Analyse intéressante, mais dont la conclusion quant aux chances pour FB d’avoir un espace politique autonome repose sur deux hypothèses improbables
1) Que si SR était battue, le PS éclaterait et elle serait exclue du jeu politique.
2) Qu’ il pourrait alors s’allier aux législatives avec le PS aux législatives pour avoir des élus d’opposition à l’UMP çà l’assemblée nationale.
Ces deux hypothèses sont contradictoires en effet car l’hypothèse 2 suppose que la ligne de SR dans le PS l’emporte sur celle des opposants à toute alliance avec le centre.
De plus rien n’indique que si SR n’est pas élue, alors qu’elle a fait dors et déjà une excellente campagne du point de vue des adhérents au PS (ce dont le résultat du premier tour témoigne : presque 10 points de plus qu’en 2002), ne soit plus dirigeante d’un parti qui a une capacité très importante de survie dans les régions qu’il dirige. Ce parti peut compter en 2012 sur une décrédibilisation renforcée de NS, qui ne pourrait plus alors se se présenter comme un homme neuf (comme il a, semble-t-il, réussi à faire cette fois-ci) s’il était élu.
Enfin l’attitude de ni-ni de Bayrou qui dit qu’il ne votera pas NS sans dire clairement qu’il votera SR, tout en le disant à mot couvert (il sait, en effet, que voter blanc au deuxième tour, dans le situation du rapport des forces au premier tour, c’est voter NS et il sait que tous les électeurs le savent, d’autant plus que la presque totalité des élus UDF soutiennent NS) rendra difficile une stratégie qui consiste à peser suffisamment sur le PS pour arranger un accord de désistement qui lui soit favorable au législatives . Il ne pourra alors compter sur une force suffisante à l’assemblée pour participer, à jeu au moins égal avec le PS, à une opposition à NS en vue des élections de 2012. Je ne vois pas non plus comment à la faveur d’éventuelles triangulaires et pris en sandwich entre l’UMP et le PS aux prochaines législatives, il pourrait former un groupe parlementaire consistant à la chambre des députés.
Sa seule chance réside alors, non dans une victoire de NS, mais dans le fait, si SR est battue ou élue de justesse, que beaucoup d’électeurs du centre aient suivi sa consigne subliminale de voter SR pour faire échec à celui qu’il a lui-même désigné comme le danger principal vis-à-vis de la démocratie.