A l’auteure,
Je vous remercie de cet article qui rejoint exactement ma pensée et mon sentiment de Dimanche soir à l’écoute de ce discours de Sarkozy.
Aux personnes qui ne comprennent pas pourquoi une nation qui a commis des exactions dans le passé parfois récent devrait « se repentir », je voudrais demander s’il leur arrive de s’excuser dans leur vie personnelle. Et si oui, comment elles vivent cela.
Car c’est évidemment indispensable pour une personne, et qui le nierait ? Seule la mort de la personne peut éteindre sa responsabilité et son besoin de se réhabiliter, voire de réparer ses torts.
Or une nation, elle, ne meurt pas, sauf profonds changements, comme une Révolution... et encore. Ainsi, refuser la repentance, c’est soit simplement refuser le principe de devoir (ou de vouloir) s’excuser, soit dénier qu’une nation forme une personne différente de ses individus citoyens, et que l’échelle de l’histoire nationale n’est pas la même que celle des histoires des individus.
Par ailleurs, loin de diminuer une personne, le fait de se repentir la grandit, la rend meilleure, la fortifie. Ce n’est rien d’autre que d’accepter et reconnaître ses erreurs, en somme, pour les dépasser et aller plus loin. Reconnaître ses torts, ce n’est pas vivre dans le passé, mais au contraire se renforcer pour mieux se tourner vers l’avenir, désormais libéré du poids du passé.
D’une manière générale, si Sarkozy veut réhabiliter les « valeurs », vous aurez remarqué que l’Histoire, l’Humanité, l’Honnêteté, et bien d’autres, n’ont pas fait partie de la liste qu’il a citée Dimanche. Mais dès lors, pourquoi s’attaquer expressément à la repentance ? Qu’a-t-il derrière la tête ?
Tout ceci me fait froid dans le dos.
cotcodec