Source IPSOS :
18-24 : 42% NS ; 58% SR
25-34 : 57% NS ; 43% SR
35-44 : 50% NS ; 50% SR
45-59 : 45% NS ; 55% SR
Vous avez raison sur la tranche des 24-35 ; mais tort sur celle des 18-24 ; la question est donc de comprendre quelle est la raison d’un tel écart entre la tranche la plus jeune et celle de la tranche des actifs la plus âgée d’une part et celle des 25-39, d’autre part. Mon hypothèse est que cette dernière tranche d’âge est relativement intégrée dans des CDI, au contraire de la génération plus jeune, et pas encore gagnée par l’inquiétude face au chômage de la tranche plus âgée.
On voit que c’est la peur du chômage et de la précarité qui commande le comportement électoral des autres tranches d’âges (plus jeunes, plus vieux) des actifs. On peut du reste ajouter que ceux qui se sentent plus solidement installés au présent, sont moins sensibles au sort de ceux qui sont ou se sentent plus précaires. L’opposition du dedans et du dehors, en quelque sorte ; mais il faut ajouter que les 24-35 ans deviendront des 35-44 (50%-50%), catégorie qui représente la bascule du comportement électoral face à la précarité des plus de 45 ans.
Cette hypothèse est confirmée par d’autres résultats :
Une écrasante majorité des agriculteurs (67%) et des artisans et commerçants (82%) ainsi que 52% des professions libérales et des cadres supérieurs ont préféré le candidat de l’UMP, car plus stables, tandis qu’un peu plus de la moitié des professions intermédiaires (51%), des employés (51%) et des ouvriers (54%) ont opté pour Ségolène Royal, ainsi que 75% des chômeurs, car moins stables.
De plus Nicolas Sarkozy est largement en tête chez les ruraux (57%) et les habitants des villes de moins de 100.000 habitants (entre 54% et 56%), tandis que Ségolène Royal et lui font au moins jeu égal et parfois largement supérieur (ex : Bordeaux, Grenoble, Nantes, Angers etc..) dans les villes de plus de 100.000 habitants et dans l’agglomération parisienne.
Mon analyse n’est donc pas infirmée par l’examen attentif et global des résultats : La question de la précarité est une détermination décisive des comportements électoraux.