@Cassandre, les 30 000 morts en Europe qui seraient selon Charpak dus à la radioactivité libérée par Tchernobyl en Europe ne sont pour l’essentiel pas des morts ayant déjà eu lieu mais des morts QUE L’ON PENSE ÊTRE A VENIR, ce qui est très différent et bien sûr n’est jamais précisé dans les médias. Il en est de même des 90000 morts annoncés par Green Peace ou des 560 000 qui ont été annoncées par je ne sais quelle organisation antinucléaire sur Internet. Ces morts n’ayant pas encore eu lieu, toute personne douée d’un minimum de bon sens et qui n’est pas aveuglée par son idéologie devrait se demander par quelle méthodes de telles prédictions peuvent être faites.
Prédire la mortalité due à une cause qui n’obéit pas à un déterminisme parfaitement identifié, par exemple la mort infligée par pendaison,ne peut se faire que par des méthodes statistiques en partant de la connaissance de la structure de la distribution statistique caractérisant cette cause.C’est ce qui se fait par exemple pour la prédiction de la mortalité par accidents de la circulation en France.Ces méthodes entraînent une marge d’erreur qui devrait toujours être indiquée, ainsi que la taille de l’échantillon utilisé pour les calculs, car la marge d’erreur dépend de cette taille ( voir les sondages politiques).
En ce qui concerne les effets sur la mortalité des faibles radioactivités comme celles qui subsistent à Tchernobyl, ces effets sont beaucoup trop faibles pour que l’on puisse procéder de cette façon.C’est pourquoi on utilise un modèle d’extrapolation dit d’extrapolation aux faibles doses qui consiste à affirmer qu’il y a proportionnalité entre la dose et l’effet, quelle que soit la dose.Mais l’utilisation de cette extrapolation est en quelque sorte l’aveu que la mortalité entraînée est beaucoup trop faible pour que l’on puisse la distinguer par des méthodes statistiques de la mortalité due à d’autres causes.Je ne suis même pas sûr que les 560 000 morts annoncées par je ne sais plus qui puissent être discernées par des méthodes statistiques, car il ne s’agirait finalement, malgré son caractère impressionnant que d’une faible proportion de la mortalité totale par cancer au cours de la période considérée dans les pays considérés.Ce qui ne veut pas dire que l’on doive s’en désintéresser !.
Ce modèle n’a pas pour l’instant pu être validé par les scientifiques et il a même été récemment invalidé par l’Académie de Médecine après de longues discussions.S’il est utilisé par la Commission Internationale de Protection Radiologique, ou utilisé par Charpak, c’est au titre du principe de précaution:si dans une installation nucléaire la dose reçue reste inférieure à une certaine valeur, on est sûr à 99% qu’il n’y aura jamais de conséquences sur la santé.
En bref :
1 il n’existe à ma connaissance pour l’instant aucune méthode permettant d’annoncer avec une certitude raisonnable la mortalité à venir par cancer due à la radioactivité à Tchernobyl.Mais peut-être les associations antinucléaires ont-elles mis au point de telles méthodes,mais ne veulent pas que çà se sache ?
2 l’utilisation du modèle des faibles doses et des coefficients de la CIPR, dont le calcul est fait à partir d’observations faites depuis des années dans le monde entier, permet de se faire une idée de la fourchette de valeurs QUI RESULTE DE L’UTILISATION DE CE MODELE : 7000 à 38000 environ avec la plus grande probabilité à 16000 selon le Centre international sur le cancer.
3-les valeurs avancées par Green Peace ou par je ne sais qui, si elles ont utilisé le modèle des faibles doses,ont donc utilisé des coefficients de proportionnalité très supérieurs à celui de la CIPR ( environ 50 fois dans le cas de je ne sais qui).A moins qu’elles n’aient utilisé des méthodes encore inconnues,qu’il serait bon que ces organisations soumettent pour examen à la communauté scientifique.
3- ce modèle n’est pour l’instant qu’un modèle qui selon beaucoup de médecins nucléaires est en contradiction avec leurs observations, selon lesquelles les effets sont beaucoup moins importants que ceux prédits par le modèle.
4 les effets ne pourront jamais être prédits par des méthodes statistiques, parce que la mortalité par cancer induite est beaucoup trop faible pour être distinguée de la mortalité par cancer due à d’autres causes.