Le PS est mort le 29 mai 2005 et ses dirigeants le savent parfaitement. Les électeurs les plus naïfs ne l’ont pas encore compris, et aux premiers rangs figurent les plus jeunes, militants admirables mais aveuglés par le discours infantilisant de Ségo, incapables d’ouvrir les yeux devant son insondable vacuité.
Les réformateurs modernistes au sein du PS savent bien que l’avenir ne passe pas par elle. Comme Bayrou, ils ont intérêt à ce que la ségobulle se dégonfle. DSK ayant pris du retard en novembre dernier, Bayrou cherche à capitaliser sur son premier tour pour préempter le terrain.
Son message est clair : je veux réunir le centre autour d’une force majeure à dominante centre gauche, et je suis le vrai leader de l’opposition républicaine à Sarkozy (d’où mon non au vote Sarko)... mais je ne suis certainement pas le valet de Ségo, qui n’a ni l’étoffe d’un président, ni celle d’un leader (d’où mon « non-oui » à son égard, parfait hommage à sa vacuité).
Le vrai rapport de force n’est pas entre Ségo et Bayrou mais entre Bayrou et DSK. Fabius essayera de récupérer les miettes sur la gauche de la gauche, mais il n’a pas plus l’étoffe d’un leader.
Le ménage doit être fait de toute façon. Dommage qu’il n’ait pas été fait plus tôt (rendons ici hommage au talent d’acrobate de François Hollande).
L’essentiel est qu’il ne se fasse pas aux dépends des Français si ceux-ci portent Ségo à la tête du pays, scénario qui ne ferait que des perdants à l’exception du couple Ségolande.
