Bonjour,
L’image de N. Sarkozy, plus crédible et plus solide, ne me convainc pas justement en raison de son programme. Le marketing politique ne m’atteint pas ; je ne m’attache pas à la personne ou à l’image, pas plus aux discours pour faire mon choix mais aux solutions proposées que j’étudie.
Concernant, par exemple, la TVA sociale, qu’il préconise selon lui pour protéger le travail et éviter les délocalisations, cette mesure, qui peut faire rêver, est inefficace. Une fausse bonne idée traitée par Patrick Artus, directeur de la recherche et des études d’Ixis CIB, dans un article paru dans L’Express en octobre 2005 que je vous invite à lire afin de vérifier par vous-même la crédibilité de N. Sarkozy sur ce point. Il est disponible en ligne à l’adresse suivante :
http://www.lexpress.fr/idees/tribunes/dossier/tribune/dossier.asp?ida=435287
Cet article vous amènera peut-être à comprendre également que la hausse du pouvoir d’achat qu’il promet par l’exonération des heures supplémentaires, s’il y a augmentation de la demande, serait gommée par la hausse des prix liée à l’augmentation de la tva déjà existante.
S’agissant de l’exonération des heures supplémentaires présentée à travers le fameux slogan « Travailler plus pour gagner plus », de la pure rhétorique, cela ne me parait pas efficace tant pour doper la consommation que pour réduire le chômage. De plus, elle accentue les inégalités, d’une part entre les personnes à la recherche d’un emploi et les salariés, et d’autre part au sein même de l’entreprise puisque tous les postes, de par la fonction dans l’entreprise, ne sont pas liés directement à un accroissement évetuel de productivité. Je vous laisse réfléchir sur quelques raisons de ce jugement :
- les heures supplémentaires existent s’il y a un accroissement de travail
- le dirigeant est seul décideur de la gestion du temps de travail
- le salarié ne choisit pas, contrairement à ce que le slogan laisse entendre, en fonction de son budget et/ou de son envie, d’effectuer des heures supplémentaires
- l’exonération est applicable seulement à partir de la 36ème heure, pas en-dessous
- les contrats à temps partiels (moins de 35h) ne sont pas concernés
- tous les contrats à 35H/semaine en modulation annuelle, au forfait... ne sont normalement pas concernés par la mesure puisque le temps est réparti en fonction du cycle d’activité et l’entrepreneur bon gestionnaire s’attache à respecter le planning
- l’exonération implique que les heures supplémentaires effectuées ne sont pas comprises dans le calcul des droits au chômage et à la retraite
- le déplafonnement total des heures supplémentaires stoppe l’embauche : le coût du travail horaire étant abaissé, l’entreprise privilégie le recours aux heures supplémentaires plutôt quu l’embauche ; le chômage persiste
- l’éventuelle rémunération supplémentaire est absorbée par l’augmentation de la tva : le pouvoir d’achat n’augmente pas.
- les heures supplémentaires sont totalement aléatoires ; elles ne constituent pas un revenu régulier, garantie réclamée en cas de demande d’un crédit, de demande d’un logement...
- etc.
Sur la constance de son programme qu’il dit respecter scrupuleusement sans rien changer, tout le monde a eu connaissance des allers et retours sur la promesse de baisser de 4 points le taux de prélèvements obligatoires. On voit avec quel sérieux la mesure a été étudiée. La mesure, dont on attend selon Le Monde une réduction d’environ un point d’ici 5 ans, n’avait pas d’autre effet que de faire une annonce. Nul besoin de vous rappeller que le coût de cette proposition n’avait pas été intégré dans l’estimation total du projet. On sait bien pourquoi. Alors en terme de précision, je pense qu’il n’y a pas de quoi donner des leçons. Un article du Nouvel Observateur confirme la valeur et la consistance de ses promesses. Vous le trouverez à l’adresse suivante :
http://hebdo.nouvelobs.com/p2207/articles/a333877.html
J’en terminerai sur 2 qualités indispensables à un Président de la République : la capacité de gestion et d’anticipation. M. Sarkozy est-il doté de ces qualités ? Si oui, cela revient à dire qu’il savait ce qui allait/ ce qui risquait de se passer dans les banlieux ; il a donc engendré volontairement le problème. Ou alors il n’a rien vu arrivé et danc ce cas il n’a pas l’envergure d’un Président. Au regard du désastre du dossier, vous conviendrez, et c’est bien légitime, que dans les 2 cas il n’a pas sa place à la tête de la France.
Bonne réflexion.