En fait de dialogue, j’ai plutôt assisté à la noyade d’un homme de dialogue par l’incontrôlable monologue de son hôte, fidèle à sa technique éprouvée de « démocratie participative » (j’écoute superficiellement et j’intègre au fil de l’eau dans mon propre discours ce qui sonne bien dans celui des autres, sans aucun souci de cohérence - quand je ne reproduis pas carrément les fautes de Français de mon guide Chinois).
Vers la fin, terrassé par la vacuité de son « co-locuteur », François Bayrou a même fait le geste de s’en laver les mains façon « moi ce que j’en dis je ne suis pas au second tour, ce n’est plus mon problème ».
J’ai qualifié Mme Royal d’« hôte », étant entendu qu’elle jouait « à domicile ». En effet, à trop vouloir compenser les déséquilibres du PAF, BFMTV n’a pas vraiment donné une leçon d’objectivité sur ce coup : caméra subjective à l’entrée et à la sortie du plateau, chronomètre tout droit sorti de la poche du lapin de Lewis Carroll, questions ciselées comme des réquisitoires à l’attention du grand absent du jour, interruption systématique de Mr Bayrou à chaque fois qu’il menaçait de rebondir sur l’une des innombrables « bourditudes » de la puissance invitante...
J’alterne régulièrement LCI et BFMTV pour avoir les différents sons de cloche de cette campagne, et il me semble que pour ce qui est des techniques de propagande, Sarko TV joue un peu plus finement au niveau subliminal là où Ségo TV fait dans le Fox TV brut de décoffrage... L’expérience, sans doute !