@Audi
’Vous êtes parfois à droite parfois à gauche, comment saurez vous si le député que vous allez élire sera du même côté que vous ?’
C’est une fausse question. Le problème n’est pas là.
Si vous vous définissez franchement à droite, il y a des chances qu’une majorité de droite vous représente en moyenne correctement, et pour cela vous voterez pour un député de droite.
Idem pour l’autre bord.
Si vous ne vous sentez ni de gauche, ni de droite, aucune de ces deux majorités possibles ne peut vous représenter.
Mais qu’est ce que cela veut dire, être ni de gauche ni de droite ? Pour beaucoup cela dénote une adhésion à une partie d’un programme mais un rejet d’une autre, ou une inquiétude quant aux moyens employés ou aux effets collatéraux. Autrement dit une position souvent modérée, qui conteste que le package proposé aie besoin impérativement d’être implémenté dans sa totalité pour réussir.
Par exemple, d’accord pour encourager l’entreprise mais SVP, pas de dérive sécuritaire. Ou bien, OK pour un peu plus de social, mais SVP pas de dérive étatique.
C’est là qu’interviennent les majorités d’idées, ou de convictions, qui peuvent se former au cas par cas, sujet par sujet, par le dialogue et la négociation. C’est une voie difficile et peu médiatisable car peu spectaculaire, mais au final bien plus efficace que le passage en force (rappelez vous l’échec cuisant du CPE).
Un modéré, ni de droite ni de gauche, pourraît faire confiance à de telles majorités d’idées. Et faire confiance à un député qui en fait son mode d’exercice.
En résumé, ce ne sont pas les députés mais les groupes (majoritaires ou non) qui au final représentent l’électeur. Ce qui donne, entre parenthèses, tout son sens à une représentation proportionnelle.