La situation est ambiguë pour tout le monde, sauf pour l’Israël.
L’esprit de cette résolution est une condamnation sans équivoque du Hezbollah et la mission de la FINUL consiste, sous des tournures de phrases alambiquées, à démilitariser le Liban sud jusqu’au fleuve Litani.
Le problème de ces résolutions assymétriques est qu’elles pratiquent le deux poids, deux mesures. Ainsi, elle réclame la « libération inconditionelle des israéliens enlevés » mais elle « encourage des efforts visant à régler d’urgence la question des prisonniers libanais détenus en Israël ».
On oublie que rien que la semaine dernière, l’Israël a encore enlevé en Palestine un membre légitimement élu de l’Autorité Palestinienne. Où est la résolution de l’ONU sur ce sujet ? Il n’y en a aucune, les USA étant pour l’enlèvement des personnes par l’Israël et contre quand les autres s’y mettent.
En lisant le texte de 5 pages, on s’apperçoit que la seule chose demandée à l’ISraël est un retrait de ses troupes étalé dans le temps, à la vitesse d’intervention de la FINUL et du désarmement du Hezbollah.
L’ambiguité vient de ce qu’en parlant du désarmement du Hezbollah la résolution dit « de sorte qu’aucune arme ne s’y trouve sans le consentement du Gouvernement libanais ». Comme le Hezbollah fait partie du gouvernement libanais, il semble qu’il suffit que celui-ci donne son accord pour que cet aspect de la résolution devienne caduque. C’est le flou artistique, chacun y mettra ce qu’il voudra.
La solution la plus simple (je sais c’est toujours simple quand on n’engage que soi) consisterait à échanger les armes offensives du Hezbollah contre des armes défensives sophistiquées, systèmes anti-aériens derniers cris et missiles anti-chars de qualité. Ainsi, l’Israël se sentirait à l’abri et le Liban aussi.
Il faudrait aussi un embargo sur les ventes d’arme au belligérants. La résolution ne réclame que l’embargo pour le Hezbollah sauf si le gouvernement libanais est d’accord et ne réclame rien pour l’Israël.
Je note aussi, comme d’habitude que les israéliens ont le droit de tout casser et que nous payons les pots cassés. L’article 6 dit « Demande à la communauté internationale de prendre des mesures immédiates pour prêter son concours financier et humanitaire au peuple libanais.... ». Franchement, pourquoi ne demande-t-on pas à l’Israël de payer ce qu’il a cassé ? Sont-ils donc intouchables ?