Egos égaux
Le besoin grégaire de se regrouper, de sentir que l’on fait parti d’une élite mais pour atténuer le sentiment de culpabilité que l’on pourrait ressentir vis à vis de cette forme de vantardise, l’on se donne des buts humanitaires, si possible une filiation historique, des ex-adhérents que tout le monde connait (si possible décédés, ça fait ’ancien’ ), des réunions, des cérémonies plus ou moins ouvertes accessibles en fonction de votre ancienneté donc grade, un costume bien sûr, qui doit permettre de reconnaitre mon grâde au premier coup d’oeil c’est important. On cultive une espèce de mystère en laissant supposer, sans le dire jamais ouvertement, que plus l’on monte en hiérarchie plus on accède A DES CHOSES... ça donne une ambiance de sérieux teinté d’un pseuso-mysticisme qui cache sa nature (a ben oui nous sommes laîques avant tout), sous des dehors d’ouverture au monde, ’on n’à rien à cacher’ mais non plus rien à montrer, on n’est pas tristes vous savez, non, des fois on rit, on blague, on chahute même, ça fait jeune, ça fait smart.
On laisse comprendre qu’on à le bras long, parce qu’on connait untel qui connait untel etc. c’est dire si l’on est important, mais comme on se doit d’être modeste, on ne le montre pas trop du moment que l’on pense que les autres le savent.
Finalement l’on y retrouve tous les ingrédients - en miniature - d’une sociéte qui se voudrait idéale, basée sur les mérites de chacun, fraternité et convivialité, entr-aide, travail, valeurs de la famille et valeurs morales dans un micro univers reconstitué, rassurant.
Mais forcément, il y à des idéalistes, des benêts, des profiteurs, des - en mal de - reconnaissance (pas trop tapageuse, c’est plus flatteur et plus noble).
On progresse le long d’un échelle de connaissances-valeurs qui mêne... nulle part, si ce n’est au plus profond de son Ego.
Mais qu’est-ce qu’on est bien entre nous !