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Commentaire de Dominique Larchey-Wendling

sur Les erreurs stratégiques du PS


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Dominique Larchey-Wendling 8 mai 2007 17:17

« Votre haine de SR vous égare et vous aveugle sur la qualité de sa performance ... »

Vous vous trompez et vous reprenez la rhétorique de cette même candidate. Qui ne m’adule pas me hait ... Ce qui vous refusez de comprendre c’est que SR n’a jamais été autre chose qu’une coquille vide que tout le PS est venu remplir de ses espoirs (de postes de ministres & députés) et de ses rancoeurs et haines (envers les éléphants).

Il faut comprendre que le PS lui même est idéologiquement vide et partagé entre les anti-libéraux à gauche et sociaux-démocrates à droite, chacun ayant des points de vues qui peuvent se tenir suivant la conception que l’on a de l’évolution du monde, mais qui sont fondamentalement irréconciliables. Comme l’a si bien dit Frédéric Lordon, le PS est comme une poule décapitée, il court encore sans savoir qu’il est déjà mort.

Le PS n’existe que parce que le système bipartite imposé par le scrutin majoritaire lui garantit les postes tant qu’il reste majoritaire à gauche. Il n’existe ni sur la base d’un projet, ni sur la base d’une dynamique, la moyenne d’age de ses militants (hors nouveaux adhérents) étant de plus de 60 ans.

Le projet social-démocrate est plus proche du projet Sarkozyste que du projet anti-libéral. L’idée qu’il serait majoritaire à gauche est absurde. La restructuration de la gauche ne peut se faire qu’au prix de la mort du PS et de la formation d’un projet de centre gauche, peut-être avec les centristes fidèles à Bayrou et d’un vrai projet de gauche non-libéral. L’idée que SR puisse masquer cette contradiction (position de F. Hollande) ou pousser le PS vers la social-démocratie (position de Rocard, Kouchner DSK) ou vers la gauche anti-libérale (position de Fabius, Emmanuelli et Mélanchon) est la dernière des illusions de militants dont le corpus idéologique ne contient plus qu’un seul objectif : sauver le parti pour nous sauver nous-mêmes. Il faut être aveugle pour ne pas voir cela. Mais il faut vraiment avoir perdu la boussole qui indique la gauche pour croire que s’en remettre à un leader « charismatique » est la seule solution.

Maintenant, malgré les pressions énormes qui vont s’exercer sur lui, le parti ne se suicidera peut-être pas car tous auront peur d’être dans la partie affaiblie après la scission, et donc en grand danger politique dans le système majoritaire. Il sera donc spectateur de la révolution conservatrice qui s’annonce et traitre de la défense des idéaux de ceux qui croient malgré tout en lui.

Si les membres du PS veulent encore peser un poids politique à l’avenir, ils vont devoir acter de leurs différences de conception si bien mises en valeur lors du débat sur le référendum constitutionnel, et se séparer à l’amiable, ceci permettant à chacun d’être en cohérence avec ses valeurs politiques et de construire un projet en accord avec elles.

Pour en finir avec SR, votre idée qu’il y a ceux qui y voient un sauveur et d’autres un fossoyeur montre bien que vous avez cédé aux sirènes du « principe du leader. » Dans 5 ans, vous voterez pour le sauveur Sarkozy comme toute cette génération qui a facilement construit sa carrière sur le formidable élan de l’ouverture de Mai 68 et aujourd’hui offre un pont d’or à celui qui veut liquider ces valeurs.

Quand aux autres générations, elles n’auront d’autre choix que de construire le propre révolution vu que les rentiers ont décidé de rester sourds aux intérêts autres que les leurs immédiats.


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