La notion de repentance dans ce cas de figure est inadaptée y parait. On comprend parfaitement que les gens de maintenant n’ont pas de « repentance » à formuler de manière individuelle : ils n’ont rien fait et ne font que subir l’histoire , mais c’est de leur responsabilité de la connaître et de la faire vivre pour ne pas oublier justement.
Et c’est ici la repentance c’est plutôt une notion qui renverrait à une sorte de responsabilité collective liée à cette mémoire collective. Il ne s’agit nullement de se flageller parce qu’on est de telle ou telle couleur, de telle ou telle religion ou culture mais plutôt d’aller au delà de ces considérations « primaires » : se repentir en tant qu’être humain du mal fait par le passé pour que justement on n’oublis pas. C’est cet état d’esprit qui devrait être véhiculé pour éviter justement que les gens ne s’identifient essentiellement et par opposition que par leur couleur ou leur religion : ça éviterait ce qu’on appelle la concurrence des mémoires. Le problème posé ensuite, c’est quelles mémoires faut il se rappeler ? quelles histoires aussi ?
C’est nécessairement discriminant à partir du moment où on fait un choix ; Le but n’est pas de tomber non plus dans l’extrême inverse en disant : on ne se rappelle de rien puisqu’on peut pas tout se rappeler, mais il faut aussi ne pas tomber dans une logique mortifère qui empêche tout le monde d’avancer : ceux qui s’identifient anachroniquement comme des victimes ou comme des bourreaux.