclair menée à Rome, qui a donné l’impression de finir en pétard mouillé, ou si vous préférez en « pschitt » cher à monsieur Chirac. Une telle réaction mondiale ? Mais cela me semble complètement disproportionné Jacques !....


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