@ l’auteur
Arlette Laguiller :
"ceux qui, trompés par l’appel du Parti socialiste et du Parti communiste qui voulaient ainsi éviter d’avoir à s’expliquer sur les raisons qui leur avaient fait perdre à eux deux quatre millions de voix, ont voté pour Chirac, ont dû subir Sarkozy pendant cinq ans et le retrouvent maintenant bien plus puissant que Le Pen ne l’était.
Alors, à ce deuxième tour d’aujourd’hui, il n’y a aucun vote utile pour les travailleurs".
Olivier Besancenot :
« Face à cette droite dure, le parti socialiste et sa candidate ne sont pas en effet à la hauteur. J’ai proposé tout au long de cette campagne une redistribution des richesses. Je constate que ce n’est pas le projet du PS qui se situe sur le même terrain que la droite en acceptant le libéralisme et en saluant les profits des grandes entreprises. Même sur le terrain du patriotisme et du nationalisme, le PS cherche à rivaliser avec la droite. C’est pourquoi la LCR ne se situe pas en soutien à Ségolène Royal ».
Marie-Georges Buffet :
« Exacerbé par le présidentialisme et la médiatisation, cet enjeu a dominé tous les autres. A gauche, le dramatique danger de voir l’emporter une coalition de la droite et de l’extrême droite a produit un véritable effet de souffle du vote dit « utile » qui a joué massivement en faveur de Ségolène Royal, et même pour une part de François Bayrou. Il a particulièrement joué sur les électrices et électeurs les plus déterminés à faire gagner la gauche, et notamment un grand nombre d’électrices et d’électeurs communistes. Ces résultats ne sauraient traduire l’audience réelle du Parti communiste dans notre pays ».
José Bové :
"Cette candidature n’était qu’une étape, nous continuerons à creuser ce sillon. Avec le premier tour, nous mesurons aussi le formidable gâchis qu’a constitué la division de la gauche anti-libérale. L’unité nous aurait porté sans nul doute beaucoup plus haut que la simple addition des résultats de ses différents candidat-e-s.
Nous ne nous résignons pas à cette division".
Ainsi, quand vous dites « L’extrême gauche est donc quasiment absente de ce second tour, oubliée par son plus proche allié, le PS, qu’elle soutient », c’est oublier que le rapport de forces est plus subtil qu’il n’y parait.
L’extrême gauche « affaiblie » trouve son compte et se ressource dans l’adversité, les manifestations, le désordre social.
L’avantage donné aux 3 vainqueurs européistes illusionne sur les volontés collectives de demain.
A un 21 avril 2002 avec une poussée aux extrêmes a succédé un 22 avril 2007 « recentré ».
Cette évolution « réaliste » n’est pas une révolution des habitudes électorales (le taux d’abstention par exemple) : elle préfigure une volonté des français à plus de sérieux dans la politique et l’exigence d’un savoir faire des dirigeants.
A cet engagement réaliste dans l’urne succèdera un engagement irrationnel dans la rue, et cette rue n’est plus à personne.
L’espace est laissé vacant.